COOK Kenneth / Le koala tueur *.
Le koala tueur *
Kenneth COOK.
Note : 3,5 / 5.
Bestiaire Austral !
J'ai beaucoup aimé les trois romans précédemment lus de cet auteur australien trop peu traduit. Le moins que l'on puisse dire c'est que sa version de l'Australie vaut le détour ! Laissez tomber la côte, les massifs de coraux, les plages et les surfeurs, entrez dans le bush ! Bienvenue en enfer et n'oubliez pas votre bière car il fait très chaud, et en route pour « La vie des animaux » version australe et alcoolisée.
Quinze nouvelles où il s'attaque à la faune de son pays, pas la faune humaine, il l'a fait dans ses romans, non, la faune animale. Et il y va de bon coeur! Il est exact de dire que l'on donnerait le Bon Dieu sans concession à certaines de ces petites bêtes, enfin avant.....
S'endormir ivre mort au milieu d'un vivarium n 'est pas forcément très malin, ni d'ailleurs de photographier un crocodile contant fleurette à une femelle pas réellement consentante ! En réalité, conter fleurette pour un crocodile se rapproche plus du viol que d'autre chose! Une nouvelle porte le doux titre de « Cent Canettes » et c'est une des rares qui ne parle pas d'animaux, mais de pari stupide ! On fait la connaissance de « Cedric le chat » monstre à qui il ne reste plus qu'une oreille et de son maître l'irascible Henry Gibbs. Duo d'enfer ! Il semblerait que certains aborigènes soient plus malins que les alchimistes du Moyen Âge. En effet certains d'entre eux arrivent à changer le plomb en or! La chasse aux cochons sauvages n'est pas non plus de tout repos, pas plus qu'une ballade en chameau d'ailleurs. Bref des histoires plus invraisemblables les unes que les autres, mais l'auteur nous jure ses grands dieux que tout est vrai, enfin peut-être un peu arrangé quand même.
Quelques personnages, humains peut-être pas, mais du genre humain cela oui! Un personnage récurrent, l'auteur, qui au cours de ses voyages rencontre tout un tas de gens et d'animaux. Et des animaux du cru ainsi que quelques-uns comme le chameau qui sont plutôt des espèces importées. Un de ces chameaux, plutôt du genre vache obéit au doigt et à l'oeil à son maître. Il faut dire qu'il bosse pour lui! Je sais, cette plaisanterie est un peu facile mais c'était celle ci ou celle du slip avec le kangourou! Ou celle de la poche avec le même animal. Et je ne me suis pas trompé, on trouve également une éléphante ayant quelques problèmes digestifs ! Le remède, un lavement !
L'auteur est malgré tout très lucide quand il reconnaît que les copains de bistrot, ce n'est pas toujours une réussite! Et c'est un doux euphémisme. Entre un mineur fou et un professeur de plongée un peu givré cela fait de la compagnie.
Il est mais c'est une constante dans la littérature (et la vie?) australienne de bistrot et d'alcool! Voler l'épouse d'un homme est moins vexant que de refuser de boire avec lui! Ce livre est dans la lignée de certains autres romans se déroulant eux aussi dans le bush ou en Australie, je pense par exemple à « Cul de sac » de Douglas Kennedy, « Les noces sauvages » de Nikki Gemmell ou « Secrets barbares » de Rodney Hall, décrivant un monde violent et alcoolisé.
C'est jubilatoire mais parfois angoissant, car dorénavant avant de boire un coup je vérifie s'il n'y a pas de serpents chez moi, ou( pas) de crocodile dans la baignoire !
J'ai par contre le sentiment pour cet auteur qu'après la lecture de « Cinq matins de trop » et « A coups redoublés » le reste paraît un peu fade. Comme de boire une quelconque bière blonde après une pinte de Guinness à la pression!
Extraits :
- Les enthousiastes ne sont pas des gens comme les autres. Ils ne sont ni meilleurs ni pires : simplement différents.
- La vue d'un pub actionna le frein automatique de mon véhicule.
- Le jeune, qui ne s'était pas rasé de trois jours, ressemblait d'ailleurs à un wombat à museau poilu.
- On ne sait jamais quel pourcentage croire des histoires qu'on vous raconte sur les animaux dans le Nord.
- Tout le monde boit du rhum sur la piste car il est impossible de garder la bière au frais. J'ai horreur du rhum.
- Je lui fis la réponse évidente que personne ne la croirait, comme pour tant d'autres questions absolument vraies.
- Avec ses dents jaunes qui avançaient, il était le portrait craché d'un très grand furet à poils roses, dressé sur ses pattes arrières.
- La rencontre de gars sympas au bistrot est à la source de la plupart de mes ennuis.
Éditions : Autrement (2009).
Titre original : The Killer Koala. (1986)
* et autres histoires du bush.
Autres chroniques de cet auteur :
A coups redoublés.
Cinq matins de trop.
Par dessus bord.