OSWALD James / De mort naturelle.
De mort naturelle.
James OSWALD.
Note : 4 / 5.
Chardons sanglants.
Un auteur écossais assez atypique, fermier le jour, écrivain la nuit ! Qui semble-t-il lui porte conseil. Un nouveau personnage récurrent dans la littérature noire, dans ce premier ouvrage traduit en français.
Un début terrifiant avec le viol et la crucifixion d’une jeune femme par plusieurs hommes dont un qu’elle connaît.
Un corps est découvert par des maçons qui restauraient une maison bourgeoise. La mise en scène est macabre, six alvéoles et six bocaux. Un mystérieux signe cabalistique au sol complique le mystère qui s’épaissit encore, la mort remonte à une cinquantaine d’années !
Les anciens et les modernes rivalisent allégrement !
Mais la vie actuelle n’est guère plus apaisée et les cadavres s’accumulent autour de l’inspecteur McLean, tous trépassés de morts violentes !
Le premier de cette longue liste est Barnaby Smythe, égorgé ; signe particulier, un morceau de rate lui manque… On le retrouve dans sa bouche.
Grâce à la perspicacité de l’inspecteur en chef Duguid, ce meurtre est rapidement élucidé ; le coupable, un demandeur d’asile, donc sans papier, a eu la bonne idée de se suicider en s’égorgeant !
McLean a sa grand-mère qui se meure lentement dans un hôpital, comme c’est elle qui l’a élevé, elle compte beaucoup pour lui. Mais il a aussi quelques parts d’ombre dans sa propre existence.
Il se passionne aussi pour la défunte cherchant à savoir qui elle est et pourquoi ce crime sauvage et rituel . Peu à peu, à partir de la maison, il retrouve son propriétaire de l’époque, un nommé Menzie Farquhar, banquier de son état.
Entre en scène un nommé McReadie, voleur chevronné, au train de vie plutôt aisé.
Les morts fleurissent et pourtant ce n’est pas encore la saison, on égorge beaucoup dans la vieille Écosse… et tous ces morts ont parfois de loin ou de près un rapport avec McLean ou avec sa grand-mère Esther récemment décédée, faisant de McLean un homme très riche.
Le passé rattrape le présent…, mais l’enquête sera longue et mouvementée !
Tony McLean est le personnage central de ce roman, policier à l’ancienne dirons-nous, loin des standards actuels ; il boit modérément, ne se drogue pas et a une vie relativement rangée. Un brave homme en définitif. Mais un enquêteur tenace et habile…
Ce qui n’est pas le cas de son supérieur hiérarchique, Duguid, qui lui est le mouton noir du commissariat.
Beaucoup de personnages secondaires dans ce livre dont aucun à dire vrai (sauf Esther, la grand-mère) ne mourra de « Mort naturelle ! ».
Un récit sombre, très sombre qui mêle le roman noir, et une part non négligeable de sciences occultes avec la recherche de l’éternelle jeunesse. Pour cela, tous les coups sont permis, même les pires.
Un très bon livre qui tient en haleine jusqu’au bout des 450 pages.
Extraits :
- La mort met longtemps à venir. Et même lorsque c'est fait, la paix n'arrive pas avec elle.
- Sighthill était un des secteurs de la ville qu'on omettait de présenter sur les brochures touristiques.
- Cela dit, Smythe était un membre important, bienfaiteur patenté de la ville, et membre éminent de la haute société. Alors que personne, en plus de cinquante ans, n'avait remarqué la présence de sa morte dans une cave....
- MacLean se pencha en avant et se frotta les yeux. Il avait de vieilles blessures, guérit depuis longtemps –et aucune envie de raviver les cicatrices. Mais la mort d'Esther l'y contraindrait. Une raison de plus de refuser la réalité de son départ...
- Ça fait trois fois en quarante-huit heures, inspecteur. Si je ne vous connaissais pas si bien, je dirais que vous me harcelez...
- Tôt ou tard, il découvrirait pourquoi on lui avait refilé cette affaire.
- Un vieil ami de la famille plein de compassion dans un moment pénible. Alors, pourquoi ce sentiment viscéral que quelque chose clochait ?
- En matière de ragots, les policiers étaient pires que les marchandes de poissons. Cela dit, cette histoire ne fera aucun tort à sa réputation.
- S'appuyant au bureau, MacLean se demanda où ces nouvelles pièces à conviction allaient le conduire. Opus Diaboli ?
- Jusqu'à quel point l'effet placebo pouvait-il fonctionner avant qu'on ait le sentiment que d'autres forces étaient à l'œuvre ?
Éditions : Bragelonne Thriller. (2015).
Titre original : Natural Causes (2012) Traduction de Jean-Claude Mallé.