MILLER Henry / Big Sur.
Big Sur *
Henry MILLER.
Note : 4 / 5.
Gens de Big Sur.
Je possède ce livre depuis très longtemps, mais j'ai toujours trouvé autre chose à lire avant celui-ci. J'ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes, et ce livre entre mes mains.
Une œuvre qui est relativement inclassable dans la prolifique carrière d'Henry Miller.
Dans la "Table" qui figure en fin d'ouvrage il est mentionné ceci :
Chronologie.
Topographie.
Au commencement.
Première partie - Les oranges du jardin des délices.
Deuxième partie -Paix et solitude. Pot-pourri.
Troisième partie - Un diable au Paradis.
Épilogue.
La première surprise vient du fait que le texte « Un diable au Paradis » ne figure pas dans cet ouvrage mais qu'il est édité à part et que je l'ai lu il y a déjà quelques temps.
La seconde surprise vient du fait que cet ouvrage n'est pas du tout sulfureux et n'a absolument rien à voir avec les autres titres que j'ai déjà lus de cet auteur.
Henry Miller nous parle de sa vie somme toute très ordinaire dans ce coin de Californie qui était à l'époque relativement retiré tout en étant malgré tout relativement proche de Monterey.
Énormément de personnages, car il est beaucoup question de voisinage, des gens plutôt anonymes, il nous parle également des nombreux visiteurs qui s'étant procurés son adresse d'une manière ou d'une autre, s'arrêtaient pour lui rendre visite.
Quelques femmes aussi, mais rien d’érotique !
Bien entendu, Miller parle beaucoup de littérature et d'écrivains célèbres, Hemingway, Steinbeck Tennessee Williams ou pour les Russes, Gorki, Poutine et Dostoïevski.
Un homme qui semble apaisé et tranquille, qui vit sa vie campagnarde entouré de voisins avec qui il a des relations somme toute agréables mais qu’il observe avec un œil avisé mais bienveillant.
Nous sommes loin, dans ce livre, de celui de Jack Kerouac qui porte le même titre « Big Sur » lu il y a quelques années, où celui-ci devient complétement paranoïaque et frôle la folie.
Une lecture agréable, mais une œuvre que j'oublierai, je pense, relativement
rapidement.
Extraits :
- En gros le pays de Big Sur a de deux à trois fois la superficie de la république d'Andorre.
- Que le mode de vie américain est une forme d'existence illusoire, que le prix à payer pour la sécurité et l'abondance qu'il prétend offrir est trop élevé.- Le paradis de cet homme-là finira par paraître encore plus sinistre que l'enfer auquel il vient d'échapper.
- Et c'est ici aussi que j'ai compris la mystification de cette édifiante observation de Céline : « je pisse sur vous d’une hauteur considérable ! »;
- Car cet homme-là trouve ici un monde aussi plein et aussi riche aussi excitant et instructif que Thoreau à Walden.
- Je soupçonne que bien des gens qui lisent mes livres, ou qui parlent de ma vie, de penser que je vis dans une tour d'ivoire.
- Un brin de persil, par conséquence, a les mêmes vertus inspiratrices pour le fervent aquarelliste que le trèfle pour le bar d'Irlandais.
- À les voir patauger ainsi tout habillés de noir, on dirait des harengs complétement cinglés à qui on aurait appris à se tenir debout.
- (Les critiques m'ont déjà associé avec des gens aussi divers que Pétrone, Rabelais, Swift, Sade, Whitman, Dostoïevski et... Restif de la Bretonne ).
Éditions : Buchet/ Chastel 1959. Le livre de poche pour l’édition de poche.
Titre original : Big Sur and The Oranges of Hieronimus Bosch (1957).
Traduit de l’américain par Roger Giroux.
* Big Sur et les oranges de Jérôme Bosch.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Jours tranquilles à Clichy.
Le temps des assassins.
Tropique du Cancer.
Un diable au paradis.