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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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1 novembre 2017

GIL ALCALA Catherine / Zoartoïste et autre textes.

 

Zoartoïste

Zoartoïste et autres textes.
Catherine GIL ALCALA.
Note : 4 / 5.
Jeux de miroir.
J’avais aimé, il y a quelques temps déjà « James Joyce  fuit… suivi de Les Bavardages sur La Muraille de Chine » du même auteur, chroniqué sur ce blog.
Ici il s’agit d’un ouvrage groupant poésie et théâtre. Genres littéraires que j’ai un peu de mal à chroniquer.
Une pièce de théâtre déclinée en quatorze miroirs. Qui dans un jeu se répondent les uns les autres. Miroir mon beau miroir, laisses-moi me mirer en toi.

Les personnages sont nombreux et improbables, je ne vais pas tous les citer ici, la liste serait trop longue.
Dans le premier rôle Zoartoïste, qui est-il ? Il se dit artiste, construisant l’œuvre de son désastre avec le sang de son corps.
Pour « L’essaim d’une voix dissolue » ce nom n’est que celui d’une divinité animale du monde archaïque.
D’autres voix surgissent au fil des pages, « L’essaim d’une voix dissolue », un mort, une femme déracinée, une tête coupée, un centaure et une jeune fille méduse !
Et tous ces gens se parlent et se répondent les uns aux autres.
Dans le miroir 3 nous trouvons, Génie Infantile et Enfant Lutine déclamant un dialogue à deux voix.
Nous les retrouvons dans le miroir huit, là les dialogues sont plus étoffés, comme dans une tragédie antique.
Dans le miroir 12 parmi les occupants du lieu se trouve « Grand Négateur Limonade » dont une des seules réparties est :
-«  Fillette donnes-moi du sirop d’amande qui coule entre tes jambes ».
La seconde partie du livre sobrement nommée « Contes Défaits en Formes de Liste de Courses » est quand à elle séparée en huit courts chapitres avec, ici aussi des appellations (d’origine incontrôlée) qui ne sont pas non plus en reste de fantaisies baroques.

Par exemple une princesse enchantée puis désenchantée dormant dans un bois. On croise aussi Poe avec un révolver, Sancho Pança et sa Rossinante.
Plus loin, dans un même récit, Yseult, Arthur (le roi, je suppose) Tristan et la Reine dans un carrousel amoureux autour d’une table ronde.
Il est beaucoup question de désir, de sexe et de sang…
Une œuvre déroutante, intrigante parfois que j’ai beaucoup aimé, malgré que sa lecture ne soit pas de tout repos.
L’illustration  de la couverture et du début d’ouvrage, qui se présente comme un jeu de négatif, comme dans une  photo noir et blanc est de l’auteur.
Extraits :
- Les nuages de lait fouetté, l’infusion des branches de tilleul dans l’eau bouillante de l’orage, ma lèvre baise la sève et le fiel déliquescent de l’orage, l’hémorragie de l’imaginaire anime les visions déchirantes dans le ciel rouge.
- ENFANT LUTINE.
Elle accourt pour le sauver, glissant sur un banc de harengs, mais quand ils reconnaissent le terrible guerrier, les poissons pris de terreur s’enfuient en partant dans tous les sens.
- La femme saoule d’angoisse boit l’eau de l’océan en péril, elle tire la première ou la dernière lame du tarot ; le Math qui sirote une tisane de belladone…
- Pisse tiède sur le sexe emperlé des courtisanes
empestant le poisson.
- Attendre une réponse alors que je ne comprends pas moi-même ces galimatias de questions à censeurs !
Mais répondez-moi, même n’importe quoi !
- Nuit m’ennuie d’illuminé… Capricorne… Basilic…
Un téléphone sonne assoupi dans la nuit…
Boule à perdu, rêve d’envol in absentia…
Éditions : La Maison Brûlée. (2016)

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