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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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9 septembre 2010

PONS Emmanuel / Je viens de tuer ma femme.

je_viens_de
Je viens de tuer ma femme.
Emmanuel PONS.
Note : 3,5 / 5.
Faute avouée est à moitié pardonnée!
Ne connaissant ni ce livre, ni cet auteur, l'histoire me paraissant à mon goût, j'essaye.
L'action se déroule sur les quelques jours qui suivent le meurtre d'une femme par son mari.
Un homme  marche dans la campagne, son but : aller chez le buraliste du village voisin pour acheter des faire-parts annonçant, comme le dit le titre du livre ; il vient de tuer son épouse.
Le buraliste ne mérite pas d'après lui d'être le premier à bénéficier de cette grande nouvelle. Alors, chemin faisant, il s'arrête voir un homme qu'il aime bien et qu'il estime assez pour lui donner la primeur de son acte. Manque de chance cet homme, qui lui paraissait digne de confiance, lui rit au nez et lui dit que lui aussi, plus de cent fois il a voulu tuer sa femme, cette bonne blague! La moutarde monte au nez de notre narrateur qui d'assassin occasionnel devient en quelques secondes, un « serial killer ». En un tour de mains, il égorge l'homme et son épouse qui traînaient par là! Du coup il est trop tard, le buraliste doit être fermé, et la gendarmerie aussi pour se livrer. Il s'arrête chez des voisins, mange avec eux, parle de choses et d'autres, dit que son épouse part le lendemain, qu'elle doit de lever de bonne heure etc...
De retour chez lui, il retrouve le corps de Sylvie, feu son épouse, il lui fait un brin de causette, assouvit quelques uns de ses fantasmes, lui arrache son chemisier, la déshabille  et lui mord le téton. Pour se moquer de sa pudeur afin qu'elle ne reste pas nue, il l'enroule dans un tapis! Et en souvenir des discussions au sujet des courses, il met le corps au congélateur. Et il va se coucher pour dormir comme un bébé,  fin du premier jour......
Comme dit le  proverbe, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Notre nouveau tueur en série a des états d'âmes, ne nous trompons pas, il ne regrette rien, bien au contraire, mais s'interroge! Quelle suite personnelle donner à cette affaire, se livrer ou pas? Ce qui lui paraissait acquis le premier jour est sujet à mures réflexions, car sa liberté fut chèrement acquise.  Accepter l'offre de Raymond de l'aider? 
Et puis, il aime la musique, Emmanuel, alors il se la joue « Souvenirs, souvenirs », avec des films aux titres ringards « Sylvie à la plage », Sylvie au cinéma » ou « Sylvie au monoprix » aux scénarios à l'érotisme torride! Un petit manque Emmanuel?
Le narrateur, Emmanuel, toute haine et mauvaise foi en bandoulière, parcoure ce livre au pas de charge. Il ressasse ses griefs à l'égard de son épouse, c'est une liste longue comme un jour sans pain! Pour certains de ces reproches, je compatis de tout cœur, une épouse qui repasse les slips et chaussettes de son conjoint, c'est grave!  Mais d'un autre côté, lui-même qui cherche conseil dans le balancement d'un pendule n'est pas exempt de tout reproche.    
Il cherche un public et parcourt le voisinage, chez les français moyens. Les Derangon sont les premiers, dommage pour eux. Fred et Cathy, les voisins sympathiques, tellement qu'ils en deviennent lourds, dévoués à toutes les causes associatives, monsieur, toute bonhomie dehors, aide les gens des environs, même ceux qui ne demandent rien! Elle cuisinant, confiturant, avec éternellement des traces de farine ou de sucre dans ses cheveux gras! Raymond qui est d'accord pour lui donner un coup de main. Il en parle aussi à Laurent le conseiller en sagesse, lequel se lance dans des élucubrations métaphysiques sans queue ni tête.  Mais personne ne le prend au sérieux, cet Emmanuel, qui vient spontanément au devant des gens, juste pour leur parler! Alors que faire! Il reste Sylvie qui, bien entendu, ne lui coupe plus la parole, alors certains des monologues qu'il adresse au congélateur sont d'un pur délire.         
J'ai trouvé qu'il y avait dans ce récit un cynisme très poussé, et un personnage à la limite de la caricature avec laquelle l'auteur flirte allégrement dans certaines scènes du plus pur style Grand-Guignol. Dommage qu'il cède par moments à une certaine facilité, sexuelle et textuelle. Pour ceux, qui comme moi, aiment rire jaune avec de l'humour noir.
Extraits :
- Oherville, c'est le village des repentis du travail. Le refuge des exilés de la capitale. Les anges chez eux ne sont pas plus au calme.
- J'ai débuté avec une réserve de patience dont je ne soupçonnais pas l'importance. Une réserve suffisante pour passer deux vies avec une femme normalement pénible.
- Ouf! Je plains les tueurs en série.
- J''étais la vedette, je me retrouve figurant. De mon propre chef, et contre ma volonté !
- C'est drôle, j'ai hâte de la rejoindre. Je vais raconter ma journée et lui prédire son futur.
- Je dis bonne nuit à Sylvie, et je raccompagne Raymond.
- On a commencé notre relation rouges d'émotion, nous l'avons prolongé rouges de désir, nous l'avons terminé rouges de colère.
- Elle était insupportable dans sa tristesse, horripilante dans sa détresse et comédienne dans sa douleur. Je ne dois pas l'oublier.
- Il m'accueille en haut des marches. « Entrez, M. Pons. »
Éditions : Arléa. (2006)

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Commentaires
E
Bonjour<br /> Le problème est que certains passent de la simple idée à la réalité! Les pages faits divers des journaux sont là, hélas pour le confirmer. Cela dit, ce livre est très original.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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J
Nous avons bien aimé le livre et le recommandons.<br /> Quelle idée de tuer sa femme ?!<br /> http://www.jetuemafemme.com
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E
Salut Claude.<br /> Loin de moi l'idée de vouloir trucider ni mon épouse, ni quelqu'un d'autre d'ailleurs!<br /> Je viens de dire en deux parties ce que je pense de ce livre : il est bien, mais je n'ai pas de souvenirs marquants de cette lecture, somme toute agréable.<br /> Pour le reste ma barbe est toujours en bataille, ainsi que mes cheveux d'ailleurs! Je me rase et me coiffe avec un épluche légume, cela doit être pour cela!<br /> Je ne t'embrasse pas, mais le cœur y est.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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E
Salut Michel.<br /> Je vais me répéter (et ce n'est pas fini!), j'ai bien aimé ce livre, mais sans plus, par contre je suis d'accord, c'est un humour assez féroce mais jubilatoire !<br /> A bientôt<br /> Yvon
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E
Bonjour Clara.<br /> Je n'ai pas réellement de souvenir de ce livre que j'ai lu il y a quelques mois déjà.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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