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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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2 juin 2014

COQUIL Yvon / Dernier train pour Ouessant.

 

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Dernier train pour Ouessant.
Yvon COQUIL.

Note : 4 / 5 .
Un train sur le rail *
Résurrection et changement d'éditeur pour le journaliste Free-Lance Léo Tanguy avec ce seizième volume.
Cette série a rassemblé les fines fleurs de romans noirs bretons et continue donc son chemin avec mon ami Yvon Coquil, puis ensuite avec un autre de mes amis en octobre, Michel Dréan.
Je dois avouer à ma grande honte que malgré le fait que j'ai les quinze premiers livres dans ma bibliothèque, je n'en ai lu aucun !
Il s'en passe des choses à Brest même et dans ses environs. Léo arrive donc dans la capitale du Ponant dans des circonstances bien tristes. Son ami Polo, flic gauchiste, a été trouvé mort dans un bassin et le décès est tout, sauf naturel. La ville est aussi en effervescence car pour l'instant, des goélands (masqués ou pas) meurent en plein vol, c'est à dire n'importe où, occasionnant un certain trouble de l'ordre public et des victimes parmi la population. De plus des régates internationales ont lieu dans le port. Bref, panique sur terre, dans les airs et sur mer !
Pour Léo l'important est de savoir sur qui ou quoi enquêtait Polo ? Et si ce travail valait vraiment la mort d'un homme.
Il côtoie certains de ses amis, des marginaux un peu anars, mais pas potentiellement dangereux, puis il se fait embaucher dans une équipe d’échafaudeurs et fait également la connaissance de Zoé, amour caché du défunt.
Mais sa présence ne fait pas que des heureux ; après un accrochage avec le responsable de la sécurité de la course de voiliers, il est sérieusement passé à tabac !
Et les goélands continuent de tomber comme la neige dans une chanson d'Adamo, mais en faisant en plus de dégâts !
En dehors des réjouissances onéreuses commanditées par les pouvoirs publics dans la rade, la misère sociale grandit parmi les ouvriers brestois qui voient leurs gagnes pains pris par ceux que l'on nomme "des ouvriers détachés" !
Ce personnel venant principalement des pays de l'Est (bulgares, polonais ou ukrainiens) coûtent moins cher et sont corvéables à l'infini ! Tout bénéfice pour des employeurs peu scrupuleux de plus en plus nombreux depuis une mondialisation ultra-libérale ! Un de ceux-là, un bulgare, est également trouvé mort dans un bassin. Mais la peur et le silence règnent parmi ces ouvriers à la situation précaire !
Léo Tanguy, style poulbot rouquin, a été créé il y a maintenant plusieurs années, un peu sur le modèle de "Le Poulpe". Beaucoup de romancières ou romanciers bretons ont participé à l'aventure avant que la Coop-Breizh ne jette l'éponge. Merci à la Gidouille d'avoir repris le flambeau. Journaliste d'investigations pour ses amis , fouille-merde pour ses victimes. À la pointe de la technologie, il anime un blog qui lui apporte une certaine reconnaissance et notoriété.
On retrouve dans ce livre, au gré des pages, quelques-unes des grandes figures du roman policier breton : Mary Lester, Gaëtan Letrusel, Jean-François Coatmeur dont un lycée porte le nom dans ce roman ! Un clin d’œil aussi à une institution brestoise, la librairie "Dialogues".
Un constat pas très réjouissant du monde moderne.
Une excellente reprise pour de nouvelles aventures de Léo Tanguy. Vivement la suite !
Je vais finir par cette magnifique phrase de Diderot citée par l'auteur :
-"Avoir des esclaves n'est rien : ce qui est intolérable, c'est d'avoir des esclaves en les appelant citoyens".
Extraits :
- La voix de Denez Prigent s'élève dans l'azur. Plus un enterrement en Bretagne qui se finisse par Grotoz A Ran.
-
J'suis Brestois de Kéruscun et je distribue les coups de boule comme un pape ses bénédictions.
- Nous n'avons pas vocation à fournir des protections à la planète entière. Notre première mission, c'est d'assurer la sécurité de tous les brestois.
- La confection de son kilt n'a pas nécessité beaucoup de tissu. Mais un couturier avare de tissu n'est pas forcément Écossais.
- D'ailleurs, Polo trouvait qu'on occupait trop souvent la police à des tâches qui n'auraient pas dû lui incomber.
- Mon grand-père est mort dans un accident de colin-maillard... Ben oui, douze balles dans la peau avec les yeux bandés t’appelles ça comment ? Fusillé pour l'exemple, en quatorze.
- Il manquait juste un ouvrier empaillé pour faire illusion, mais on n'était pas à l'abri d'un don.
- C'est sur les chalutiers qu'il a tâté de la came pour la première fois. Métier dur, came dure.
- Au fond Paulo était un libertaire, alors que Jeanmor, c'est la loi, rien que la loi.
-
Çagazouquoi ? T'as pas su ? Le grand Gaonac'h a cassé sa bouffarde. Une attaque poulout**. Il le passe au barbecue de Verne cet après-midi. Avec toute l'amiante qu'il a dans les poumons, cela m’étonnerait qu'il crame entièrement.
-
Léo place Rust Never Sleeps sur le lecteur, et la voix de chat écorché de Neil Young envahit la pièce.....
Ils ont ce chanteur en commun : un héritage de leurs parents respectifs.

Éditions : La Gidouille (2014)
* Rail de coke ou de Ouessant.
** Crise cardiaque.
Autres titres d'Yvon Coquil :
Black Poher.
Docks

 

 

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Commentaires
E
Yvon est un ami...suite à nos nombreuses rencontres dans les salons littéraires de Bretagne.
Répondre
S
je ne connaissais pas du tout
Répondre
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