BROWN Carter / Cash-sex.
Cash-sex.
Carter BROWN
Note : 3 / 5.
Argent
content!
La lecture récente d'un San-Antonio m'a remis en
mémoire que j'ai été jeune et que mes lectures étaient
amusantes à défaut d'être intelligentes! Il faut aussi se
souvenir du contexte, je lisais dans le métro en allant
travailler, donc pas réellement question d'attaquer fièrement
« Ulysse » de James Joyce. Dans la série des écrivains
légers dans les histoires et lourds (souvent) dans les jeux de
mots des titres, il y avait en très bonne place Carter
Brown (1923/1985). Je viens de découvrir aujourd'hui qu'il
était Anglais de naissance et Australien de nationalité! Comme
tous ses livres se passent à Hollywood ou dans ses banlieues
huppées j'étais persuadé qu'il était américain! C'était le
style écrivain très prolifique qui donnait l'impression
d'écrire avec un papier carbone car toutes les histoires se
ressemblaient, ce livre est un des derniers qu'il ait écrit
après avoir touché à tous les genres sous différents
pseudonymes.
Le téléphone sonne chez Danny Boyd, une voix
féminine et angoissée lui demande s'il a reçu la lettre
qu'elle lui a envoyé. Non, lui répond Danny d'une voix virile
et rassurante. Ils conviennent donc d'un rendez-vous! En
arrivant, comme la porte est ouverte, Boyd la pousse et prend un
coup sur la tête! Sortant des limbes, il découvre
son interlocutrice morte assassinée. Notre héros prend ses
jambes à son cou et rentre chez lui pour découvrir son
appartement saccagé. Le lendemain matin la lettre arrive, avec
un chèque, une dénommée Michelle Strand a disparu, la défunte
lui demande de la retrouver et pour ce faire, lui donne une
liste de cinq noms! Honneur aux dames, la première se
déshabille, mais sur ces entrefaites, son mari arrive. La
seconde lui demande de se déshabiller, ce qu'il accepte si elle
en fait autant, etc....De femmes de plus en plus belles et de
plus en plus dévêtues, de coups donnés en coup reçus, rien de
bien nouveau à l'horizon et dans l'horizontalité alité! La
mystérieuse Michelle demande que les recherches cessent, mais
au téléphone peut-on être sûr?
Alors Danny entre deux
coups sur la tête, deux coups à boire, contre vents et marées,
se sort de toutes les situations, surtout les plus invraisemblables
et continue ses aventures rocambolesques. Malgré tout il y a
une histoire, simpliste mais existante. Les ingrédients sont le jeu,
l'argent, un club privé et des cadavres. Vous prenez un
détective, pas fini, pas finaud, ici Danny Boyd, dragueur
émérite, même si parfois ce n'est pas lui qui cherche! Pas
de chance pour lui le monde est peuplé de créatures de rêves
(uniquement féminines d'ailleurs), toutes plus affriolante les
unes que les autres! Les descriptions des personnages du sexe
dit faible sont des modèles du genre. Les noms de lieux
participent également au côté exotique de la lecture « Santo
Bahia » « Paradise Beach » « Sublime Point » etc....
Les
détectives n'ont pratiquement jamais de bonnes relations avec
la police, ici c'est le capitaine Schell qui joue l'empêcheur
d'enquêter dans les alcôves! Il y a quelques personnages
masculins, pas très nets, limite hors la loi, un homosexuel
posant pour des tableaux, ou aussi le chargé de l'accueil d'un
club privé sosie de King-Kong en pire! Bref une faune de gens
infréquentables ! Il est à noter qu'a l'époque, les titres
racoleurs et les quatrième de couverture, qui non content
d'avoir des textes très succincts et frisant un certain
érotisme soft, sur celle-ci « Et cela lui suffisait amplement
pour se retrouver à poil et au plume plus souvent qu'à
son tour..... » servaient également à faire de la « réclame
». Le reste de cette quatrième de couverture était la photo
d'un paquet de cigarette « Bastos blonde ». Quant on sait
qu'en argot une « Bastos » est la balle d'une arme à feu,
cela laissait le choix, la mort rapide ou la mort lente d'un
cancer ! A l'époque je n'étais guère pressé, alors je fumais
(uniquement des produits homologués par l'organisme d'état). C'est
facile, pas cher et cela n'apporte rien, mais ce n'est que quelques
heures un peu gaspillées par an, et cela m'a rajeuni un peu, mais
pas pendant longtemps.
Extraits :
- Ne soyez pas
timide. Je ne suis pas simplement beau mais humain.
- Dans
les trente cinq ans et elle a dû être très jolie de son vivant.
-
Je tourne légèrement la tête pour la faire profiter de tout
l'impact du profil gauche, qui est un peu mieux que le droit, et
puis je lui souris.
- Elle se lève d'un mouvement
souple. Le slip du bikini est moins rapide qu'elle et une frange
de poils dorés apparaît au-dessus de l'élastique.
-
Au train où j'y vais, je me dis que j'aurais une longue barbe
blanche longtemps avant d'avoir découvert Michelle Strand.
-
Vous parlez beaucoup. C'est dommage que vous ne disiez jamais
rien.
- Au mieux, vous êtes un emmerdeur, et au pire un
emmerdeur dangereux.
- Employez pas cet adjectif pour vous
décrire, Boyd. Ça fait du mot «honnête » une obscénité.
-
C'est le genre de petit détail matrimonial qui me fait toujours
froid dans le dos.
- Elle sort de la pièce ; les
hémisphères d'ivoire de ses fesses frémissent et ondulent au
rythme de sa démarche. Un spasme de pure convoitise me secoue
jusqu'à ce que la porte se referme sur elle.
Éditions :
Gallimard (1983)
Titre original : Kiss Michelle Good-Bye
(1981)