FAJARDIE Frédéric H. / Un dimanche anglais.

Un dimanche anglais.
Frédéric H. FAJARDIE.
Note : 4,5 / 5.
Auteur que je découvre avec ce recueil de nouvelles déjà ancien. Il a beaucoup écrit, plus spécialement des romans noirs, mais également des écrits plus classiques.
Titres de textes :
Éternel Retour. Le Cas étrange et pathétique du milicien Clarandeau. Une singulière affaire. Le mimosa et des roses. Des cultures en harmonie. L'instant où tu le perdis. Flower power. La rue porte conseil. Avignon, 2001, odyssée du spasme. La sirène sifflera trois fois. Sixième jour du mois d'août, je te hais ! Mathilde of Calais. 9 mm Parabellum. Bien sous tous rapports. Le Jeu du con. Matricule en dérangement. Un air de balalaïka. Une manif'antifasciste. Un dimanche anglais. Une imposture. Crémerie et métaphysique. Un certain regard… Some of the days. L'Enfer, comme un dromadaire noir. La Roche-Posay, in VO. « Boume ! », Quand l'imbécile fait « Boum! ». Le magicien. Un saut qualitatif. Roses pâtissières. L'Or et le Sang. Et c'est là qu'on m'a tué. Le Chouan et le Général. De fusilleurs en fusilleurs et Le mur des chevaliers.
La plupart de ces textes furent écrits pour des journaux, Charlie Hebdo, Sud-Ouest, Almanach de l'Humanité, Combat syndicaliste, La Rue, Chien Méchant, Immédiatement ou dans un recueil collectif « Des plumes au courant ». Ces textes dont certains sont inédits sont très courts et s’échelonnent entre 1995 et 1998.
Je ne parlerai pas de toutes ces nouvelles mais de celles que j'ai le plus
apprécié.
«  Éternel Retour ». Un vieil homme, un vieux cheval, ils ont fait la guerre, en sont revenus, plus vieux et brisés. L’homme va être démobilisé et le cheval doit partir à l'abattoir. Mais… l'homme ne l'entend pas de cette oreille.
« Une singulière affaire ». Deux hommes que tout oppose sont donc en procès : le litige, une Mercedes, l'un dit Turbo, l'autre Diesel. Mais la querelle ne porte pas que sur cela !
« Flower power », la fin des illusions hippies ? Une jeune fille, Lily, son père, qui ouvre un commerce, un jeune homme sans illusion. Où est passée notre jeunesse ?
« La rue porte conseil ». Un député-maire ruiné, qui ne rentre pas chez lui, mais passe sa nuit avec les SDF, il rencontre un ancien conseiller municipal qui a démissionné...
« Mathilde of Calais ». Le jeune homme de cette histoire comme Jacques Brel aimerait que Mathilde revienne. Déjà il regrette de l'avoir laissé partir !
« Jeu du con ». Vous avez quelqu'un que vous considérez comme un con, alors envoyez-lui ce texte... après, je ne garantis pas le résultat !
« L'Or et le Sang » est la nouvelle la plus dure du recueil. Comment maffieux et hommes d'affaires et politiciens gouvernent le monde, texte qui frappe par sa justesse en cette période troublée.
Les personnages sont pour la plupart des gens ordinaires, des gens du peuple, souvent marqués politiquement à gauche pour ne pas dire l’extrême gauche. Ils n'ont pas l'étoffe de héros, mais les circonstances font qu'ils se surpassent.
Être le dernier d'une liste commencée le 1/1/1111 et avoir le numéro 9/9/1999, dans la bonne ville de Tréguier… et ne pas avoir la réponse à la question, ce n'est pas bon signe. Un policier, un vieux chinois et un cadavre, deux vieux mais ex-amis se retrouvent ; pour l'un des deux, c'est fin de partie. Un présentateur télé dans la merde ; un patron qui tout seul veut remettre en marche son usine en grève, un 1er mai !Deux amis et une poétesse ; une jeune fille nommée Alice et un cambrioleur ; un commissariat de police et des admirateurs de Krishna ; deux flics en planque... ainsi va la vie !
J'ai beaucoup aimé ce recueil... et j'ai retrouvé un autre livre de nouvelles de cet auteur... de plus de 1300 pages !
Extraits :
- La statue d'Ernest Renan, sur la place, vacilla un moment, comme la flèche de la cathédrale.
- Vingt-trois ans plus tard, Johan éprouvait quelques difficultés à reconnaître Paris, esquinté par Pompidou, achevé par Mitterrand.
- Nous ne t'aimons pas. Nous n'aimons pas tes émissions. Il faut être une ordure pour élire « Roi des Cons » le candidat qui a perdu. As-tu pensé que ce type a des parents, une copine, des amis ? Non, tu n'y as pas pensé.
- En l'actionnant pour brosser ses chaussures, le membre de l'IRA provoque une explosion qui lui est fatale.
- Le 1er Mai 1971, j’avais sans doute dix ans d'âge mental. Un âge où l'on croit au bonheur.
- Il se donnait l'impression de traverser la vie comme les « Wobblies » des années trente traversaient les États-Unis : clandestins, sans billet, sans véritable but mais propageant sur leur passage les idées révolutionnaires en laissant derrière eux un air de liberté.
Éditions : Éditions du Rocher (1997).