BRUEN Ken / Delirium Tremens
Delirium Tremens.
Ken BRUEN.
Note: 5 /5.
Descente et dégringolade
Je connaissais cet auteur de réputation, elle n’est pas usurpée. Ce livre étant le premier d’une série avec Jack Taylor, la présentation du héros (?)
est soignée. De son enfance, avec ce père qu’il aime et lui inculque le goût de la lecture, et cette mère qui semble ne pas l’aimer. L’alcool et la police, son licenciement et ce misérable travail de détective privé.
Une jeune fille se suicide, enfin c’est la thèse officielle, sa mère Ann n’y croit pas, elle embauche Jack, commence alors la lutte entre l’alcool et la raison de Jack qui poursuit son enquête dans un Galway cauchemardesque. De passage à tabac en hôpital psychiatrique, d’amitiés en amour avec Ann, de la découverte d’autres suicides d’adolescentes, de corruptions en flics ripoux, tout y passe. De mort violente en justice expéditive, de gueules de bois en tentatives de sevrage et la volonté que la justice triomphe, même si quelques entorses avec la loi sont nécessaires.
Une écriture en phrases courtes des personnages au bord de la rupture qui ferait presque passer l’histoire policière au second plan.
Mais elle revient au galop avec la découverte de cassettes vidéo et de magazines de pornographie chez un ancien employeur de trois jeunes filles qui se sont suicidées, dont la fille d’Ann. D’autres suicides suivront.
Encore une version glauque de la société irlandaise, pas mal d’écrivains (Dermot Bolger, Sean O’Reilly, Eoin Mc Namee) nous donnent un image peu reluisante des grandes villes de la verte Erin. On y trouve également quelques réflexions désabusées sur l’américanisation qui gagne les métropoles irlandaises. Je signale que Galway est jumelée avec Lorient !.
Un roman noir comme la Guinness, qui coule en quantité pas négligeable, je pense que je vais continuer la série (noire) de Ken Bruen.
La place de la littérature dans ce livre :
-Les bouquins c’est çà ma thérapie !
-Il y a toujours eu des livres, au cours de ma vie dissolue, ils ont été la seule constante.
-Au bout de la place il y a une statue de Padraig O’Conair (écrivain gaélique 1882/1928 né à Galway). Ils l’ont décapité.
-Mon père plaçait Henry James très haut.
La boisson et la musique en quelques phrases :
-Et des dizaines de Guinness crémeuses alignées pour me saluer. Ahhh, la perfection.
-Vint ensuite le "Powderfinger" de Neil Young.
Editions : Gallimard/Noir (2004)
Titre original : The Guards (2001).