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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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17 octobre 2019

DELERM Philippe / L'extase du selfie.

 

L'extase 2
L’extase du selfie*
Philippe DELERM.
Note : 4,5 / 5.
Le monde tel que Philippe Delerm l’observe !
J’aime beaucoup ce genre de textes courts (entre une page et demie et deux), je n’avais pas encore fait de chronique pour Philippe Delerm sur ce blog.
Quarante-sept courts textes dont certains titres sont très évocateurs et pleins de saveur. La boisson « Un verre à la main sans le boire » ou « Regarder son whisky », « Mémoire sur le bout des doigts », Le temps des smartphones ou des tablettes où la vie est chassée du bout d’un doigt ! L’éloge de la clémentine dans « Une seule main la clémentine »,
Pour « Orgasme en public », je vous laisse deviner ou découvrir !
« La sagesse du pointeur » est une fine analyse de la hiérarchie de la pétanque, le tireur, fanfaron et grande gueule et le pointeur, homme modeste, presque effacé. Mais pourtant indispensable.
« Messe pour le temps présent » Qui n’a jamais été exaspéré par ces gens qui nous abreuvent de leurs conversations téléphoniques partout où ils ne sont pas seuls ! Qui  n’a jamais été dérangé par ces gens sans aucune éducation ?
Beaucoup de poésie dans « La pavane des draps pliés », « Mains croisées dans le dos » m’a fait penser à ce vieil homme qui suit son épouse dans un des chefs-d’œuvre de Jacques Tati « Les vacances de Monsieur Hulot ».
Je n’ai pas connu « L’extase du selfie », n’ayant jamais fait de selfie et donc ne figurant sur aucun.
De multiples personnages souvent, non toujours, anonymes dans cette galerie de gens ordinaires.Un visage mondialement connu malgré tout, celui de Mona Lisa, mais l’auteur nous parle de ses mains. On trouve aussi le poète Breton Eugène Guillevic et les chanteurs Jacques Brel, Georges Brassens et Léo Ferrer. Du beau monde !
Les gestes de la vie de tous les jours finement observés par Philippe Delerm.
Une très belle et très simple écriture parfois pleine de poésie.
La quatrième de couverture nous questionne :
- Et vous, quel geste vous trahit ?
Cela mérite réflexion ! Mais j’ai trouvé sur la fin de l’ouvrage
« Remonter ses manches » !
Un vrai bonheur de lecture.
Extraits :
- C'est un geste du soir, plutôt quand on est deux, que les paroles peuvent s'espacer, laissant la place à des clairières de silence.
- C'est tellement mieux que parler, ce n'est plus tout à fait se taire.
- Mais là, cela veut tellement dire que je suis plus fort, plus désinvolte, plus futé, plus rapide, qu'au lieu de susciter l'admiration espérée, le frimeur est tout de suite détesté. Il sait bien qu'il est vu. Mal vu.
- Mais son premier contact est plus viscéral. Avec sa chair, elle appréhende la matière.
- On vient de vous offrir ce livre, il recèle par essence une promesse de solitude, d'éloignement, de silence.
- Certaines tâches domestiques gardent une connotation légèrement infamante. Et faire les carreaux, c'est célébrer les noces du dehors et du dedans, maîtriser un peu de mat dans le jour ébloui.
- La réussite est délicieuse. On n'a pas renoncé à jouer le rôle de Lebrac dans La Guerre des boutons.
- Une bretelle qui tombe de l'épaule, c'est toujours un mystère.
- C'est drôle. Les flippers ne tiennent plus beaucoup de place dans l'imaginaire collectif.
- Mais avant il faut cette danse : on s'écarte, on se fait face, comme dans une pavane. Qu'importe si on n'en a jamais dansé.
Éditions : Seuil (2019).
* et autres gestes qui nous disent.

 

 

 

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