THOMPSON Jim / Écrits perdus (1929-1967).2ème partie.

14 mars 2025

Écrits perdus (1929-1967).
2ème partie.
Jim THOMPSON.
Note : 4,5/ 5.
Écrits perdus, écrivain en perdition !
Seconde partie « Les déshérités » du livre de Jim Thompson sobrement intitulé « Écrits perdus ». Elle concerne des textes écrits durant les années 1940/ 1950.
Seize textes de qualité relativement inégale :
La mort n’a pas tenu le pari, Le meurtre était du voyage, Voilà exactement ce qui s’est passé, Le trio du 4-C, L’escalier obscur, Pour toujours, Les deux vies de John Stink, Monsieur Simpson réalise une vente, Saigné par un oignon, De la coupe aux lèvres, La combine infernale (Une aventure de Mitch Allison), Payez en sortant, Le défaut du système, Un alcoolique se regarde, Le matou qui était aussi grand qu’un arbre et Groom.
« Le Meurtre était du voyage » ou l’histoire de Billington, premier homme pendu en Amérique en 1630. Cela ne nous rajeunit pas.
« L’escalier obscur », (ce texte préfigure le roman « 100 mètres de silence » qui se passe dans le milieu des exploitants de cinémas). Le narrateur est Chester L. Stracey, officier de police du comté de La Tumara, Texas. Un militaire de carrière après la fin d’un film découvre au pied d’un escalier un cadavre. Celui du propriétaire de la salle ! Les coupables ne manquent pas !
« Pour toujours », le bonheur c’est pour des amants, la mort du mari. Vieux comme l’amour et le monde et le mariage.
« Monsieur Simpson réalise une vente », Monsieur Simpson tente de vendre du matériel agricole à un vieux paysan qui a un plan de rotation de cultures. Sur cent soixante ans !
« Saigné par un oignon ». Comme dans « Des cliques et des cloaques », le narrateur est un représentant qui fait du porte à porte. Pas pour vendre du linge mais pour acheter des métaux précieux. Métier à risque.
« De la coupe aux lèvres », et » La combine infernale (Une aventure de Mitch Allison) », nous narrent les tribulations pas toujours glorieuses de Mitch Allison ainsi que ses nombreuses aventures avec parfois l’aide de Bette, son épouse !
« Le défaut du système », un escroc qui semble particulièrement agréable et démuni parvient à berner plusieurs banques malgré les précautions prises par celles-ci. Les hommes ne sont pas des machines !
« Un alcoolique se regarde » texte pathétique d’une grande lucidité. Thompson se regarde, mais pas le nombril. L’alcoolisme, un problème récurrent chez lui.
« Groom ». L’auteur exerçât ce métier dans sa jeunesse et son roman « Un chouette petit lot » se déroule dans un hôtel où le personnage central est un jeune groom.
Pratiquement tous les « héros » de ces histoires sont des gens sans
envergures comme par exemple Mitch Allison qui est un arnaqueur, escroc à la petite semaine, loser, digne représentant de l’univers de Jim Thompson. Un indien que les autres croit mort mais qui ne l’est pas… sauf pour les gens de sa tribu. Jim Thompson avait dans « Deuil dans le coton » parlé de cette punition infligée par certaines tribus indiennes de considérer comme mort un des leurs encore vivant dans une sorte de bannissement extrême.
Comme dans la première partie de ce livre, les textes s’apparentent plus aux romans policiers qu’aux romans noirs qui ont fait la notoriété de Jim Thompson.
C’est classique et bien écrit, mais il manque le grain de folie que j’admire chez cet auteur.
Extraits :
- Pour les Indiens, John Stink était mort vingt ans plus tôt, et il n'avait plus jamais vécu après ça.
- Pourquoi était-il escroc ? Eh bien, pourquoi un requin vit-il dans l'eau ? C'est aussi simple... et aussi compliqué.
- Mitch Allison n'était pas du genre larmoyant. Il avait grandi dans un monde où les larmes ennuyaient plus qu'elles ne vous attiraient de la compassion, dans un monde où on pouvait vous obliger à ravaler un sanglot d'un bon coup de poing dans la figure.
- Elle avait les formes dont les hommes rêvent mais qu’ils ne trouvent presque jamais dans la réalité.
- Et il ajouta mentalement : Compte là-dessus !
- J'étais un pochard qui n'était même plus capable de mendier sa vie dans le civil et qui essayait maintenant de se faire loger et nourrir à l'œil par les Marines.
- Et bien les Marines savaient comment traiter les gens de cette espèce. Ils les brisaient.
Éditions: Rivages noir. (1993)
Titre original: Fireworks-The Lost Writings of Jim Thompson. (1988).
Titres de cet auteur sur ce blog :
La cabane du métayer.
Deuil dans le coton.
Un meurtre et rien d’autre.
Le criminel.
Une combine en or.
Ici et maintenant.
Un chouette petit lot.
A deux pas du ciel.
Cent mètres de silence.
Avant l’orage.
Une jolie poupée.
1275 âmes.
Rage noire.
Les alcooliques
Les arnaqueurs.
Le lien conjugal.
Monsieur Zéro.
L’assassin qui est en moi.
Le démon dans ma peau.
Nuit de fureur.
Écrits perdus (1929-1967). 1^ère partie.