RYAN Donal / Soleil oblique.
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Soleil oblique *
Donal RYAN.
Note : 3,5 /5.
Histoires de l’Irlande contemporaine.
Je découvre ce jeune auteur irlandais grâce à ce recueil d’une vingtaine de nouvelles dont voici les titres :
La Passion. Tommy et Moon. Embrouilles. Le peloton. Nephthys et l’alouette. Le ciel. Par une nuit sans étoiles. Hanora Ryan, 1998. Aux Doubles Pintes. Ragnarok. Kinésithérapie. Apprendre à lancer. Qui perd pleure. Grace. Départ à la retraite. Aisling. Rencontres à Crouch End. Meryl. Bleu roi. Soleil oblique.
Je ne parlerai pas de toutes ces nouvelles mais de celles que j’ai préférées.
La quatrième de couverture m’apprend « qu’il est salué dans son pays comme le digne héritier de John McGahern ».
Ce qui pour moi est une référence absolue, mais qui après lecture me semble légèrement exagéré.
« La Passion ». Un jeune homme, qui sort de prison car il a tué sa petite amie, prend contact avec la mère de celle-ci !
« Le peloton ». Une histoire cruelle, où des jeunes gens décident d'exécuter un autre garçon coupable d'un viol. Il venait de sortir de prison ayant purgé une partie de sa peine. Une partie seulement.
« Le ciel ». Un couple va à la messe tous les jours, cela peut rendre les gens méfiants, n’ont ils pas mieux à faire ?
« Hanora Ryan, 1998 ». Un jour de 1914, un homme prédit la guerre. En Irlande et ailleurs en Europe. C'est ce qui est malheureusement arrivé.
« Aux Doubles Pintes » est un de mes textes préférés. Un pub qui a changé de propriétaire, qui porte le nom de « Aux doubles pintes », car pour le prix d'une pinte on en a deux ! Commence alors une histoire d'amour entre un jeune homme et la patronne de ce pub.
« Apprendre à lancer ». En Irlande le hurling est un sport national ! Quand un prêtre Irlandais, dans une ville syrienne en guerre, apprend à lancer à la jeunesse, c’est l’enthousiasme, mais pour combien de temps ?
« Départ à la retraite ». Vous rêvez d’aller où pour vivre votre retraite ? Le héros de cette histoire veut finir sa vie au calme sans aucune contingence, alors la prison lui conviendrait parfaitement !
Désolé pour les textes restants mais je pense que cette chronique est déjà très longue.
Beaucoup de personnages femmes et hommes souvent très ordinaires aux prises avec des situations qui ne le sont pas toujours.
Un vieil homme, enfant unique, ce qui était très rare à l'époque et donc cela faisait jaser, un père de famille qui cherche une bobine d'allumage pour sa voiture, ce qui bien entendu se passe très mal. Un homme que sa petite amie abandonne, mais elle lui laisse une statue de Ganesh qu’il lui avait rapporté de New Delhi. Un homme dans un fauteuil roulant se souvient …
Une lecture ardue, que j’ai failli abandonner plusieurs fois, mais que je ne regrette pas de m’être accroché !
L’Irlande d’aujourd’hui, plusieurs protagonistes de ces nouvelles ne sont pas Irlandais, mais des gens venant d’ailleurs et tentant de se faire une place dans ce pays qui a toujours connu l’inverse. C’est-à-dire le départ de ses habitants et non l’arrivée de nouveaux résidents.
Je pense continuer à découvrir l’œuvre de cet auteur ayant plusieurs romans déjà traduits en français.
Extraits :
- Il y avait une femme qu’il aurait aimé épouser, mais il ne savait pas comment franchir la distance qui les séparait et elle non plus.
- Ils ont tout entouré de hauts murs comme à la prison de Limerick, de peur que les gens viennent leur voler des trucs.
- Son rire était comme le ronronnement léger d’un moteur parfaitement huilé.
- Ce serait la mort et la fin de mon choix, si seulement je pouvais m’accorder le privilège de choisir.
- Les maisons de ma rue sont percluses de malheur, comme toutes les rangées de vieilles maisons n’importe où ailleurs.
- J’ai lu un poème de William Butler Yates des années et des années plus tard. Seigneur, ça m’a coupé le souffle et ôté les mots de la tête.
- N’importe quel idiot aurait compris ce qui se passait, ce qui s’était passé, ce qui était sur le point de se passer.
- Le monde est rempli de mots que personne n’a envie d’entendre.
- Dans le temps ma mère avait été sa secrétaire, pendant quelques mois seulement, et il s’était passé quelque chose entre eux qui avait abouti à moi.
- Mon Dieu leurs femmes ont bien du mérite.
- C’est peut-être le propre des épiphanies : il faut avoir sombré au plus profond du désespoir pour qu’elle vous gratifie.
Éditions : Albin Michel (2023).
Titre original : A Slanting of the Sun (2015).
Traduit de l’anglais par Marie Hermet.
* Et autres histoires irlandaises.