PEREC Georges / La disparition.
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La disparition.
Georges PEREC.
Note : 4 /5.
La mort pour finir !
Ce roman est une gageure et un exercice digne de Georges Perec, membre éminent de l’Oulipo. En effet ce texte ne comporte pas la lettre E ! Chose que j’ai essayé de faire, mais uniquement pour le titre de cette chronique.
Dans la TABLE qui termine cet ouvrage nous apprenons que ce roman comporte (entre-autres), après un « Avant-Propos », six chapitres qui ont pour titre le nom d’un des principaux personnages :
I. Anton Voyl.
Le II a lui aussi disparu !
III. Douglas Haig Clifford.
IV. Olga Mavrohkordatos.
V. Amaury Conson.
VI. Arthur Wilburg Savorgnan.
En fin d’ouvrage on trouve un Post-Scriptum, et des Métagraphes !
En dehors des personnages donnant leurs noms aux différents chapitres, d’autres apparaissent de manière plus ou moins épisodique. En particulier une dame appelée « La Squaw » et de manière encore plus épisodique un dénommé Yvon. Celui-ci ne verra pas la fin du roman, par contre moi je l'ai lu jusqu'au bout !!!
Beaucoup de tous ces personnages passent de vie à trépas.
On se promène en particulier à… Azincourt de triste mémoire ! Ville qui elle aussi a connu son lot de morts violentes !
Beaucoup de références littéraires, toujours sans « E », Thomas Mann, Aragon, Jakobson, Rimbaud etc…etc.
Quelques poésies et plusieurs textes en anglais, toujours avec cette même restriction !
En toute honnêteté, que dire de ce roman ? C'est agréable à lire, la disparition du « e » est vraiment complète même si Pérec use parfois
d’un certain stratagème, nommant par exemple un poète Mérimus !
Certains passages sont assez désopilants, en particulier quand il est nécessaire pour un des personnages de se débarrasser de tous ses frères et sœurs avec à chaque fois une méthode différente.
Je reconnais que j’ai eu beaucoup de mal à finir cette chronique n’ayant toujours pas compris le fin mot de ce que l’auteur nomme « de l’humour biscornu » !
Un bel exercice de style ! Que j’ai aimé mais qui me laisse perplexe et que j’oublierai relativement vite.
Extraits :
- Nul n'a jamais su s'il avait choisi sa fin, s'il avait connu la mort.
- Par instants, d'un doigt impérial, il curait son conduit auditif ou son tarin plus camard qu'aquilin.
- Mais Voyl citait aussi Kafka, puis parlait du « vol du bourdon », puis d'un Roi blanc ou parfois d'Arthur Rimbaud.
- La collation du soir morfond dans l'apparat du Grand Salon.
- L’on trinqua. L'on buvait coup sur coup. L’on fut plutôt fin rond.
-… un hippy grattant son banjo ou sa balalaïka dans un boxon à Chinatown ou à Big Sur.
- Alors on ritualisa l'assassinat.
- Là, passant mon corps au brou, grimant mon poil, m'affublant d'un bouc pastichard, m'habillant d'un burnous gris, j'accomplis un vrai avatar.
- Ainsi donc, dit la Squaw, voici sonnant l'instant du Finis Coronat Opus ? Voici la fin du roman ? Voici son point final ?
Éditions : Denoël (1969) Gallimard / L’Imaginaire (2023).
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Les choses.
Un homme qui dort.