Collectif / Des nouvelles du Brésil. 1945/1998

Des nouvelles du Brésil
Collectif
Note : 4
Des écrivains au pays du football.
Vingt nouvelles de vingt auteurs différents publiées entre 1945 et 1998.
Les seuls écrivains que je connaisse sont Clarice Lispector et Dalton Trevisan. J'ai également dans ma bibliothèque un roman de Bernardo Carvalho que je n'ai pas encore lu.
Deux choses sont à noter, une excellente, quoique succincte, biographie de chaque auteur et la liste de ses livres édités en France (un certain nombre n'a pas été traduit). Et le classement est fait par année d'édition, des plus anciennes aux plus récentes.
Le premier texte donne le ton, "La troisième rive du fleuve" de Joa Guimaraes Rosa pourrait se résumer ainsi : fleuve, fils, fuites, folie?
L"Amour" revu, excusez l'humour noir par Clarice Lispector. L'amour est-il déraison, se demande t-elle? Probablement!
La vie suit son court et même pour "Les Marias", il faut que la race humaine se perpétue.
La dernière nouvelle du livre est courte, même pas une page, et n'a pas de titre, mais un numéro "7", pas de dialogue, mais un cadavre!
Parmi mes préférées, il est question d'un ballon, mais pas de football, beaucoup plus gros que cela dans "Le ballon fantôme", sorte de concours de montgolfières de Ruben Fonseca. Plusieurs titres de cet auteur sont parus en français
La mort est omniprésente dans la plupart de ces nouvelles, celle d'un enfant et d'un cheval dans "Pastoral", celles des parents dans "La rose verte".
Bourgeoise, vous pensez qu'il est bienvenu d'offrir les cravates usées de votre défunt mari à un mendiant? Lui vous rétorquera que non!
Que se passe-t-il dans la pension de famille tenue par des personnes âgées, car il se dit des choses dans le coin.
Un dimanche neigeux sert de cadre à "Jours de vin et de roses", un très beau texte de Silviano Santiago, où un homme téléphone à un de ses amants qu'il n'a pas vu depuis presque quinze ans. On trouve également un très beau texte de Bernardo Carvalho, "L'Allemande", texte tout en tendresse et pudeur.
Des écritures variées, mais malgré tout, il y a une sorte d'unité dans tous ces textes. Une tristesse larvée, des personnages pleins de problèmes, des vies de misère, des voyous aussi, un Brésil loin des clichés habituels.
Une très belle découverte que ce recueil qui offre un vaste panorama de la littérature brésilienne.
Extraits:
- Dans le quotidien c'était notre mère qui commandait et nous rabrouait-ma soeur mon frère et moi.
- Je suis un homme aux mots tristes.
- La vie pouvait être faite par la main de l'homme.
- Le monde était redevenu un malaise.
- Elle avait l'impression d'être descendue au coeur de la nuit.
- Elles pourraient peut-être jouer avec moi à nous rouler dans les feuilles et dormir dans mon lit.
- A ce jour seul mon parrain m'a parlé comme à un humain.
- Il y a des fous gentils et des fous méchants, elle dit.
- Dans neuf mois Maria fille de Marie sera mère de Maria.
- Aller au lit avec elle était le plus grand bonheur que la vie me donnait.
- "Quoi de plus universel que d'être un provincial à New-York?"
- Sans argent, le plus grand voyou est foutu, alors que n'importe quelle fripouille arrive à s'en sortir.
- J'ai compris finalement que j'avais vu sans comprendre ce dont tout le monde parlait sans l'avoir vu.
Éditions : Métailié / Suite Brésilienne.