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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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3 novembre 2014

Le YAOUANG David / Opération Revival 946.

 

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Opération Revival 946.
David Le YAOUANG.
Note : 4 / 5.
Pêche en eaux troubles.
Second titre de ce jeune auteur breton, lui aussi passionné d'Irlande après " Les damnés de Ceallach" à figurer dans ce blog.
Après les tempêtes des îles irlandaises dans les années de révoltes, le fracas des armes de la période contemporaine entre Paris et la Bretagne !
Paul Rogan hante les nuits parisiennes, sa consommation d'alcool s'en ressent. Un jour il a un rendez-vous au cimetière Montparnasse devant la tombe d'un combattant irlandais mort pour la France dans les guerres Napoléoniennes. Il lui semble enfin pouvoir venger son frère tué par une milice protestante. L’occasion est belle, alors il la saisit. Mais ses vrais ennuis commencent. Il embauche une prostituée pour lui servir d'alibi et accomplir sa vengeance. Seulement la police le rattrape. Enfin des policiers pas trop regardants sur les moyens de débarrasser la société de criminels ayant échappé à la justice. Le chantage est simple, il collabore avec eux ou sa vie ne vaudra plus grand chose. Contraint et forcé à son corps défendant, il accepte. Devenu homme de main il est chargé de la sale besogne ! Il tue et est rémunéré pour cette tâche.
Mais les bonnes choses surtout dangereuses ont une fin. Au cours d'un braquage qui tourne au carnage, il s'enfuie avec le butin. La police, enfin, ceux qui ne sont pas corrompus, enquête.
Alors commence la ruée vers l'Ouest avec la prostituée qui est de fait en danger de mort, un journaliste breton, qui connaît pas mal de choses sur l'affaire, les embarque pour le Finistère.
Ils sont hébergés par un ancien militant autonomiste plutôt brut de décoffrage ! La meilleure planque, un phare inhabité...vogue la galère ! Mais la mer est cruelle et ne rend parfois que des cadavres !
Paul Rogan, irlandais et ancien légionnaire, traîne le poids du passé familial au sein de l'IRA. Son grand-père fut une figure légendaire du mouvement, son père s'en est écarté, mais son frère fut torturé pour son appartenance à cette armée clandestine.
Des flics sans foi ni loi, un journaliste, ancien de mai 1968, une péripatéticienne au grand cœur, au charme certain et à la plastique avantageuse, un Breton taiseux, des cagoulés à la gâchette facile, tout pour faire un bon roman policier.
On trouve dans ce récit l'évocation des mouvements autonomistes bretons, ARB ou FLB des années 1970. L'auteur nous parle aussi de la fraternité qui existe entre les bretons et les irlandais sur diverses actions culturelles, sans aller heureusement jusqu'à la lutte armée !
Roman policier sur fond de magouilles (le mot est faible) politico-politiciennes ! Le panier à crabes est grouillant, et ce n'est pas peu dire. On se demande qui peut retrouver les siens dans la nasse ! 
Tous les coups bas et tordus sont admis et même encouragés ! Enrichissons-nous, fols enfants, et gardons bien le pouvoir et la cagnotte entre nos mains. Un charmant portrait du monde politique actuel. Et certainement passé et sûrement futur !
Extraits :
- Démesures et décadences prenaient ici un sens.
- ... les quatre murs de son studio rétrécissaient pour constituer une cellule de prison tandis qu'à sa fenêtre, par laquelle pendait un drapeau irlandais, était hérissée d'épais barreaux...
- Pour la première fois, Paul regretta d'avoir quitté son pays natal et ses parents si aimants et protecteurs à son égard.
- L'Irlande et son passé tragique n'intéressent pas les Français. Ils ont déjà du mal à connaître l'histoire de leur propre pays....
- L'argent n'est pas ce qui me motive visiblement...
- Ton grand-père et ton frère défendaient une cause juste et noble eux au moins !
- Les Anglais vous en ont sacrément fait morfler en Irlande.
Oui c'est le moins que l'on puisse dire, en effet...
- D'une certaine manière, j'ai voulu faire payer aux hommes ce que mon mari m'avait fait subir...
- Mon mari m'a acheté pendant deux ans. J'étais devenue son objet sexuel.
- Un tueur qui fait la morale à une pute, je rêve ! Répliqua-t-elle en regrettant de s'être épanchée sur lui.
- Et puis nous ne sommes plus à un mort près dans cette affaire, ne pensez-vous pas ?
- Ils se sont toujours sentis proches des Irlandais. Allez savoir pourquoi... solidarité celtique, monsieur le ministre... ironisa le Colonel.
Éditions : Yoran embanner (2014).
Autre chronique de David Le YAOUANG.
Les damnés de Ceallach.

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