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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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10 septembre 2015

Brésil 25 / Collectif (Présentation et organisation par Luiz Ruffato)

 

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Brésil 25. (2000-2015)
Collectif.

(Présentation et organisation par Luiz Ruffato)
Note : 4 / 5.
Au pays du football roi ! 
La littérature brésilienne contemporaine découverte à travers ces vingt-cinq nouvelles.
Auteurs participant à ce recueil : Marçal AQUINO, Fernando BONASSI, Beatriz BRACHER, Eliane BRUM, Chico BUARQUE, Bernardo CARVALHO, Ronaldo CORREIA DE BRITO, Andréa DEL FUECO, Daniel GALERA, Luisa GEISLER, Milton HATOUM, Michel LAUB, Paulo LINS, Adriana LISBOA, Adriana LUNARDI, Patricia MELO, Cïntia MOSCOVICH, José LUIZ PASSOS, Rogério PEREIRA, Luiz RUFFATO, Carola SAAVEDRA, Tatiana SALEM LEVY, Paulo SCOTT, Cristóvão TEZZA, Paloma VIDAL.
J’avoue humblement ne connaître, me semble-t-il, que Patricia Melo qui figure pour deux romans sur ce blog ! J’ai plus lu Clarice Lispector qui ne figure pas dans les auteurs présents, mais dont je parlerai plus tard.
Vu le nombre très important de textes de ce volume, je ne pourrais pas parler de tous ! 
« On devrait interdire » est le premier texte qui fait remarquer que le Danube n’est pas toujours bleu… mais cela, on pouvait s’en douter.
« Un homme traversant les ponts ». Sexe et littérature durant une marche dominicale. Il est question ici de deux de mes romancières favorites, l’Irlandaise Edna O’Brien et la Brésilienne Clarice Lispector. L’auteur nous donne son point de vue sur le sexe dans le roman surtout par l’intermédiaire de l’œuvre d’Edna O’Brien.
« Beatriz et la vieille dame ». Une jeune fille qui cherche du travail aide une vieille femme à mettre ses mémoires sur papier. Et ce qu’elle a à dire n’est pas commun ! Elle avoue simplement avoir petit à petit empoisonné son mari qui l’avait trompé avec une de ses amies ! La vengeance est un plat qui se savoure !
« Chroniques pour 2 grandes amours ». Il n’a pas qu’une paire de baskets, même de grandes marques pour rendre les gens heureux. Littérature très moderne, phrases courtes, mais texte profond.
« C’est juste une répétition ». Cinq pages de texte, mais tout est dit en peu de mots !
Très beau mais très triste !
« Condition du temps », une histoire originale, pour ne pas dire très surprenante ! 
« Amorce vers l’abime », celle-ci est très profonde. Comme la misère humaine de certains quartiers de ce vaste pays où l’opulente richesse côtoie le dénuement le plus absolu.
« Temps perdu » est une nouvelle sur la lutte clandestine d’une partie du peuple durant la dictature. Il est question d’un enterrement sans cadavre… le temps a passé !
La vie des exilés entre Paris et le Brésil, les problèmes de jalousie n’ont pas de frontières ! Une petite fille insultée, une poule sacrifiée pour un repas en famille, la petite fille le refuse, une belle histoire. Deux hommes dans une station-service le long d’une route perdue, une triste histoire. Une jeune femme et une certaine fascination pour les abattoirs, une étrange histoire. Un écrivain et lui-même, des enfants miséreux, une romancière dialogue avec son principal personnage masculin. Des histoires d’adultères, des gamins avec leurs rêves et aspirations pour le futur même si l’avenir est plutôt sombre. Bref « Ainsi va la vie » comme le dit le titre d’une nouvelle.
Des écritures variées, ce qui en soi est absolument normal, et qui fait une grande partie du charme de ce genre de recueil. Mais il est aussi beaucoup question de gens venant d’Europe et qui ont emporté leurs souvenirs dans leurs bagages.
Il est à noter que plusieurs nouvelles sont séparées en très courts paragraphes, qui parfois ne comportent qu’une seule ligne.
Un bon recueil très dépaysant !
Extraits :
- Dans le Recife mal réveillé, les enfants sur des cartons posés sur le trottoir, groggy par l'excès de coke et de crack, dorment indifférents au soleil chaud sur leur visage, aux cloches de l'église de San Antonio et aux marcheurs qui ne les regardent même pas.
- L'Irlandaise Edna O'Brien pense aussi comme lui, ce qui le rend très fier. C'est une femme intelligente, aux yeux verts et à la peau très blanche, toujours habillée de noir. Le sexe hante les pensées de l'écrivain comme quelque chose de mystérieux et d'agressif qu'elle transforme en littérature pour ne pas devenir folle.
- Je sentis un froid dans le ventre –de nouveau, c'était moi. Je suis en présence d'une voyante, délirai-je. Je sentis sa respiration essoufflée et craignais qu'elle interrompe le travail pour continuer un autre jour.
- Pour danser le funk, pour embrasser sur la bouche. Et embrasser sur la bouche, c'est pas donné aux manchots.
- À partir de ce moment, nous, les enfants, nous fûmes envahis par la conscience de la honte qu'il y avait à être humilié. C'était aussi indigne que de montrer ses fesses.
- C'était une vision splendide que je ne pouvais pas laisser à la merci de ma seule mémoire, je la photographiais jusqu'à entendre le petit bruit de la fin de la pellicule et du rembobinage.
- Il avait envie de taper du pied, d'imposer sa volonté, mais il comprenait sa femme. Ce n'était pas l'arrogance qui la faisait réagir mais la frustration.

Éditions : Métaillié (2015).

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