DÜRRENMATT Friedrich / La panne.
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La panne. *
Friedrich DÜRRENMATT.
Note : 4,5 / 5.
Sacrée soirée !
Nouvelle traduction de ce roman, après « La promesse » de Friedrich Dürrenmatt, aux éditions Gallmeister.
Livre comprenant en plus de ce roman en deux parties, des notes sur l’histoire et les adaptations de « La panne » par Ulrich Weber et Anna Von Planta, ainsi que les remerciements du traducteur.
Ce livre a été effectivement adapté au cinéma et au théâtre dans différentes versions.
Alfredo Traps semble avoir tout pour être heureux, une très belle situation qui lui a permis de s’offrir une très belle voiture, le dernier modèle de la marque Studbaker et peu de scrupules à faire quelques infidélités à son épouse.
Sa voiture étend tomber en panne, il accepte l’hospitalité d’un juge à la retraite pour y passer la nuit. Ce dernier a invité trois de ses amis, un procureur, l’avocat qui assurera sa défense et un ancien bourreau qui, le cas échéant, exécutera la sentence.
Alfredo est serein, il n’a absolument rien à se reprocher. Il dirige une entreprise dans laquelle il a commencé en bas de l’échelle, il a gravi les échelons petit à petit. Il a bien évidemment profité de la mort de son directeur pour prendre sa place après avoir également pris sa place dans le lit conjugal.
Mais n’est-il vraiment pas impliqué dans le décès de ce dernier ?
Pour lui pas du tout, mais l’avocat chargé de sa défense lui dit de se méfier malgré tout. Nul n’est vraiment innocent.
Le repas qui est délicieux et copieux est plus qu’abondamment arrosé.
Ses compagnons de table, semblent, eux, persuadés qu’il est coupable de la mort de son supérieur, car pourquoi a-t-il arrêté toute relation avec sa veuve du jour au lendemain ?
Pour Alfredo la nuit est longue, et l’ivresse aidant il n’est plus très sûr de son innocence.
En effet les quatre vieillards vont s’acharner sur lui…
Alfredo Traps était loin de se douter de ce qui l’attendait quand il a accepté cette invitation, on a l’impression d’assister à une version du film « Un dîner de con » en version dramatique.
Un excellent roman, une atmosphère de ripaille, avec une éternelle question, sommes-nous tous réellement innocents ?
Extraits :
- Il vit les trois autres s’avancer vers lui, trois vieillards qui n’avaient rien à envier à son hôte excentrique.
- Je ne sais pas si nous sommes dans un conte, cher Traps, mais vous êtes inénarrable. Je n’ai encore jamais vu un accusé faire des déclarations aussi imprudentes, et le plus tranquillement du monde, avec ça.
- Traps pouffa de rire. Quel irrésistible jeu de société, constata-t-il, c’était à se tordre, il fallait absolument qu’il le présente lors de la prochaine réunion du Cocagne.
- L’humanité de tout cela ! Il avait hâte d’entendre dans la suite. La compagnie se transporta tant bien que mal dans le salon pour prendre le café noir, ça tanguait sérieusement, il fallut soutenir l’avocat de la défense.
- Chacun tenait sa tasse de café brûlant, on remuait les petites cuillères, et on s’offrit en guise d’accompagnement un bon cognac, un Roffignac de 1893, que l’on but dans des gros verres bombés.
- S’il le disait incapable de commettre un crime, ce n’était pas pour affirmer qu’il était innocent, au contraire.
- Cette condamnation venait d’être prononcée.
Éditions : Gallmeister (Totem) (2024).
Titre original : Die Panne (1956).
Traduit de l’allemand par Alexandre Pateau.
* Une histoire encore possible.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
La promesse.
Le juge et son bourreau.