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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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29 septembre 2006

THOMPSON Jim / 1275 âmes.

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1275 âmes.
Jim THOMPSON.

Note : 5 / 5.
Ames perdues, à vendre ou à tuer.
Une petite récréation (?) littéraire.
Un des romans les plus noirs de Jim Thompson, une œuvre qui laisse sans voix et sans aucune estime pour le genre humain. Le problème est que l’on ne peut pas être sûr qu’un être pareil n’existe pas!
Toujours le même plaisir pour ma Xème lecture !
Nick Corey est le shérif de Pottsville, bled perdu au fin fond d’un état sinistré des Etats-Unis. Il a des problèmes personnels avec Myra, son épouse, qui le méprise, avec le débile Lennie son soi- disant beau-frère qui vit chez eux ; et dont la principale distraction est de regarder aux fenêtres des femmes du village, surtout celles de la salle de bains. Et il y a Tom, alcoolique et violent, qui est le mari de Rose, sa maîtresse qui est rossée plus souvent qu’à son tour. Il y a aussi Amy Mason qu’il aime et avec qui il était fiancé.
Mais s’il n’y avait que cela, les ennuis sont également dans la vie courante et professionnelle. Son appartement serait un petit paradis sans ses toilettes publiques sous ses fenêtres. Et le bordel à l’entrée du village ne le dérangerait pas trop, mais les souteneurs l’humilient à chaque occasion, et les élections approchent ! Bref le brave Nick en perd le manger, le boire, le sommeil et presque le goût des femmes. Après avoir pris conseil du shérif de la ville, il décide de passer à l’acte.
Alors commence le grand ménage, que dis-je la croisade, exit les souteneurs, adieu Tom et manque de chance pour lui, un brave noir y laissera également la vie. Dans sa vie sentimentale aussi, une clarification s’impose !
Nick Corey est un des pires personnages du roman noir, pleutre, fainéant, fornicateur, être absolument amoral, menteur et manipulateur. Il arrive à ses fins par un mélange de machiavélisme et de candeur. Mais comme dans son entourage, personne n’est vraiment blanc comme neige, Myra son épouse, plus vieille que lui qu’il a épousé pour échapper à une pendaison certaine ; Lennie est une grande brute qui l’espionne et qui doit avoir des relations plus que permises avec sa sœur ! On finirait presque par l’aimer, ce bon Nick !
Un chef d’œuvre de la littérature noire américaine, un de mes livres préférés du genre, avec une écriture simple, mais des dialogues savoureux et très maîtrisés qui emmènent toujours le héros à brouiller les cartes et arriver à ses fins.
Extraits :
-Et j’ai décidé que je ne savais foutre pas ce que je pourrais bien faire.
-Comme elle est couchée sur le ventre je ne vois pas sa figure, et ça vaut beaucoup mieux, croyez-moi.
-Y a guère de ressemblance entre Lennie et ta femme. A moins qu’on vous le dise on ne devinerait jamais qu’ils sont frère et sœur…
-Tout ce qu’un type aurait le droit de faire sans risquer d’être expédié au violon, c’était de boire de la limonade et peut-être d’embrasser sa femme. Ce qui ne leur disait pas grand-chose aux gars. A leurs femmes non plus d’ailleurs.
-Amy renifle un coup et se met à rire :
" Oh, Nick ! Je ne connais vraiment personne dans ton genre !
J’espère bien ! Sinon, le monde serait bougrement mal parti ! "
-Ce que je pensais, c’est qu’elle devait avoir des fourmis dans le pantalon ou des démangeaisons dans le calcif ou enfin ce qu’on dit en pareil cas.
-C’est clair comme de l’eau de roche : Oncle John a tué Tom, après quoi Tom tout mort qu’il était a trucidé Oncle John. Ou le contraire.
-C’est pas une raison parce que je mets la tentation à la portée des gens qu’ils doivent forcément se laisser tenter.
-C’est Amy Mason, hein ! Tu te débarrasses de tout le monde pour pouvoir te marier avec elle !
Je crains que de l’épouser, ça nuise à mon travail. Parce qu’il faut que j’y pense à mon travail.
Titre original : Pop 1280.
Editions Série Noire/ Gallimard.

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Commentaires
S
suis pas sûre que ça me plairait :P malgré tous les commentaires positifs
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E
Elise, tu as toute ta vie devant toi, et tous les livres dont je parle ne t’intéresseront pas forcément.<br /> Yvon
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E
Si j’ai employé le mot cauchemar, c’était surtout par opposition au mot «rêve» dont je me suis servi pour remercier Liza-Lou.<br /> Yvon
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L
Non, Yvon, ce sont toutes tes critiques qui me perdront; trop de choses à lire! Je n'aurai jamais assez d'une vie; pauvre de moi...
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T
Roh bah en fait non...c'est un vieux paperback parmi les premières éditions que j'ai acheté à une époque où ce genre de truc n'était pas encore à la mode (et donc vendu à un prix abordable). Mais ce n'est pas cauchemardesque, c'est juste très kitsch...:-)
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