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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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14 avril 2013

CAMPBELL Karen / Trottoirs du crépuscule.

 

002055437
Trottoirs du crépuscule.
Karen CAMPBELL.

Note : 4 /5.
Chardons ardents.
Romancière écossaise que je ne connais pas, mais il est vrai que je connais peu la littérature écossaise ! Le titre n'annonce rien de très moral, ni réjouissant ! Certains trottoirs partout dans le monde sont comme l'enfer pavé de mauvaises intentions !
Le moins que l'on puisse dire est que l'arrivée d'Anna Cameron à la tête de la brigade d'intervention rapide chargée du Drag, quartier chaud de Glasgow, ne déclenche pas l'enthousiasme de ses collègues masculins ! Et c'est un euphémisme ! Et parmi ceux-ci, Jamie Worth, son ancien compagnon, maintenant marié et père de famille. Comme en plus certains membres de cette brigade ont un sens de la légalité on ne peut plus élastique, bonjour l'ambiance ! En plus sa première patrouille se termine avec le nez en sang et l'arrestation d'un des plus gros proxénètes du quartier ! Beau début, mais la pègre locale risque de lui en tenir rigueur.
De graves incidents ont lieu ; des prostituées sont sauvagement lacérées, mais malgré tout cela, la loi du silence est la plus forte !
Les filles parlent entre elles et le nomme "Le Balafreur", la peur s'installe, car le motif semble flou. Un obsédé sexuel, ou un autre motif ?
Un vieux juif polonais, ancien combattant, est retrouvé mort. Anna s'en veut, mais pourtant que pouvait-elle ? Surtout qu'il na pas été que tabasser à mort ! Bizarrement Cath, l'épouse de Jamie Worth, le connaissait elle aussi ! Ce vieil homme avait vécu lui au moins....mais la mort subite d'une petite fille de six jours, là c'est le sommet du boulot qui marque!
En plus des problèmes de travail se greffent des vies sentimentales compliquées et d'aventures sans lendemains, le tout venant sordide d'un commissariat avec son lot de misère et d'horreur.
Des personnages de tous les jours, pas de super héros, des policiers de base baignant dans la violence ordinaire engendrée par la misère ambiante, avec son corollaire de drogues, de prostitutions et autres racismes, le quotidien !
Par petits bribes, Anna va découvrir une vérité pour le moins dérangeante! Et un autre problème inquiétant se profile, les paramilitaires protestants d'Irlande du Nord tentent de s'implanter en Écosse...
Sergent Anna Cameron commence bien mal dans sa nouvelle affectations, les premiers coups sont pour elle, et ils sont nombreux. Pas facile pour une femme de terrain d'être clouée sur un lit d'hôpital, et d'avoir des visites qui ne sont pas celles espérées ! Martin, son amant tiraillé entre elle, son épouse et son chien, repoussant les rendez-vous de manière systématique! Jamie, pas très heureux en ménage, s'occupe d'un club de football plus souvent qu'il s'occupe de Cath son épouse, celle-ci a démissionné de la police et parfois elle le regrette ! Elle se demande comme elle a pu rater sa vie à ce point, sa fille lui semble un fardeau énorme ! Mais reprendre du service en binôme avec l'ancienne petite amie de son mari, est-ce vraiment la solution ?
Beaucoup de policiers bien sûr, chacun avec plus au moins de succès, plus ou moins de bonne volonté œuvrant pour le bien de la société, mais aussi parfois pour leur bien personnel. Cruikshanks, flic à l'ancienne désabusé, il a l’impression que les coupables sont plus défendus
que les victimes dans le monde moderne!
C'est noir c'est vrai, mais c'est surtout fortement humain : tous ces hommes et femmes avec leurs lâchetés, leurs compromissions, avec leurs vies et leur travail. Les problèmes sexuels de tout un chacun sont clairement exposés, ainsi que les mesquineries présentes dans toute équipe de femmes et d'hommes souvent contraints et forcés de collaborer, malgré des haines parfois tenaces.
Rien n'est vraiment blanc, cela on le savait, mais le noir peut être profond, glauque et insoutenable.
Un excellent roman sur les ravages de la société capitaliste et ses très nombreux dommages collatéraux.
Extraits :
- À très bientôt- le genre de truc qu'on dit aux gens qu'on n'a pas l'intention de revoir avant un certain temps.....
- Elle portait son boulot de flics comme une seconde peau. Elle en aimait les pouvoirs et les privilèges.
- On tolérait encore les flics comme lui, à condition qu'ils fassent leur boulot sans faire de vagues et qui la bouclent. Il n'y avait plus de place pour le blanc et le noir, le bien et le mal, ni même pour les droits et devoirs.
- Un foutu mal de dents, voilà ce qu'on récolte au bout de vingt ans, à force de les serrer.
- D'autant que, le lendemain, elle allait devoir encadrer la grande marche des Orangistes-Une manif de suppôt de Satan, autant dire....
- La pollution. Celle-là, et l'autre, la nocturne... celle qui faisait tourner le monde.
- Il n'y a plus de RUC, mon petit Beggsy. La Royal Ulster Constabulary s 'est fait désinfecter et ravaler la façade vous vous souvenez ? Maintenant, il faut dire (il marqua une pause, le temps de tracer dans l'air des guillemets imaginaires ) « Police d'Irlande du Nord », si ça ne vous fait rien.
- Était-elle seule au monde à éprouver un tel désarroi ? Reste à jamais ce fait inaliénable : les femmes sont des utérus.
Éditions : Fayard Noir (2013)
Titre original :The Twilight Times (2008)

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Commentaires
M
Houulà, c'est du noir de noir... je vais passer mon tour pour ce coup là...
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L
Je l'ai vu en librairie et je me suis dis exactement ce par quoi tu commences : trop déprimant pour moi :-S
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E
Salut Gwen....<br /> <br /> Regarde Ouest-France demain à la page Concarneau !<br /> <br /> Bises et à bientôt.<br /> <br /> Yvon
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G
Après un billet pareil, on a bien envie de découvrir cette auteure.
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S
ah l'écosse ! hop sur ma liste, car ce que tu en dis me plaît
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