Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Derniers commentaires
Archives
17 juin 2016

FÉREY Caryl / Mapuche.

Mapuche

affiche

Mapuche.
Caryl FÉREY
Note : 4,5 / 5.
Recherches dans l’intérêt des familles…
L’histoire mouvementée de l’Argentine contemporaine de la dictature militaire à la crise monétaire en passant par la féroce répression de la junte au pouvoir, la Coupe du Monde de football à la guerre des Malouines ! Période comme on le sait très agitée ! 
Roman en trois parties : « Petite Sœur », « Le cahier triste » et « Kulan, la femme terrible ».
La découverte du cadavre d’un prostitué travesti massacré n’est pas en soi un évènement majeur sur les quais malfamés des docks du port de La Boca ! 
Et pourtant ce fait divers d’apparence horrible, mais banal, va déboucher sur des coups de théâtre qui vont réécrire l’histoire de certaines familles ! 
La victime est un dénommé « Luz », figure de la faune homosexuelle hantant les bas-fonds de Buenos Aires. La police ayant d’autres chats à fouetter ne se démène pas vraiment pour solutionner ce meurtre ! « Paula », amie de « Luz », demande l’aide de Jana. Celle-ci, indienne Mapuche sculptrice et ancienne prostituée, ne se résigne pas à l’impunité qui semble promise aux assassins ! Car pour quelle raison ce crime sordide, « Luz » n’était pas riche bien au contraire alors pourquoi ?
Elle espère obtenir l’aide de Rubén Caldéròn, avocat spécialisé dans la recherche des disparus de la Junte Militaire, lui-même rescapé des geôles militaires de l’Ecole de la Marine de sinistre réputation. La première réponse de ce dernier est « Non », mais il change d’avis surtout qu’une autre disparition inquiétante est signalée, celle de Maria Victoria Campello ! Photographe, elle est la fille d’un riche et influent homme d’affaires très impliqué politiquement.
Y aurait-il un lien entre les deux affaires, la mort de cet homme et la disparition de cette femme que tout semble opposer ? 
S’ensuit pour Jana et Rubén un road-movi sanglant à travers les immensités de l’Argentine et un retour sur une époque sombre du l’histoire du pays, la « Guerre sale » avec son cortège d’horreur.
Énormément de personnages dans ce roman, dont un certain nombre de nostalgiques de la Junte Militaire, période faste pour eux qui leur a permis de s’enrichir rapidement.
Jana Wenchwn, indienne « Mapuche » est une battante digne descendante d’un peuple de guerriers rescapés de plusieurs tentatives d’exterminations.
Rubén est le fils d’un poète renommé, il a vu une grande partie de sa famille torturée et tuée. Il est très engagé dans la défense des femmes, grands-mères, mères, épouses ou sœurs qui inlassablement depuis des décennies défilent Place de Mai.
Un roman foisonnant car en plus du côté noir de l’histoire, il est un constat social et un cours d’histoire sur un pays que personnellement sur le plan littéraire je connais peu.
C’est également un hommage aux femmes et aux hommes qui se sont battus au péril de leurs vies pour rétablir une démocratie dans leur pays malgré une répression féroce ! Une pensée pour ces femmes admirables « Les mères de la Place de Mai ».
Extraits :
 - Argent, politique, pouvoir : tu me demandes de mettre les mains dans la merde, résuma-t-il.
- Aujourd’hui, les Mapuche ne représentaient plus que trois pour cent de la population argentine, concentrés dans les régions pauvres du Sud ou noyés dans les bidonvilles des lointaines banlieues…
- Un trois-mâts rutilant revenait vers la marina, il pensait toujours à Jana, à son odeur dans ses bras, à ce qui l’avait poussé à l’embrasser dans la cour. La Mapuche avait surgi du néant : pourquoi sinon y retourner ? Âge, origines sociales, ethniques, tout les séparait. L’ardeur de leur baiser à l’aube trahissait un profond et commun désespoir, qu’il ne se sentait pas de taille à affronter.
- Les femmes s’étaient réunies devant l’obélisque, un lange de bébé sur la tête, le 
pañuelo, comme symbole de leurs enfants volés.
- Venger les morts ne les fait pas revenir, éluda Rubén. 
- Les vivants ne sont pas toujours mieux lotis.
- Le temps était passé, déformé — le temps Mapuche, qui compte les secondes en heures et le jour à l’aube. Les esprits flottaient mais Jana ne les reconnaissait pas encore.
Éditions : Gallimard/ Série Noire (2012).
Publicité
Commentaires
E
Bonjour Maryse...le retour !<br /> <br /> Lu dans le cadre d'une soirée littéraire que je co-animerai en présence de Caryl Férey le vendredi 24 juin à la librairie "Sillage" de Ploemeur ! Venez nombreux !<br /> <br /> Yvon
Répondre
M
lu (médiathèque) ; bien
Répondre
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Publicité
Newsletter
Publicité
Publicité