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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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16 décembre 2015

RUSH Norman / Corps Subtils.

 

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Corps subtils.

Norman RUSH.
Note : 3, 5 / 5.
Quatre amis et un enterrement ! 
Découverte de cet auteur californien né en 1933. Son premier roman « Accouplement » est paru aux États-Unis en 1991 et s’est vu attribuer le National Book Award. Une carrière tardive donc.
Nous sommes en 2003, dans la région américaine des Catskills au nord de New-York.
Ned et ses amis sont réunis pour les obsèques de leur ami et membre de la bande, Douglas. Celui-ci a eu un accident stupide, il roulait trop près d’un ravin sur sa tondeuse, la fatalité. Comme souvent, celle-ci permet les retrouvailles de gens qui se sont perdu de vue il y a des années.
Les années ont passé, les gens ont changé, chacun a sa propre vie et doit gérer ses problèmes.
Ned cherche à joindre Nina sa compagne ; il pense aussi à Claire avec qui il a vécu plusieurs années et qui fut aussi la compagne de Douglas.
Joris a deux enfants et plusieurs divorces à son palmarès, son fantasme, des liaisons avec des femmes mariées. Mais il est un consommateur avisé des maisons closes new-yorkaises.
Gruen, lui, est l’époux d’Helene, gros buveur dans sa jeunesse, il continue. Elliot reste en retrait et a pris d’office la fonction de majordome voulant régler les affaires des obsèques. Sa vie parait plus mystérieuse et il semble avoir une position un peu hors du groupe.
Ned est resté un utopiste et veut faire signer une pétition aux autres membres du groupe, sans beaucoup de succès. La décision de l’administration américaine de déclencher la guerre en Irak les divise.
L’autre sujet de discussion porte sur les femmes de leur entourage, Claire en particulier ! Aimée pendant un temps par certains, détestée tout le temps par d’autres ! 
Nina donne enfin des nouvelles et débarque un peu à l’improviste, Ned et elle font l’amour, mais ils ont un jeune spectateur !
Les préparatifs des obsèques se déroulent de manière étrange. Elliot veut tout régenter, les autres parlent entre eux et évoquent leur jeunesse d’étudiants et leurs amitiés très anciennes… mais chacun ayant suivi sa propre route, qu’en reste-t-il ? Des souvenirs communs, des femmes et des copains perdus de vue… Ils préparent un éloge funèbre pour le défunt, la presse et la télévision sont présentes ainsi que d’autres personnes qu’ils ne connaissent pas toujours…
Au fil de leurs conversations, des liaisons souterraines vont apparaitre, et les situations de chacun vont se révéler au grand jour !
Des personnages pas spécialement attachants, tentant de retrouver une jeunesse envolée depuis bien longtemps.
Douglas, le défunt, était devenu immensément riche, il a fait un beau mariage avec une très belle femme Iva ; il possédait une somptueuse maison dans la forêt. Mais qu’en est-il réellement au moment de cet accident stupide ?
Ses amis, Ned, Nina sa compagne, Gruen, Elliott, et Joris, se sont réunis comme autrefois , mais le temps a passé, que reste-t-il de cette ancienne amitié ?
Un roman subtil et un peu nostalgique d’une certaine bourgeoisie américaine. Des hommes qui étaient trop jeunes pour partir au Vietnam et trop vieux pour la future guerre d'Irak qui se profile à l’horizon.
Une belle écriture que je ne pense pas avoir appréciée à sa juste valeur, étant resté un peu sur le bord de la route. 
Extraits : 
- Le fantasme d'une amitié pure. Sans rien de sexuel.
- Un endroit plutôt féminin. Ned se lava les mains et tâta les serviettes éponge, si douces. Les femmes qui nous aiment, pensa-t-il, font pour nous des choses qui croient qu'elles nous plairont.
- Elle arrangea les vêtements de Ned. Elle lui avait un jour dit que le maquillage faisait la publicité du vagin et que le sien n'était pas disponible. Il avait aimé la formule, même si ce n'était pas vrai puisqu'elle était à lui.
- C'était tellement intéressant de se faire baiser, surtout si on considérait le détachement psychologique dans lequel elle sombrait sur le moment. Elle se sentit subitement de connivence avec toutes les femmes qui se faisaient baiser, que ce soit avec négligence, cruauté, médiocrité ou modestie, ou encore, maestria.
- La puberté peut être une torture, pensa-t-elle, selon l'endroit où l'on se trouve et les gens qui vous entourent à ce moment-là.
- Et quand on y pense, la discrimination positive est une expression curieuse. C'est l'inégalité au service de l'égalité.
- Si Ned avait bien compris une conversation précédente, Jacques était Breton.
- Et pourquoi est-il parti en proclamant « Liberté, Égalité, Maternité » ?
Éditions : Rivages (2015).
Titre original : Subtle Bodies (2013).
Traduit de l’américain par Hélène Papot.

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