MACLAVERTY Bernard / Jours d'hiver.
Jours d’hiver.
Bernard MACLAVERTY.
Note : 4 / 5.
Dans la ville d’Amsterdam…
Troisième roman de cet écrivain et scénariste irlandais chroniqué sur ce blog.
Un couple, Stella et Gerry sont mariés depuis des années, leur seul fils vit au Canada avec son épouse et leur fils.
Ils ont décidé de partir passer quelques jours à Amsterdam en cette fin d’année.
Tentative pour sauver leur couple qui bat de l’aile depuis un certain temps.
Elle, pour tromper son ennui, s’est réfugiée dans la religion, lui dans l’alcool.
Ils sont Irlandais et catholiques, mais ils habitent à Glasgow.
Ils ont quitté Belfast suite à la période dite des « Troubles ».
Stella a été grièvement blessée par une balle perdue durant une émeute. Elle était enceinte, le fœtus n’a pas survécu.
Ce séjour ne les rapproche pas réellement, elle a un but particulier et s’absente seule, elle recherche un lieu précis…
Lui cherche un endroit pour acheter des alcools forts !
Ils découvrent la ville ensemble, les endroits touristiques, en particulier l’immeuble où a vécu Anne Frank. Ils vont passer une soirée dans un pub irlandais, Stella n’aime pas la musique, les chansons révolutionnaires.
Le retour et le départ de l’avion est aussi un moment très désagréable.
Deux personnages principaux, l’épouse et le mari. Stella et Gerry.
J’ai pensé pendant un moment appeler cette chronique « La bigote et l’ivrogne ».
Bernard MacLaverty nous parle souvent de littérature, en particulier du roman de William Faulkner « Tandis que j’agonise ».
Et ce couple est à l’agonie.
Un bon roman, une lecture un peu ardue, une narration lente, mais une très belle écriture. Un récit qui me laisse pourtant sur ma faim comme toute mes tentatives de lecture de cet auteur.
Une phrase qui m’a particulièrement intéressé pour raison personnelle :
- « La Chapelle fut construite sur le modèle du Grianan d‘Aileach , un fort circulaire datant de l’âge du Fer situé plus haut sur la même
colline. »
Un endroit magnifique que nous avons visité, mon épouse et moi durant notre tour d’Irlande au mois de juin l’année dernière. Nous avons passé la nuit dans un hôtel tout proche, dont la façade en rond ressemble au fort.
Extraits :
- Il avait presque cessé de tout faire. Sauf de boire.
- L’Irlande du Nord était un pays cédé par quelqu’un qui n’en avait pas la propriété.
- « Gilmore » plus « Gerry » égale « sale catho ».
- Mais ils étaient irlandais et fiers de l’être. Malgré le pub de la veille. Malgré les cinquante dernières années.
- Les natures mortes hollandaises… des tableaux de légumes qui ressemblent à des visages.
- Le vin, ça ne compte pas. C’est comme le gin-tonic. Ce sont des boissons sans alcool.
- Tout cela parce que l’Irlande du Nord avait connu ses trente ans de guerre, qu’elle avait enduré sa part de souffrance.
- Il s’installa face à la porte, une pinte de Guinness et un whisky sur la table devant lui.
- Elle éprouva une certaine satisfaction à être celte.
- Le Bloody Sunday de Derry n’était qu’un écho des précédents massacres britanniques perpétrés pour maintenir l’Empire qui avait ensanglanté les cartes du monde.
- Elle voulait vivre son catholicisme.
- Il aurait voulu prier mais il n’en était pas capable car il avait perdu la foi. La prière n’était rien de plus qu’un souhait très ardent.
Éditions : Rivages (2019).
Titre original : Midwinter Break (2017).
Traduit de l’anglais (Irlande) par Cyrielle Ayakatsikas.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Lamb.
Symphonie pour Anna.