PRUDHOMME Sylvain / Par les routes.

Par les routes.
Sylvain PRUDHOMME.
Note : 4 / 5.
Prendre la route… Encore et toujours.
Auteur et ouvrage que je découvre après en avoir entendu parler, en bien. Ce roman a obtenu le Prix Femina en 2019.
Un écrivain d’une quarantaine d’années, Sacha, lassé de la vie parisienne, quitte la capitale pour le calme d’une ville du sud.
Il y retrouve un de ses cousins, et chose plus inattendue,« l’auto-stoppeur » avec qui il a souvent bourlingué dans sa jeunesse. Celui-ci vit avec Marie, ils ont un garçon Augustin, mais cela n’empêche pas l’auto-stoppeur de partir quand l’envie lui prend et de revenir à l’improviste.
Sacha entame une relation avec Jeanne une voisine, célibataire comme lui.
Il essaye d’écrire, et se fond dans le village et dans le paysage.
Mais sa présence, et les absences répétées de l’auto-stoppeur, va bouleverser la vie de plusieurs personnes, en particulier celle de Marie et de son compagnon.
Il continue ses voyages et ses absences, semblant, en cela, pousser sa compagne dans les bras de son ami Sacha.
L’amitié entre Marie et Sacha se transforme en quelque chose de plus profond, ils entament une relation.
L’auto-stoppeur lui de son côté continue ses déambulations à travers la France, envoyant comme à son habitude, des photos Polaroïd des gens qu’il rencontre.
Mais entre tous ces personnages rien est vraiment très simple,
Marie quitte le village pour aller retrouver Jean son premier amour, expérience malheureuse. Le passé doit rester dans le passé.
L’auto-stoppeur lui décide d’organiser une grande fête, une réunion de tous les gens qu’il a croisés et qui acceptent de venir.
Alors les gens se déplacent en nombre…
Beaucoup de personnages dans ce roman, l’absent, mais omniprésent « Auto-stoppeur », éternel voyageur refusant de se ranger. Le narrateur Sacha lui par contre a abandonné cette vie, il s’est rangé.
Marie et Augustin son fils sont toujours dans l’attente du retour de l’homme de la maison, Jeanne une voisine accueillera Sacha la manière la plus agréable qui soit.
Jean, amour de jeunesse de Marie, et les nombreux personnages croisés durant tous ses voyages.
Un petit air de « Sur la route », le roman culte de Jack Kerouac !
Une très belle écriture et une lecture très agréable.
Extraits :
- Étais-je devenu négligent. Était-ce simplement que l’amour m’intéressait moins.
- J’ai regardé la lune au-dessus des toits. Écouter les bruits de la fête au rez-de-chaussée.
- Je l’ai regardé, gamin de bientôt quarante ans, continuant après toutes ces années à s’amuser inlassablement.
- Ailleurs encore j’ai reconnu des vaches normandes, la plage de Dinard, des toits d’ardoises du Morbihan.
- Nous avons attendu. Regardé l’auto-stoppeur hésiter. Se demander que répondre.
- Et puis petit à petit ses absences se rallongent. Il part de plus en plus souvent. De plus en plus loin.
- Comme si la France ne faisait pas 643 000 kilomètres carrés, n’allait pas de la Bretagne à Nice, d’Hendaye à Remiremont.
- Le monde se divise en deux catégories. Ceux qui partent et ceux qui restent.
- Je ne sais pas si tu as lu la nouvelle de Kundera où deux amoureux jouent au jeu de l’auto-stop, m’a demandé Marie en me regardant tout d’un coup.
- Si tu veux tout savoir, j’espérais que ce serait toi. Il y a deux jours que j’espère que ce sera toi.
- Ce week-end s’il fait beau j’ai pensé qu’on pourrait aller randonner dans les Alpilles.
Éditions : Gallimard (2019) Folio pour l’édition de poche.
Au sujet de la nouvelle de Milan Kundera :
Risibles amours.