THOMPSON Neville / L'amour ouf.
L’amour ouf.
Neville THOMPSON.
Note : 3 / 5.
Enfin réunis ?
Thompson est né en 1961 à Ballyfermot dans la banlieue de Dublin. C’est un écrivain urbain de la nouvelle génération des auteurs irlandais, avec qui je n’ai pas toujours beaucoup d’atomes crochus, ce qui se confirme ici. Ce livre est son premier roman qui est suivi de plusieurs autres non traduits pour l'instant.
Un samedi soir, Johnser est à la maison de bonne heure, à la grande surprise de Jackie, enfin une soirée tranquille. Mais un homme avec un fusil fait irruption dans l’appartement, et avec des intentions belliqueuses. Chacun se remémore sa vie et leur rencontre.
Enfants des banlieues pauvres de Dublin, Johnser et Jackie grandirent ensemble, souvent abandonnés à eux-mêmes, vivant "à la va comme je te pousse". Ils ont un flirt très poussé ensemble, Jackie est folle d'amour, mais ne veut pas céder, alors Johnser a une aventure avec une autre fille de la bande, la met enceinte et est obligé de se marier avec elle. Il entre également au service d'un truand local dont il devient l'homme de main, puis le second. Jackie, elle sombre dans la tristesse et commence à boire un peu ; elle accepte de se marier avec Jeffrey qu'elle n'aime pas. Désormais leurs vies seront en parallèle. Et pas des modèles de réussite, Johnser, suite à un vol qui s'est soldé par la mort d'un couple de retraités, est condamné à 10 ans de prison minimum. Tara, son épouse, qui est la fille d'un autre truand, est de nouveau enceinte alors qu'il est en prison. Jackie accouche d'un petit garçon, fils de Johnser, qu'elle prénomme Jonathan, elle commence à devenir agréable avec Jeffrey, ils ont un deuxième garçon. Mais une lettre viendra-t'elle briser ce court moment de bonheur? Ou alors des choses plus graves se profileraient-elles à l'horizon?
Chacun des personnages raconte quelques chapitres à la suite l'un de l’autre. Pour Johnser, ce récit est plein de virilité, de violence, de vol et de haine, pour Tara et tout son entourage. Pour Jackie, le point de vue est empreint de douceur féminine, d'amour pour Johnser pour son fils. Elle essaye de rendre sa vie normale, fait des efforts pour son mari et sa belle famille, mais elle les déteste. Et ses efforts seront anéantis quand elle découvrira la vérité sur son mari. La voilà de nouveau seule.
C'est aussi un constat social que dresse ce livre, sous des phrases parfois vulgaires et une écriture de notre époque. C'est la vie précaire de certaines périphéries de Dublin, oubliées par le miracle économique. Puis une plongée dans le monde carcéral, avec ses lois et ses codes d'honneur qui ne sont pas ceux du monde extérieur.
Une écriture que je n'apprécie pas réellement, sorte de "verlan" des temps présents, avec toute la collection de mots pour femmes, flics etc.....
Sinon, l'histoire en elle même est plausible et intéressante, mais ne me laissera pas un très grand souvenir.
Extraits :
- Je savais que ce quelqu'un serait jamais mon père.
- Le fils de Johnser Kiely. J'ai jamais pensé à une fille, c'était toujours un garçon.
- La vie de voyou avait son charme. Je gagnais ma vie, je me débrouillais bien. Seul me manquait l'amour de cette meuf, et si c'était le prix à payer, ainsi soit -il!
- On aurait cru un gag sorti des Monty Phyton, non c'était pire parce que c'était vrai. C'était Monthy Phyton sous acide.
- Ils idolâtraient Jeffrey. De leurs points de vue c'était le plus beau cadeau du ciel après le fil à couper le beurre.
- Le Christ est mort sur la croix pour sauver l'humanité et Bobby Sands est mort pour l'Irlande, c'est un martyr.
- Qui a dit que la vengeance n'est pas douce à tous les coeurs offensés.
- Où était le vieux Dublin, hein? De nos jours, y a plus de variétés de cafés que de bières.
Éditions : 10/18. (2000)
Titre original: Jakie loves Johnser OK? (2007)