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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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24 août 2006

GEBLER Carlo / Exorcisme

Exorcisme.
Carlo GEBLER.

Note : 5 / 5.
Par le feu purificateur !
Seconde œuvre de cet auteur dont je parle, mais j’avais lu ce livre il y a déjà plusieurs années. Donc voici les réflexions d’une seconde lecture.
Carlo Gebler est le fils de l’auteur tchécoslovaque Ernest Gebler et de Edna O’Brien, la grande écrivaine irlandaise.
Encore une fois il nous parle d’un fait divers, la mort de Bridget Cleary, victime de l’obscurantisme dans un village du comté de Tipperary.
Bridget est une jeune femme aimante, son mari Michael l’aime, mais malgré tous leurs efforts, aucun enfant n’est né de cette union. Ce qui était au début de son mariage, un sujet de plaisanterie devient une source de questions et de querelles. Mais nous sommes dans une Irlande païenne, les guérisseurs et autres sorcières ont leurs propres remèdes, y compris contre la stérilité. Des incantations sur des monuments de la préhistoire celtique, quelques gris-gris, devraient remédier à tout cela. Hélas rien n’y fait et en plus Bridget attrape un coup de froid ; les circonstances qui ont occasionné cette maladie et les paroles d’un guérisseur, Ganey, persuadent Michael que son épouse est possédée par les fés (dans tout le livre les fées sont au masculin).
La folie gagne peu à peu son époux, bien aidé par un guérisseur cupide et un voisin jaloux. Bridget est une femme agréable, toujours prête à rendre service, elle aide son père ou un couple de voisins, elle entretient de bons rapports avec sa famille et son entourage. Elle est belle et attise la convoitise d’un voisin qu’elle a pourtant aidé pendant qu’il était malade. Cet homme deviendra l’un de ses bourreaux.
Michael est un personnage plus trouble, volontiers violent, c’est un rustre croyant fortement aux esprits et forces de la nature. Depuis que dans son enfance, un jour, il avait souhaité la mort de sa mère qui était ensuite partie à l’hôpital sans qu’il le sache, il avait offert des offrandes aux êtres des ténèbres ; sa mère étant revenue de l’hôpital, il croit dur comme fer aux vieilles croyances.
Les herbes cuites en un bouillon infâme seront les premières épreuves de Bridget, puis viendra l’eau bénite, puis Michael pense que les fés ont mis un subrogé à la place de son épouse, viendra alors le feu. Les visites du médecin Crean, puis du prêtre ne changeront pas les certitudes de Michael, le traitement final, celui qui doit amener à la guérison peut commencer. L’église catholique ne s’opposera pas à la tentative de guérison de Bridget, ni aucune des personnes qu’elle a aimées et aidées. Ni son père ni sa cousine Joanna n’oseront prendre sa défense. La lâcheté sera plus forte que l’amour.
Un écriture classique, des faits dans leurs extrêmes cruautés. Des personnages lâches et asservis. Gebler par la bouche d’un vieux policier nous livre l’histoire avec du recul et une certaine distance dans la narration des faits qui se suffisent à eux-mêmes.
Un livre dur dont on peut penser que l’époque est révolue, mais malheureusement parfois l’actualité nous rappelle que ce genre de choses se passe encore de nos jours.
A lire, mais âmes sensibles s’abstenir ! ! ! ! ! !
Michael Cleary fut condamné à vingt ans de travaux forcés.
Extraits :
-Heureusement, dit Michael, il existe d’autres docteurs que Crean et les charlatans de son espèce.
-Il se rendit également compte qu’elle était jeune et donc forte. Il eut la certitude absolue qu’elle allait bientôt se rétablir et que ce serait grâce au sorcier.
-Toutefois grâce, aux plantes, il allait guérir Bridget  ; ensuite avec la potion de Ganey, il allait tracer un cercle magique autour de la maison et ils seraient à jamais protégés contre le pouvoir néfaste des fés.
-Je suis allé voir Ganey.
Oh !
J’ai pensé qu’il était grand temps. Tout cela a traîné bien trop longtemps.
Et pourquoi pas le médecin.
Peuh !
-C’était le souffle des fés !
-Le fé était toujours là; c’était lui qui le regardait tandis que la vraie Bridget était retenue prisonnière au Kilnagranagh-il en était persuadé.
-Je crois que le fé est mort…dit-il calmement.
-Johanna, ce n’est pas Bridget que j’ai brûlée. Tu verras bientôt la sorcière s’envoler par la cheminée.
Editions Phébus. (2001).
Titre original : The cure.(1994).

 

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