GUILLOUX Louis / Hyménée.

Hyménée.
Louis GUILLOUX.
Note : 4,5 / 5.
Mensonges et lâchetés.
Roman de Louis Guilloux datant de 1932. L’action se passe dans une ville de Bretagne que l’on devine être Saint-Brieuc.
Maurice Lacroix est un jeune homme plutôt sportif, il joue au football  et occupe un emploi de gratte-papier qu’il considère sans avenir à la gare de la ville. Il s’ennuie et rêve de partir vers Paris.
Un jour il rencontre un de ses anciens professeurs, Monsieur Garelqui lui présente sa fille Berthe.
Les deux jeunes gens ont rendez-vous dans un bal populaire, Berthe se fait attendre, et lui dit qu’ils se reverront après le bal.
Ils se revoient et font l’amour. Berthe est enceinte, alors pour éviter le scandale d’une petite ville de province très catholique, ils décident de se marier, chose qui est acceptée par les deux familles.
Mais il s’avère que Berthe n’est nullement enceinte, Maurice se rend compte qu’il n’aime pas réellement cette jeune fille.
Berthe continue son mensonge et continue de parler de cet enfant à naître, et par lâcheté, Maurice accepte ce mariage.
Les deux jeunes époux s’installent dans l’appartement des parents de Berthe qui eux vont vivre dans leur villa à Étables au bord de la mer.
L’entente entre Berthe et Maurice n’est pas des meilleures, elle joue toujours la femme enceinte, cajole son mari, lui, supporte de plus en plus mal cette situation, et son travail s’en ressent.
Un jour ils reçoivent une visite inattendue, Élise, la jeune sœur de Berthe qui réside en Angleterre. Elle est jolie et joviale, Maurice fait la comparaison entre les deux sœurs. Mais elle n’est pas à l’avantage de son épouse.
Toute la famille Garel, père et mère et les deux filles décident d’aller passer quelques jours au bord de la mer laissant Maurice seul.
Le samedi, Maurice décide de partir en vélo rejoindre sa belle-famille.
Quand il arrive, Élise est seule et en peignoir, Maurice se pose une question très indiscrète, était-elle nue en dessous ?…
Des personnages très ordinaires, pris dans les convenances de leur époque, et l’hypocrisie des villes de province.
Le mariage pour absoudre le péché !
Berthe et Maurice, pour se trouver prisonniers de ce principe, alors qu’ils ne sont pas spécialement préparés pour cela.
La quatrième de couverture parle « d’un roman noir conjugal » surtout psychologique.
Je continue petit à petit ma découverte de l’œuvre de Louis Guilloux.
Une très belle écriture, pour un excellent roman.
Extraits :
- Le soir du bal, elle avait agi par ruse, en se donnant pour qu’il l’épouse. Mais depuis, les choses avaient bien changé.
- Ce qu’elle avait voulu se cacher, jusque-là, apparaissait en pleine lumière : Maurice ne l’aimait pas. Il ne l’avait jamais aimé.
- Parfois, les craintes de Berthe s’envolaient comme par magie, quand elle espérait devenir bientôt enceinte pour de bon.
- Elle seule n’avait jamais quitté son trou.
- Lassitude. Tout cela ne pouvait venir du simple désir qu’il avait d’Élise. Oui, il la désirait.
- Il ne lui avait jamais dit : pars. Il n’avait fait que le souhaiter de tout son cœur.
- Soudain, il la saisit brutalement, la jeta sur le divan, la posséda comme s’il l’eût violée.
Éditions : Grasset (1932). Les Cahiers rouges.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
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Vingt ans ma belle âge.
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