THOMPSON Jim / Le Texas par la queue.
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Le Texas par la queue.
Jim THOMPSON.
Note : 4,5 / 5.
Les dés sont pipés !
Depuis des années, j’essaye bon an mal an (plutôt mal an) de chroniquer l’intégralité de l’œuvre de Jim Thompson, nouvelles éditions et traductions comprises.
Mitch Corley est un petit joueur, au sens propre du mot. Professionnel, mais de moindre envergure. Il triche aux dés mais il triche aussi dans sa propre vie.
Il est l’amant de Red qu’il fait passer pour sa sœur, avec son consentement. Il lui cache aussi sa situation financière qui est catastrophique malgré ses dires.
Donc il lui est nécessaire de trouver très rapidement des liquidités, beaucoup de liquidités.
Surtout qu’il a été marié et a un garçon, chose qu’il oublie parfois, mais cela lui coûte de l’argent.
Il a quitté son épouse, qui était comme une mère de substitution, le prenant pour un enfant, lorsqu’il a découvert comment elle gagnait l’argent qui permettait au foyer de vivre !
Mais pour l’instant, il y a une urgence, renflouer le compte en banque. Pour cela, il faut trouver un pigeon, riche de préférence.
Le dénommé Winfield dit Winnie Lord semble le gogo parfait. Il est le dernier mâle d’une vieille famille ayant fait fortune et possédant un immense ranch. Gros buveur et amateur de belles femmes, Red va être une alliée de poids. Winnie n’a plus de fortune personnelle mais sa famille honore toujours ses dettes de jeu !
Mitch met dans la combine un employé de la banque qui, contre un pourcentage, facilitera l’encaissement des chèques de Winnie.
Sauf que sur ces chèques, à l’encre rouge, la mention suivante :
- PAIEMENT REFUSE ;
Mitch doit changer ses plans, se trouver d’autres alliés comme Downing, un autre joueur et Zeardsdale, un milliardaire texan.
Et faire une visite dangereuse au ranch des Lord…
Beaucoup de personnages dans ce récit, Mitch anti-héros, escroc un peu minable, qui n’a pas eu une vie facile, entre sa famille et son épouse.
Red, fausse sœur et vraie maîtresse, est une forte femme, dont le physique l’aide dans ses combines.
Jim Thompson nous parle longuement du Texas. Que je pourrais résumer de cette manière « Forages et pâturages sont les deux mamelles économiques du Texas ».
Les éleveurs ont commencé par faire la fortune de cet état, puis le pétrole a continué à enrichir beaucoup de gens. Mais cela ne s’est pas fait sans de nombreux heurts.
Un des titres les plus intéressants de Jim Thompson, une histoire qui tient la route et pleine de rebondissements.
Comme dans de nombreux romans de Jim Thompson on trouve de nombreuses situations autobiographiques.
Extraits :
- Avec sa crinière rousse et son visage blanc aux pommettes hautes, elle avait tout de la mégère non apprivoisée jusqu’au bout des ongles ; pas de doute, c’était une nana à éviter.
- Cinglée ? Sûr qu’elle était cinglée. Qui disait le contraire ?
- Cette rouquine, dit-il, c’est vraiment la femme la plus femme que j’ai jamais vue.
- Incroyable à quel point un mec pouvait être mauvais, pour arriver à oublier une visite à son propre fils.
- Et ce champ est jonché des restes blanchis des os brisés des intrus qui avaient tout pour tenir la distance–et pourtant, il leur avait manqué un petit quelque chose.
- Fort Worth…
La ville du bétail. Là où l’Ouest commence.
- C’est là un type de Texan à grosse fortune, dont le « vieil » argent prend inexorablement ses racines dans le bétail.
- Ils étaient d’ancienne famille (les premiers avaient été des raclures de Blancs, des rebuts de l’humanité sortis des prisons anglaises).
- Impossible d’être plus jolie que vous, poulette. Vous êtes le plus joli lot et la plus belle paire de miches que j’ai jamais vues de ma vie !
- Épargne toi un déplacement, dit le joueur. Je peux te faire tabasser ici pour pas un rond.
- Le gamin avait l’air vicieux, méchant et très malade, il était les trois à la fois, et plus encore.
- Il avait maintenant dix-neuf ans. Il souffrait de tuberculose, d’ulcères sanguinolents et d’alcoolisme chronique.
Éditions : Rivages / Noir (1990).
Titre original : The Texas by the Tail.
Traduit de l’américain par Freddy Michalski.
Autres chroniques de cet auteur sur ce blog :
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Écrits perdus (1ère partie)
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Nothing Man.
Après nous le grabuge (1ère partie)
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Hallali.
Sur Jim Thompson :
Michael Mc Cauley :
Jim Thompson. Coucher avec le diable.