NILSEN Tove / Les anges des gratte-ciel
Les anges des gratte-ciel.
Tove NILSEN.
Note : 3 / 5.
Une enfance à Oslo.
Premier livre que je lise de cette auteure norvégienne née à Oslo en 1952.Le quatrième de couverture indique qu'elle a publié une vingtaine d'ouvrages.
Nous sommes dans la fin des années 1950 dans une banlieue d'Oslo. C'est le début de ces constructions toutes en hauteur ; les enfants dont nous suivons les aventures, et aussi parfois les mésaventures, sont des précurseurs. Mais les enfants sont les mêmes partout! Les filles de l'immeuble en question sont Rita, Siri et Tove, la narratrice. Elles s'amusent, sont à court d'argent et prêtes à tout pour s'en procurer (à tout est un bien grand mot). Elles inventent des loteries et autres subterfuges. Tout cela pour des sucreries et des barres de chocolats. Mais leur principal sujet de discussions et d'inquiétude est le sexe! Et là elles sont prêtes à tout inventer pour épater les copines, des histoires de garçons qu'elles ont connu ou dont elles ont rêvé! Certains passages de conversations entres ces jeunes filles d'une douzaine d'années sont un mélange d'histoires entendues, mais pas réellement comprises. Comme partout, il y a les problèmes de la vie de tous les jours, les dimanches à la fête foraine pour voir la femme la plus grosse du monde. Des moments de bonheur avec le retour d'un père marin après presque un an d'absence. Des visites surprises avec ces quatre marins russes qui viennent faire la fête avec le père.
Des personnages étranges comme Pelle-le-Congolais qui a été pendant plusieurs années missionnaire en Afrique.
Un voisin taciturne, M. Myrdal, l'horloger que sa femme a quitté, se jette par la fenêtre du 12ème. Tant de racontars sur sa vie alimentaient les conversations, d'autres suivront sa mort.
Des voisins qui boivent qui battent leur femmes les soirs de beuveries, bref la vie d'un immeuble fin des années 1950, ce n'était plus la misère des temps de guerre, mais la société de consommation n'avait pas encore tué l'esprit de quartier.
Les trois filles sont parfois cruelles comme avec le Pou, petite handicapée ou comme avec une de leurs amies qui veut les épater en portant un soutien-gorge rempli de coton. Leurs préoccupations outre les garçons sont les vedettes de cinéma, celle de leurs parents sont les russes et le régime communiste pas loin de chez eux.
Un livre facile à lire qui montre que notre façon de vivre en cinquante ans a malheureusement évolué. Les méfaits de ces enfants sont bien innocents, leurs besoins réduits. Malgré toutes les querelles, les familles et le voisinage, même dans les cas graves, restaient unis, la vie de quartier perdure encore.
Cela ne suffit pas à faire un grand roman, car trop banal dans la vie quotidienne, ces jeunes filles ne sont pas très attachantes, seule Tove et son envie de devenir écrivain se détache du lot. Un ouvrage vite lu et aussi vite oublié.
Extraits:
- Nous allions peupler les gratte-ciel.
- Grâce à un livre " La belle romaine", écrit par un homme qui s'appelle Alberto Moravia, je jouis d'une source inépuisable et cela m'évite d'écrire moi même.
- "La belle romaine" est le livre le plus cochon que j'ai trouvé jusqu"a présent dans la bibliothèque chez moi.
- "Maman, qu'est-ça que cela veut dire tenir un homme à distance?"
-"Je vais devenir quelqu'un qui écrit des livres".
- Ils se disputent avec calme, durant des heures, à voix basse, dans un flot continu.
- Je trouve presque indécent qu'une plante en pot ait existé plus longtemps que moi.
-"Les hommes sont souvent un peu infantiles", Maman ne s'adresse à personne, "pour ne pas dire imbéciles".
- Des vrais Russes. Des bolcheviks en chair et en os!
- Et la nuit tombe sur la ville satellite.
Éditions : Gaïa.
Titre original: Skyskraperengler