RYAN Donal / Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe.

Une année dans la vie de Johnsey Cunliffe.
Donal RYAN.
Note : 4 / 5.
Elle est vraiment pourrie la vie !
Auteur irlandais que j’ai découvert avec son recueil de nouvelles « Soleil oblique ».
Ce roman en douze épisodes comme les douze mois d’une année nous raconte comme son titre l’indique une année dans la vie de ce jeune homme.
On ne peut pas dire que la vie de ce jeune garçon soit idyllique, loin de là. Enfant balourd et un peu gauche, il est le souffre-douleur d’une bande de jeunes, chômeurs pour la plupart, emmenés par un dénommé Eugène Penrose, qui parfois le prennent pour un punching-ball. Il a un petit boulot à la coopérative du village où il est gentiment exploité. À la mort de ses parents, orphelin sans famille, certains villageois essayent de l’aider.
Un jour où les voyous le tabassent plus que d’habitude, il se retrouve à l’hôpital où l’on craint pour ses yeux. Une infirmière qu’il surnomme Jolie-Voix lui montre un certain intérêt. Mais elle en montre également à son voisin de chambrée, un dénommé Dave Charabia, qui lui, est son parfait opposé, beau parleur et plein d’humour. Johnsey est un peu jaloux de lui, mais ils finissent par sympathiser dans leur malheur, ayant tous les deux des problèmes de vue.
Quand Johnsey sort de l’hôpital, Jolie-Voix qui se prénomme Siobhan reprend contact avec lui. Il revoit également Dave Charabia.
Alors pour Johnsey, la vie pourrait prendre un côté agréable, beaucoup de gens espèrent qu’il vende la ferme dont il est le seul héritier.
Des projets immobiliers circulent, qui, paraît-il, devraient apporter une certaine richesse à l’ensemble du village, mais Johnsey refuse absolument.
De pauvre garçon un peu stupide, il devient l’ennemi public numéro un de l’ensemble de la population…
Pas mal de personnages dans ce roman, le principal étant Johnsey Cunliffe qui est l’anti héros de cette triste histoire, il se définit ainsi en pensant à son père :
- C’est un comble, pensait Johnsey, qu’un homme tel que lui ait eut un fils aussi crétin.
La morale de ce récit, et que dans l’Irlande moderne, l’argent corrompt toutes les valeurs et les idéaux des populations rurales.
Une lecture intéressante et une écriture agréable.
Extraits :
- Mon petit homme, prêt pour sa première boum.
- Une nuit, son cœur s’était arrêté de battre, tout simplement.
- Pintades ? Avec son jean moulant et ses talons aiguille, elle n’avait pas une tête à cuisiner des pintades.
- Sa maison est hantée par les ombres des héros, et lui reste là sur son lit, pauvre idiot solitaire qui ne fait que décevoir les autres.
- Monte, maintenant, récite quelques prières ou tripote toi, comme tu voudras, on ne veut même pas savoir ce que font les imbéciles dans ton genre quand ils s’enferment dans leur chambre.
- Tout le monde au village voyait en lui un gros lard et un attardé, nul au hurling et pris en pitié par les filles, quand celles-ci ne se joignaient pas aux garçons qui se fichaient de lui.
- Il a un accent étranger et un drôle de nom, comme Koulimo ou Kolimai. Jolie-Voix lui a confié que, secrètement, elle le surnommait Couille-Molle.
- Ensuite, le docteur Couille-Molle est venu lui ôter ses pansements. Il s’est senti tout bizarre sans eux, comme si le monde ne tournait pas rond.
- Une zigounette, c’est pure routine, dans son métier, comme un rumsteck pour un boucher ou un parpaing pour un maçon.
- Au moins il l’a aperçu en petite culotte, juste avant qu’elle se jette sous les couvertures. Elle était bleu clair, avec une bordure en dentelle blanche.
Éditions : Albin Michel /Grandes traductions. (2017).
Titre original : The Thing About December. (2013).
Traduit de l’anglais (Irlande) par Marina Boraso.
Autre titre de cet auteur sur ce blog :
Soleil oblique.