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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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10 avril 2009

BINGHAM Sallie / Libertinages.

Libertinages.
Sallie BINGHAM.
Note : 3,5 /5.
Lit terre à terre.
Sallie Bingham est née dans le Kentucky en 1937. Ces onze nouvelles sont mes premières lectures de cet auteur et sont dues au plus grand des hasards. Comme son titre l'indique, ce recueil tourne essentiellement sur certaines dérives amoureuses. Son titre original « Transgressions » est d'ailleurs on ne peut plus explicite. « Benjamin » est un vieux bonhomme acariâtre de quatre-vingt dix ans râleur et égoïste et goujat. Peintre jadis célèbre, son heure de gloire est passée, mais parfois un musée l'invite. Et aujourd'hui il doit inaugurer une salle avec un de ses tableaux, mais une dernière tentation a croisé sa route. Un beau texte sur l'amour, le désir et le temps qui passe.
Un autre peintre dans « Une fille remarquablement jolie », mais celui là n'est pas connu. Cory, un lendemain de fête où elle avait abusé de boissons fortes se réveille nue dans un lit inconnu. Elle cherche ses vêtement qui traînent de droite et de gauche et se rhabille en regardant l'homme peindre. Les formules d'adieux sont pathétiques, elle marche vers ses habitudes dans un quartier qu'elle ne connaît pas et voit défiler sa vie....
« Le grand lit » est une affaire de famille, une partie de l'héritage de Liz. Un soir Olivier lui raconte un de ses fantasmes amoureux, fantasme qu'il avait assouvit naguère avec la complicité de son amie de l'époque. Liz accepte de se prêter au jeu! Mais un jour, après qu'Olivier l'a quitté, elle se pose la question, qu'espérait-elle?Dans « L'épine », une femme âgée, une des dernières rescapées de son époque, se fait aider pour réparer une clôture par un voisin beaucoup plus jeune qu'elle. Elle lui raconte sa vie, ses mariages, les hommes, ceux qu'elle a quittés, ceux qu'ils l'ont abandonnée, un amant qui était marié, une existence ordinaire. Elle lui demande de parler un peu de lui, s'il vit seul etc......
Une professeure de soixante-trois ans, qui ne cache pas son âge, demande l'aide d'un de ses étudiants pour l'aider à faire des confitures, l'abricot fait-il partie des fruits défendus?
Trois hommes et des coussins, pourrait être le sous-titre de « Le parfait refuge », deux homosexuels vivent heureux, mais l'intrusion d'un jeune homme, puis d'une chatte enceinte va rompre cette équilibre.
Un homme Stanley, une femme Maria, et une question: qu'est qui ne va pas entre eux? Pauvre Stanley!
Une ancienne professeure de lettres dit ceci : « Faire l'amour pour moi a toujours été une manière de converser. Ce qui prime c'est l'aptitude de l'amant à écouter.... » Attention au dialogue de sourd, ou elle devrait, cette brave dame, se rappeler du proverbe « La parole est d'argent, mais le silence est d'or ».
Une femme part en pèlerinage sur les lieux d'une aventure amoureuse de son époux, lui laissant au passage leurs deux petites-filles....
Des femmes parfois mère poule, souvent autoritaires et solitaires, se posant des questions mais se remettant rarement en cause.
Un livre agréable, qui se lit avec un sourire parfois, avec tristesse souvent. L'âge, voilà non pas l'ennemi mais le problème. Ces personnages sont souvent revenus de beaucoup de choses, la vie ne les a pas épargnés. Certaines et certains vivent plus ou moins bien leur veuvage, ou alors le départ du mari, un beau (?) matin. Des hommes et des femmes oscillant entre résignation et espoir. Le propre de l'espoir c'est, hélas d'être déçu. Malgré tout cela ce livre n'est pas triste, juste lucide. Un recueil très intéressant, dommage que tous les récits qui le composent ne soient pas d'égale valeur.
Extraits :
- C'étaient les mots d'un vieux poète à un jeune poète. N'eussent-ils pu être aussi ceux d'une vieille femme à un jeune homme ?
- Il se demande tout à coup si elle est ambitieuse. Sa robe noire peut le laisser penser.
- Chouette, pensa-t-elle. Comme s'il parlait d'une virée à la fête foraine. Mais c'était le mot juste.
- Le garçon s'infiltra dans ce cocon sur la pointe des pieds. Il traita les deux hommes comme des oncles, les respecta et les évita.
- Elles se sourirent, tels deux compagnons de voyage dans le rude pays de l'amour.
- Il l'avait supposée plus vieille – faisant au moins cinq ans de plus que lui – et la gêne le laissa sans voix.
- Nous avons tous les deux la soixantaine et une soirée gâchée pèse plus lourd sur nous aujourd'hui que trente ans plus tôt.
- L'espace d'un instant, ils crurent tous les deux que les soins étaient finis, terminés, inutiles, que l'amour refleurirait, pour la vie.
- Les mots de Joyce volettent dans la pièce comme des moineaux piégés.
- Et le jeune homme l'a suivi comme les jeunes hommes suivent les sorcières ou les marraines de leur bien-aimé dans les vieilles histoires.
- J'ai perdu tout et tout le monde si tôt dans ma vie.
- Je n'aurais rien appris si je n'avais pas été livré à moi-même sitôt.
Éditions : Joëlle Losfeld (2007)
Titre original :Trangressions (2002)

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