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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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16 janvier 2025

GALLEN Michelle / Du fil à retordre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Du fil à retordre.
Michelle GALLEN.

Note : 5 / 5.
De fil en aiguille.

 Second Roman de cette autrice Nord Irlandaise traduit en français et chroniqué sur ce blog après « Ce que Majella n'aimait pas ».
J'aime personnellement beaucoup la dédicace de ce livre :
- « Pour toutes les personnes qui travaillent en usine ».
Le personnage principal de ce roman qui commence le 2 juin 1994, 74 jours avant les résultats, est Maeve Murray. Elle a dix-huit ans et habite dans une ville pauvre d'Irlande du Nord. En attendant les résultats de son bac qui lui donnera accès ou non à une université londonienne, en attendant et pour avoir un peu d’argent, elle trouve un travail dans une usine de confection. Elle n'a qu'une envie, quitter cette ville et espère de tout cœur rejoindre la capitale britannique.
Elle découvre la vie des ouvrières, exploitées, sous-payées et souvent victimes de violences sexuelles pour peu qu’elles soient jeunes et belles.
Elle ressent un certain mépris de classe, un antagonisme entre ce qu’elle nomme les réformés ou les Angliches et elle qui est catholique avec un prénom gaélique !
La vie n’est pas facile en ces années de « Troubles » et Maeve dont la sœur Dierdre s’est suicidée et ses amies Aoife et Caroline doivent surmonter une certaine peur et tenter de vivre leur jeunesse. Les garçons, l’alcool et la drogue, s’ajoutent aux bombes et autres attentats.
Maeve Murray qui est le personnage central de ce roman avec ses deux amies Aoife O’Neill et Caroline Jackson, découvrent le monde ouvrier, ses lois et ses traquenards.
Le principal personnage masculin de ce roman est Andrew Strawbridge, Anglais et directeur de l'usine, qui roule en Jaguar que Maeve qualifie dès les premières lignes de l'ouvrage de « Connard" mais...
Les jeunes ouvrières débutantes sont ses cibles privilégiées !
Il est aussi peu regardant et profite allégrement des aides de l’Etat, même de manière illégale.
Il n'est pas toujours facile d'être une jeune fille de par le monde, mais en Irlande du Nord à l'époque des « Troubles », c'est encore pire. Car qui sont-elles, quelles sont leurs identités ?  Une des protagonistes, Maeve tient ce véhément discours :
- Ce que vous ne pigez pas, c'est que même moi, chuis pas Irlandaise–pas une vraie Irlandaise. C'est juste moi qui veux l'être. Mais pour les gens de la République, chuis rien qu'une sale nordiste. Aussi naze que les réformés qui veulent êt' britannique alors que les vôt' les considèrent juste comme des péquenots d'Irlandais. Vous voulez pas d'eux. Ceux du Sud veulent pas d'nous.
Un très grand roman sur l’Irlande contemporaine.
Extraits :
- Avec ces fringues-là, elle avait l'air d'un boudin.
- En cours, elles avaient appris qu’Aoife signifiait « rayonnement agréable, alors que Maeve voulait dire « celle qui enivre » (ce qui montrait à quel point ses parents comprenaient le gaélique lorsqu'ils l'avaient baptisée en 1976).
- D'après le consensus patriotique, RT
É  donnait les prédictions les plus fiables, et la BBC les pires.
- N'empêche, elle a suivi son père dans le salon et s'est installée avec ses frères pour voir l'équipe de Liverpool entrer en courant dans le stade ennemi.
- Maeve a examiné le bras du gars, décoré d'une main ensanglantée entre le drapeau de l'Ulster et l'Union Jack.
- « Ils ont eu leur lot de bombes aussi dans le Sud, Maeve. À Dublin, Monaghan. Il y a eut tout de même plus de trente morts, non ? »
- Andy a posé la main sur son carnet en écartant bien les doigts avant de continuer. « Vous savez traduire l'anglais de la reine dans votre dialecte nord irlandais. »
- Sur ce, elles se sont mises à picoler plus sérieusement, comme si elles avaient des objectifs à atteindre et des primes à gagner.
- Ce qui lui laissait une seule possibilité en matière de maintien de l'ordre : l'IRA.
- « Ah, c'est une vieille tradition irlandaise. D'envoyer les meilleurs et les plus brillants d'entre nous de l'autre côté de la mer.
Éditions : Joëlle Losfeld (2024) .
Titre original : Factory Girls (2022).
Traduit de l’anglais par Carine Chichereau.
Autre titre de cet auteur sur ce blog :

Ce que Majella n’aimait pas.

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