WEIL Jiři / Vivre avec une étoile
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Vivre avec une étoile. *
Jiři WEIL.
Note : 4,5 / 5.
Une étoile qui n’est pas au firmament !
Auteur que je découvre avec ce roman qui est considéré comme son chef d’œuvre.
Josef Roubiček est juif et donc il est considéré comme un paria dans sa propre ville, Prague. Avant, il était un petit employé de banque et menait une vie très ordinaire. Il aimait la marche à la campagne et aussi une charmante jeune femme, Růžena, qui, hélas pour lui, était déjà mariée.
Mais les nazis envahissent la ville. Alors l’existence de Josef et de nombreux juifs, comme lui, va devenir un enfer !
Que lui reste-t-il sinon attendre une nouvelle liste d’interdictions venant de ceux que l’auteur nomme « Ils », « Eux » avec toujours une majuscule !
Roubiček vit dans un taudis dans une lointaine banlieue, il lui reste les souvenirs de l’amour qu’il partageait avec Růžena. Sa seule compagnie, Thomas, un chat errant qui s’installe chez lui, compagnon de misère.
Il doit dorénavant porter le signe de son infamie, une étoile jaune !
Il rode avec d’autres dans les cimetières de la ville.
Il a quelques relations amicales avec Materna, un ouvrier qui est un proche voisin, seule relation humaine qui lui reste, car il doit frôler les murs, faire attention quand il prend les transports en commun, certaines rues lui sont interdites…
Un bruit circule avec de plus en plus d’insistance, il semblerait que les autorités préparent des convois qui partiraient vers l’est ? Où, vers l’est et pourquoi ?
Josef Roubiček est l’anti-héros et personnage principal de ce roman qui a été de son temps plébiscité par de nombreux auteurs.
Une très belle écriture au service d’une histoire forte mais hélas vécue par de nombreuses personnes à Prague et ailleurs.
Une découverte et un témoignage bouleversant.
Extraits :
- Quels mots leur avaient-ils dits pour qu'elles se couchent nues sur leurs paillasses dures et qu'elles se lèvent tôt le matin pour allumer le feu ? Je n'avais jamais rencontré de fille comme cela.
- La mort inutile, imbécile, surgissait des tombes, la mort de tous les jours, absurde comme ces tombes.
- Il commençait à manquer des gens au cimetière. Parfois, ils disaient adieu et parfois ils disparaissaient tout bonnement
- Ils ne peuvent pas être en même temps cruel envers les gens et envers les animaux. Ce serait trop compliqué.
- Maintenant, au cimetière, la plupart des gens étaient nouveaux. Ceux qui étaient partis avec les convois avaient été remplacés par d'autres.
- Mourir avec son nom, seuls le pouvaient ceux qui continuaient à vivre dans des appartements.
- Il avait sauté du troisième étage au moment où on venait le chercher pour rejoindre le convoi suivant.
- Et je cessais d'être Josef Roubiček employé de banque, je ne savais plus bien qui j'étais ou qui je serais.
Éditions : Denoël (1992). 10/18 pour l’édition de poche.
Titre original : Život s hvězdou, (1949).
Traduit du tchèque par Xavier Galmiche.
* Préface de Philip Roth.