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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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20 octobre 2019

Il y a cinquante ans. Décès de Jack Kerouac. Kerouac song. Xaxier Grall.

J

Kérouac song.

J’ai touché le livre noir qui disait la mort de Kérouac et les vents se sont levés sur les grises villes américaines

Pleurez, femmes de Lowell et filles de la forêt
Pleurez, galets de la mer armoricaine
Kérouac est mort qui portait sur les lèvres les noroîts de la grand’route

Néons frais aux bouches des magasins. Putains sur la couverture des magazines…Flics de la Treizième Avenue…Et les gares et les railways du monde occidental…Où allez-vous, vous qui allez quelque part ?

Kérouac est mort…Il y aura demain sur sa tombe des filles dingues et des tas de défoncés. Il y aura des genêts au vert pays de la Bretagne originelle. Il y aura des genêts dans ses yeux bleus quand la terre aura chanté son dernier été

Il y a un nègre dans la rue. Il y a un blues dans la gueule du nègre

Il y a un barde qui s’en va. Il y a un barde qui s’en vient

Kérouac est mort…Il pleut sur Brest. Il pleut sur Lowell. Il pleut sur la verte prairie canadienne

Kérouac est mort. Et les vents se sont levés sur les villes de verre. Et sur l’humanité, bouquet de musiques et de glaïeuls. Les épagneuls reniflent la résine dans les noires cheminées

Kérouac est mort. Il y aura demain sur sa sépulture des goélands venus du Finistère. La gwerz dans le bec…

Les bateaux sur la mer, les matelots, le cri des paquebots, et les trains et les trains et le boeing de la Pan-Am dans les nuées imaginent la mort des voyageurs

Rêvons d’une poésie crépitée sur l’infâme béton des cités, rêvons d’une poésie coulée sur la ville comme une lave brûlante, rêvons d’une poésie trépidante, ardente, incandescente – et qu’elle crève enfin l’ennui, la grande muraille de l’ennui et de la banalité

Rêvons aux princes et aux ducs et aux rois et faisons de Jack Le Bris de Kérouac le grand aristocrate de la divine chevalerie de la route

Rêvons aux plus grandes des grandes amours et à la bonté incalculable de Dieu. Rêvons aux portes aimantes qui battent sur la venue du bourlingueur. Rêvons à la bonté inaltérable de la si bonne chanson

Xavier Grall, Oeuvre poétique, Présentée par Mireille Guillemot, Yvon Le Men, Jan Dau Melhau, Photographies de Gabriel Quéré, Éditions Rougerie, 2011, pp 72/73.

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