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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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9 décembre 2024

VAISETA Thomas / Supplice.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Supplice.
Thomas VAISETA.

Note : 4 / 5.
Mourir sur scène !
Avant de commencer la lecture de ce livre, je me suis posé la question suivante : ai-je déjà lu dans le passé un roman ou même un roman policier lituanien ? En toute honnêteté, je suis incapable de donner une réponse quelconque à cette question.
Roman en douze chapitres et un épilogue, j'aime particulièrement le titre du dernier chapitre :
– La fin et la Fin.
Nous suivons Charlie, le personnage principal de cette histoire dans son travail d'homme à tout faire d'un théâtre.
C'est un théâtre d'un genre un peu particulier, c'est en effet « Le premier théâtre du réel ».
Après un très court texte qui pourrait servir de prologue, Charlie nous rappelle qu'au Moyen Âge, certains spectacles théâtraux se terminaient de manière tragique.
Le bâtiment où se déroule l'action est une ancienne usine transformée en théâtre. Les acteurs y vivent, en compagnie d'une cohorte de chats. Charlie observe ce beau monde d’un regard acéré, raconte et nettoie après la fin du spectacle.
Vies en vase clos, le moindre événement déclenche des réactions en chaîne, un oiseau, simple moineau égaré, « Le Diable », incarné contre les chats, les légions de « Dieu », sème le chaos.
L’existence de cette troupe théâtrale de l’extrême suit son cours mortifère….
Charlie dans une vie antérieure était bibliothécaire. Il se souvient de sa vie d'avant, il est traumatisé par un événement douloureux, l'assassinat de sa fille.
L'autre personnage principal est Monsieur Le Metteur en scène qui régit sa troupe d'acteurs en souffrance.
Parmi ceux-ci quelques femmes étranges : MortaVita, Julia. Les acteurs ont pour nom, Ignas, Paulius et Charles le Petit entre autres. Tous des êtres bien cabossés par la vie. Rescapés de périodes de désespoirs !
Un livre étrange et cruel, à l'humour noir et grinçant, très loin de la littérature classique.
L'écriture originale, des phrases souvent très longues, donc une lecture qui nécessite une attention de tous les instants.
Une découverte intéressante, malgré une certaine difficulté de compréhension.
Extraits :
- L'art qui transcende le beau et la grandeur déprécie notre sacrifice, et y penser me donne mal à la tête.
- La pénombre sait faire cela : produire l'illusion et la détruire sur-le-champ.
- L'immortalisation est, à vrai dire, un des sujets sur lequel j'ai l'intention de m'épancher.
- Le passage du temps ne compte pas pour l'art, n'avez-vous pas remarqué ?
- Ceux qui en ont besoin savent que ce n'est pas la vérité qui se cache au fond de l'homme, mais bien le secret.
- Oh, que les courants d'air de l'oubli sont cruels, avec quelle indifférence ils  emportent tout sur leur passage.
- Vos doigts savent-ils encore saisir un stylo et tracer des caractères déchiffrables, si ce n'est par quelqu'un d'autre, au moins par
vous-même ?
- Car en effet, moi, Charlie, je ne vois aucune objection à ce que l'amour non charnel se transforme en pruneau flétri.
- Ma pauvre tête, stupide, stupide, indigne de compassion. Si lourde et si vide !
- Seul le devoir est irrévocable. Laissez la Fin attendre la fin.
Éditions : Aux Forges de Vulcain (Fiction). 2024.
Titre original : Ch. (2021).
Traduit du lituanien par Agathe V. Kazakevicius.

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