THOMPSON Jim / Le lien conjugal.
Le lien conjugal.
Jim THOMPSON.
Note : 3,5 / 5.
Sur une route… semée de cadavres !
Avant de relire ce roman dans son ancienne et incomplète traduction, la question se pose, lire ou revoir le film ? Après mures réflexions, je reprends la lecture du livre, puis ensuite la retraduction avant de revoir encore une fois le film.
Nous sommes dans un coin perdu des USA, trou du cul de l’Amérique où il ne se passe rien. Enfin d’habitude, mais l’habitude endort la méfiance !
En ce beau matin, dans sa chambre d'hôtel, Mr Kramer, un très gentil client annonce qu'il part pour quelques jours. Mais au passage, il participe à un braquage spectaculaire et sanglant. En réalité, Mr Kramer est un certain « Doc » McCoy, et il a déjà quelques années de prison derrière lui. Au cours de ce braquage, un de ses complices est tué, et Doc décide de tuer Rudy, son autre complice. Il exécute son plan et Rudy, mais trop sûr de lui, il ne vérifie pas le résultat !
Il retrouve Carol, son épouse, ils ont rendez vous chez le juge Beynon qui est responsable de l'acceptation de son dossier de liberté sous condition. La condition est le paiement d'une certaine somme, d'où le braquage. Mais une autre chose était ignorée de « Doc ». Le juge lui révèle la vérité, Carol a mis son corps dans la balance. Celle-ci abat le juge et jure ses grands Dieu que l'homme mentait.
Mais Rudy n'est pas mort. Pour s'échapper, il tue deux policiers et animé d'un sentiment de vengeance, il veut tuer McCoy. Il débarque chez un vétérinaire qui à contre cœur accepte de le soigner. Il prend le couple en otage. Elle se lance à corps, pas perdu pour tout le monde, surtout pas pour Rudy. En route pour la Californie, où il doit se rendre chez un dénommé Golie... le mari bafoué se suicide en cours de route, Rudy et l'épouse de celui-ci poursuivent leur route.
Doc et Carol aussi suivent leurs chemins, un détour par Kansas City, prendre un train pour la Californie pour, eux également, aller chez Golie.
Le rendez-vous n'est pas pris mais tous les protagonistes sont présents... seuls deux en réchapperont… pour aussitôt prendre la fuite et pour Doc retrouver une certaine Mémé Santis, qui leur propose un voyage en bateau pour le Mexique tout proche. Proposition impossible à refuser.
Carter (Doc) McCoy est le personnage principal de ce roman, spécialiste des braquages, c'est même un expert en la matière.
Sa relation avec son épouse Carol est pour le moins mouvementée, comme leur périple pour fuir. Le livre a plusieurs désavantages, une présentation et une traduction très anciennes, le fait d'avoir vu ce film plusieurs fois, et le livre qui n'a pas grand chose à voir avec le film !
La fin me laisse très sceptique, gâchant la bonne impression du début de ce roman. Je pense lire la nouvelle traduction bientôt, en espérant...
Extraits :
- Les huit ans qu'il passa au placard, cette première fois, furent très supportables et parfois extrêmement agréables.
- Rudy et lui avaient partagé la même cellule pendant trois ans. Ces années passées dans une prison réputée pour sa vacherie avaient procuré à Rudy le seul bonheur véritable qu'il n’ait jamais connu.
- Est-ce que Doc s'aperçut de ce changement d'attitude ? Devina-t-il qu'elle en était la cause ? Il ne le montra pas.
- Il savait qu'elles s'appelaient toutes « Canailles » avec un beau C majuscule.
- En réalité, il était loin de se sentir rassuré. La situation lui paraissait épineuse sous bien des rapports. Mais comme il n'y pouvait rien, mieux valait faire contre mauvaise fortune bon cœur.
- D'origine montagnarde, les Santis étaient des révoltés et des hors-la-loi plutôt que des malfaiteurs, des criminels au sens usuel de ces mots.
- J'ai horreur de tuer des gens, particulièrement dans des circonstances comme celles-ci. Mais qu'est-ce que je pourrais faire, à part ça ?
Éditions : Gallimard ( 1959). Folio pour le format poche.
Titre original : The Getaway ( 1958).
Traduit de l'anglais par Pierre Château.