29 août 2016
PATTIEU Sylvain / Et que celui qui a soif vienne*
Roman en lice pour le prix Henri Queffélec 2016.
Et que celui qui a soif, vienne*.
Sylvain PATTIEU.
Fortunes et infortunes de mer.
J’avais beaucoup d’appréhension avant de commencer ce roman. Le sous-titre « Un roman de pirates » ne m’inspirait vraiment pas. J’avais tort.
Roman en trois parties : « Ancien monde », « Nouveau monde » et « L’île », et également en trois bateaux « L’Enterprize », « Le Florissant » et « Le Batavia », de trois pavillons différents, anglais, français et hollandais.
Dans la première partie, nous suivons les péripéties des trois navires en question. Elles sont nombreuses, sanglantes et cruelles. Les commandements vont changer, les futurs esclaves se révolter et prendre la direction de « L’Enterprize ». Pour « Le Florissant » le sort ne sera pas meilleur, ni plus réjouissant pour « Le Batavia ».
La soif de liberté de tous ces personnages les conduira de l’ancien monde au nouveau, mais les pertes seront énormes, les morts nombreux dans tous les camps, la vengeance de riches marchands les poursuivra. Ils penseront trouver la paix et créent un monde utopique, sur l’île.
Hélas, la trahison de certains brisera leurs rêves…
Qui vit par l’épée périra par l’épée.
De nombreux narrateurs se succèdent au fil des flots, pardon des pages.
Beaucoup de personnages, des bons et des mauvais et des très mauvais (à foison, mais qui finiront mal pour ne pas dire très mal) ! Pas de héros purs et durs, des hommes avec leurs forces et leurs nombreuses faiblesses.
On a de la compassion pour « Gamin », mousse, homme de peine et femme de substitution. Il sera épargné par les esclaves révoltés qui prendront le contrôle du navire. Pour César, colosse et fin stratège, pour Karl, brave soldat, rude combattant, et pour de nombreux autres.
Par contre on trouve peu de circonstances atténuantes aux capitaines de navires souvent sadiques par plaisir, aux marchants courant après la gloire et l’or, un gouverneur cupide, etc… Des femmes bien évidement, une vieille sorcière africaine, des belles ??qui rendent fous certains hommes, des mal mariées folles de leurs corps. Mais beaucoup de miséreuses africaines, exutoires sexuels de marins avinés, prostituées déportées, bref des sorts peu enviables.
L’écriture comme le contenu sont très originaux. Un roman qui sort des sentiers battus du genre.
On est ici loin de l’image véhiculée par le cinéma hollywoodien entre autre. Pas d’abordages glorieux, de courses aux trésors, de personnages chevaleresques.
Ici c’est la misère des marins, des futurs esclaves, de femmes déportées, la mort est sordide, les châtiments horribles et souvent injustifiés.
La mer dans toute sa dureté. Livre qui a sûrement nécessité beaucoup de recherches et qui m’a aussi donné l’envie de me renseigner sur certains aspects du monde de la marine de l’époque.
Chose amusante, l’auteur parfois nous parle d’actualités, de pirates de l’air, de personnages connus qui font ou ont fait la une des journaux ! Ou encore plus surprenant de sa famille !
Extraits :
- Ce n'était plus des nègres ni des esclaves mais les ombres nocturnes de son enfance qui s'agitaient.
Sylvain PATTIEU.
Fortunes et infortunes de mer.
J’avais beaucoup d’appréhension avant de commencer ce roman. Le sous-titre « Un roman de pirates » ne m’inspirait vraiment pas. J’avais tort.
Roman en trois parties : « Ancien monde », « Nouveau monde » et « L’île », et également en trois bateaux « L’Enterprize », « Le Florissant » et « Le Batavia », de trois pavillons différents, anglais, français et hollandais.
