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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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29 mai 2007

CRONIN Anthony / La vie de Riley

La vie de Riley
Anthony CRONIN
Note : 3,5 / 5.
L'éloge de la mendicité*
Livre écrit en 1964, Cronin est le chroniqueur acerbe des années 1950/1960 en Irlande, il est à noter la redécouverte de cet auteur né en 1929 à Dublin.
Patrick Riley est ce que l'on appelle maintenant un profiteur, mais quasiment un professionnel. Il habite à la"Garenne", sorte de vaste cave aménagée qui servait de lieu de rencontre à toute une faune dublinoise en mal d'exotisme.
Malgré son incompétence notoire, il a trouvé du travail, secrétaire adjoint de l'association des épiciers! Mais il quitte ce travail, enfin cet emploi, pour devenir mendiant! Et aussi, ce qui était très à la mode "poète et écrivain non publié". Il commence alors à fréquenter un haut lieu dublinois de la spécialité : le pub O'Turks. Puis il vit quelque temps chez Sir George Dermot, mélomane fortuné entiché de Wagner, mais un brin excentrique. Mais même à Dublin les temps changent et " La Garenne" est fermé, des amis lui proposent de vivre de sa plume en tenant une chronique dans un journal. Une belle histoire d'amour plus tard, une réticence à s'engager, et la ville d'arrivée du voyage est Londres. Et la vie reprend à zéro! Mais même là, Amelia tentera l'impossible sauvetage. Riley choisira encore une fois la fuite.
Anthony Cronin, et un peu à travers son personnage de Patrick Riley, est peut-être le plus discret des écrivains irlandais.
Pat est un joyeux hurluberlu, pique-assiettes, pas de problèmes pour sa conscience si les couverts sont en prime. Sa philosophie semble être "A chaque jour suffit sa peine", surtout quand cette peine est la plus légère possible.
Ses personnages, du baronnet amateur de musique au directeur d'une feuille de choux dublinoise sont un joyeux mélange de rouerie et de farfelus lucides dès que l'on parle d'argent.
On retrouve un peu dans ce roman plus que fortement autobiographique des éléments de "Bel et bien morts*" et de "Mon, Irlande*" de J.P. Donleavy. L'écriture est agréable et facile d'accès, pas un livre triste mais amusant et lucide sur ce monde d'intellectuels vivant plutôt dans leurs rêves.
Cronin rend quelques hommages à des grands de la littérature irlandaise, Sean O'Faolain, qui a beaucoup aidé les jeunes écrivains, ou à Patrick Kavanagh, le poète.
Un livre qui se laisse lire comme un témoignage. Dommage que Cronin n'ait pas la verve de Flann O'Brien, ni le lyrisme irlandais de Bredan Behan.
Extraits:
- Ils m'entretenaient parfois sur les premières oeuvres d'O'Faolain, ou d'Aldous Huxley ou de Negley Farson.
- Et, dans sa grande mansuétude, il m'offrit une seconde Guinness.
- Eh bien, lui dis-je, je pensais mendier quelque temps, au pub.
- Le château d'Ardash n'était pas bien grand, pour un château-mais il est vrai que je n'y connais rien.
- Les lois de l'hospitalité pèsent bien plus lourdement sur les pauvres que sur les riches.
- Certes O' Faolain est quasiment un homme de ma génération. Mais figures-toi que j'ai trouvé son livre désenchanté.
Éditions :Anatolia.
Titre original : The life of Riley.
Autres chroniques de cet auteur:
Bel et bien mort
* sous-titre de l'oeuvre.
La photo de couverture représente Patrick Kavanagh à gauche avec un chapeau et Anthony Cronin à droite. Elle a été prise lors du premier "Bloomsdays" en 1954. Manque à l'appel Flann O'Brien, qui était déjà fortement fatigué à son arrivée!

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