RYAN Donal / Par une mer basse et tranquille;
Par une mer basse et tranquille.
Donal RYAN.
Note : 4 / 5.
Trois hommes et une île.
Je continue ma découverte des œuvres de cet auteur irlandais contemporain.
Roman en 4 parties, « Farouk », « Lampy », « John » et « Les îles du lac ».
« Farouk ». Farouk est un médecin syrien, qui survit tant bien que mal dans ce pays en guerre sous les bombardements, il a une épouse Martha et une fille Amira. Il accepte plus ou moins ce genre de vie, mais les exactions qu'il découvre le révulsent. Une femme fouettée déposée sur le trottoir de l'hôpital avec, accrochée au cou, un panneau où l'on pouvait lire « adultère ». Un autre jour c'est un jeune garçon crucifié, pourquoi ?
Un jour son épouse lui dit qu'elle a rencontré un passeur qui accepte de leur faire quitter le pays…
Après bien des hésitations il accepte.
Commence alors un long voyage semé d'embûches.
« Lampy" est un jeune irlandais, qui vit avec sa mère et son grand-père. Il travaille dans une maison de retraite comme homme à tout faire, son patron est un escroc qui rogne surtout pour se faire le maximum d'argent. Lampy est désespéré, sa petite amie, qui part faire ses études à Dublin, l'avertit, elle compte bien profiter de la vie de la capitale et lui dit de ne pas se faire d'illusions. Leur relation est finie.
Lampy est désespéré. Il s'accroche à son travail, à son peu de vie familiale, dans cette petite ville irlandaise.
Il a une aventure avec une autre jeune fille, une simple histoire de sexe.
Alors il envisage le départ, quitter l'Irlande pour le Canada, travailler dans une mine.
En aura-t-il le courage ?
« John », est ce que l'on peut appeler vulgairement un sale type. Il a passé une grande partie de sa vie à faire le mal autour de lui. L'âge venant, et la mort approchant, il tente d'obtenir son pardon et se réfugie dans la religion.
Il commence alors une confession qu'il adresse au seigneur, et qui commence par ces mots : Ô mon Père !
Il y raconte ses aventures amoureuses et ses succès professionnels toujours aux dépens des autres.
Obtiendra-t-il malgré tout le pardon ?
« Les îles du lac » est le chapitre où tous ses personnages se rencontrent.
Une lecture que je pourrais qualifier de difficile, j'ai vraiment un sentiment mitigé avec cet auteur, malgré qu'il me semble que j'ai lu l'intégrale de ses œuvres traduites en français.
Extraits :
- La guerre était arrivée lentement, elle s'était amplifiée autour d’eux plutôt que d'exploser à leur porte. La police était devenue milice. La ville s'était peuplée d'étrangers armés de fusils.
- Et une autre voie derrière lui s'éleva pour répondre : il n'y a pas de gilet de sauvetage sur ce bateau. Il n'y a pas de capitaine. Il n'y a pas non plus d'équipage. Il n'y a rien d'autre sur ce bateau que nous.
- Son grand-père était redoutable ; quand il était en forme, sa langue avait le tranchant d'un rasoir.
- Il se demanda si elle faisait partie de ces femmes d'âge moyen dont les maris fortunés sont incapables de bander parce qu'ils sont trop stressés ou trop gros.
- J'étais si résistant et si fort. Je n'ai plus désormais de rigueur qu'en pensée.
- Connie nous a tous fait souffrir, mais Henry plus que les autres. Elle l'a torturé. Et je l'ai laissé faire avec joie.
- Pendant un certain temps, j'ai été une bonne personne, bienveillante.
- Il y a des histoires dont un homme peut tirer de la gloire. Des histoires à transmettre pour le prestige plus que pour le rire.
Éditions : Albin Michel (2021).
Titre original : From a Low and Quiet Sea. (2018).
Traduit de l’anglais (Irlande) par Marie Hermet.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Soleil oblique.
Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe.