FABRE Dominique / Les prochaines vacances
Les prochaines vacances.
Dominique FABRE.
vu par Olivier MASMONTEIL.
Note : 3 / 5.
Retour.
J'aime beaucoup le concept de cette série, un écrivain et un illustrateur, qui oeuvrent de concert. Annie Saumont, Marie Le Drian, Dominique Mainard, Jean-Noël Blanc ou Henri Bauchau, par exemple ont écrit des nouvelles dans ce but.
Le narrateur se souvient de la famille Di Maglio, leur fils Nicolas s'est tué le premier jour où il roulait sur sa moto, achetée après des années d'économie. Nicolas était plus jeune que lui, ils se rencontraient parfois sur les terrains de football. Le père bouleversé par tant d'injustice, regrette de ne pas être mort à sa place. Il perd goût à son travail, et décide de tout quitter! Son épouse Eliane doit pour vivre reprendre l'épicerie-bar de leur petit village des Alpes.
Il est professeur à Paris, et un jour Eliane reprend contact avec lui, elle vient de recevoir une lettre avec l'adresse d'un hôtel à Paris, pourrait-il se renseigner? Il accepte, mais Di Maglio n'est plus là! Les mois passent, Eliane téléphone de plus en plus souvent, et un jour Tony, l'ami d'enfance et de chantier, lui annonce qu'il a peut-être une piste, et qu'il arrive à Paris pour quelques jours, rendez-vous est pris!
Le narrateur vit seul sur Paris, son amie l'a quitté, il connaît la solitude, ayant vécu de foyer en foyer. Il se trouve un peu contre son gré au milieu d'un drame dont il n'est pas partie prenante. Sa vie est une longue quête de son identité, son absence de racines, il semble avoir reporté sur Eliane un amour enfantin.
Di Maglio est rongé par le remords au point de tout quitter pour une existence des plus précaires, travaillant au jour le jour.
Eliane a porté le deuil, mais pour elle, malgré la difficulté, la vie cahin-caha a repris le dessus.
Tony, le copain de chantier, l'ami d'enfance de Di Maglio, est lui aussi un solitaire, deux fois marié, deux fois divorcé. Grâce à ses connaissances dans le monde du bâtiment, il espère retrouver Di Maglio.
J'ai l'impression d'être passé à côté de ce livre. C'est bien écrit, le thème, le désespoir d'un père après la mort de son fils, est un sujet grave, mais quelque part je n'ai pas adhéré à ce livre. Peut-être est-il trop loin de mes lectures habituelles?
Un mot des illustrations qui sont très réussies avec en particulier la représentation de ciels souvent tourmentés et très sombres. Des paysages de montagne ou des vues de Paris, évoquant la route ou le chemin de fer, le voyage, le retour vers l'enfance.
Extraits :
- Elle a décidé que ce n'est pas une façon de continuer pour elle.
- J'aurai du mourir avant, il a répété à Tony.
- J'aime beaucoup Tony. J'aime ses grosses mains et ses boîtes de galettes Pleyben où il range des photos qu'il a prises sur des chantiers.
-Ses yeux aussi avaient changé, son regard, dans la mesure où c'est possible, je ne sais pas.
- Sur le coup je me suis senti proche d'elle comme jamais je ne l'ai été de ma mère ou d'une autre personne de ma famille.
- La route comme le long ruban noir d'un deuil, évidemment.
- Il est pourtant facile de se perdre.
- Nous ne savons que mentir aux gens qui nous ressemblent, jamais aux autres.
- Les morts ne nous reprochent rien, la plupart du temps. Parfois ils nous regardent, c'est tout, et c'est bien suffisant.
Éditions : Les éditions du Chemin de fer. (2008)