Dans la première partie, nous suivons les péripéties des trois navires en question. Elles sont nombreuses, sanglantes et cruelles. Les commandements vont changer, les futurs esclaves se révolter et prendre la direction de « L’Enterprize ». Pour « Le Florissant » le sort ne sera pas meilleur, ni plus réjouissant pour « Le Batavia ».
La soif de liberté de tous ces personnages les conduira de l’ancien monde au nouveau, mais les pertes seront énormes, les morts nombreux dans tous les camps, la vengeance de riches marchands les poursuivra. Ils penseront trouver la paix et créent un monde utopique, sur l’île.
Hélas, la trahison de certains brisera leurs rêves…
Qui vit par l’épée périra par l’épée.
De nombreux narrateurs se succèdent au fil des flots, pardon des pages.
Beaucoup de personnages, des bons et des mauvais et des très mauvais (à foison, mais qui finiront mal pour ne pas dire très mal) ! Pas de héros purs et durs, des hommes avec leurs forces et leurs nombreuses faiblesses.
On a de la compassion pour « Gamin », mousse, homme de peine et femme de substitution. Il sera épargné par les esclaves révoltés qui prendront le contrôle du navire. Pour César, colosse et fin stratège, pour Karl, brave soldat, rude combattant, et pour de nombreux autres.
Par contre on trouve peu de circonstances atténuantes aux capitaines de navires souvent sadiques par plaisir, aux marchants courant après la gloire et l’or, un gouverneur cupide, etc… Des femmes bien évidement, une vieille sorcière africaine, des belles ??qui rendent fous certains hommes, des mal mariées folles de leurs corps. Mais beaucoup de miséreuses africaines, exutoires sexuels de marins avinés, prostituées déportées, bref des sorts peu enviables.
L’écriture comme le contenu sont très originaux. Un roman qui sort des sentiers battus du genre.
On est ici loin de l’image véhiculée par le cinéma hollywoodien entre autre. Pas d’abordages glorieux, de courses aux trésors, de personnages chevaleresques.
Ici c’est la misère des marins, des futurs esclaves, de femmes déportées, la mort est sordide, les châtiments horribles et souvent injustifiés.
La mer dans toute sa dureté. Livre qui a sûrement nécessité beaucoup de recherches et qui m’a aussi donné l’envie de me renseigner sur certains aspects du monde de la marine de l’époque.
Chose amusante, l’auteur parfois nous parle d’actualités, de pirates de l’air, de personnages connus qui font ou ont fait la une des journaux ! Ou encore plus surprenant de sa famille !
Extraits :
- Ce n'était plus des nègres ni des esclaves mais les ombres nocturnes de son enfance qui s'agitaient.
- Il avait maté la révolte, celle qui devait arriver, il avait maté en ne perdant que trois esclaves. Tout allait bien.
- Seules les îles par lesquelles on passait parfois, trouver grâce à leurs yeux : il y avait du rhum, des tavernes, des jeux, des femmes.
- Vous êtes marins comme moi. Ceux qui le veulent nous rejoindront. En attendant, nous allons juger vos maîtres.
- On l'enveloppa dans un drap, avec les morts de l'abordage. Ils finiraient dans la mer, plus tard, mais dans les règles.
- Elle n'était pas femelle mais statue solide sur laquelle il pourrait s'appuyer. Elle serait aussi, de par sa beauté, preuve irréfutable, au même titre que les richesses, de sa réussite sur terre.
- Il y a bien des îles qui font rêver. Aussi des îles épouvante, des îles étranges, des îles bonheur.
- Les États vengeurs ne pardonnent pas aux soldats des révolutions perdues. Il y en a eu des roués, des pendus, des fusillés.
Éditions : La brune au Rouergue. (2015).
* Un roman de pirates.
- Il y a bien des îles qui font rêver. Aussi des îles épouvante, des îles étranges, des îles bonheur.
- Les États vengeurs ne pardonnent pas aux soldats des révolutions perdues. Il y en a eu des roués, des pendus, des fusillés.
Éditions : La brune au Rouergue. (2015).
* Un roman de pirates.
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