SIÉBERT Christophe / Métaphysique de la viande.
/image%2F1217753%2F20240229%2Fob_90884a_metaphysique-de-la-viande.jpg)
Métaphysique de la viande. *
Christophe SIÉBERT.
Note : Hors cotation.
Âmes sensibles s’abstenir !
Ce livre qui commence par une préface d’Emmanuel Pierrat contient deux textes « Nuit noire » et « Paranoïa ».
En bas de la quatrième de couverture il est signalé :
« POUR PUBLIC AVERTI ».
Avertissement plus que justifié. Je dirais même pour public très averti.
« Nuit Noire » :
Nous suivons, dans ce récit, la lente dérive d’un jeune garçon, qui possédé par de nombreux démons, commencera sa carrière de tueur par des animaux, puis par des femmes.
Il est quasiment obsédé par ses odeurs naturelles, il aime les endroits en vase clos, un carton pour commencer, puis il se construira ce qu’il appelle un sanctuaire en plein cœur d’une forêt.
Un jour son grand-père se suicide, puis son père. Commence alors une relation toxique avec sa mère.
Il passe de nombreuses heures solitaires en forêt, tuant des animaux, laissant leurs cadavres pourrir.
À l’école, c’est un élève solitaire, quelques années plus tard sa mère décède, encore quelques temps plus tard, il va vivre avec sa grand-mère. Et celle-ci décède elle aussi.
Alors, il retrouve la maison de ses parents, l’aménage à sa façon, isolation phonique et transformation de la cave en un second sanctuaire.
Il commence alors ses années de tueur de femmes. Deux sortes de victimes : les « Mamans » femmes ressemblant fortement à sa mère, plutôt vulgaires, ou alors les « Florence », prénom d’une jeune fille qui l’avait humilié.
Pour les unes comme pour les autres, la fin de l’histoire est la même, la mort après viols et tortures.
Ce titre m’a fait penser à « Un enfant de Dieu » de Cormac McCarthy.
« Paranoïa » :
Second texte de ce livre, un peu moins noir que le premier.
Ma chronique sera moins longue, même si j’ai aussi beaucoup apprécié ce récit.
Une jeune fille Amy épouse Mark car il l’a mise enceinte. Nous retrouverons Amy plus tard.
Un dénommé Ombric, 17 ans, qui fugue et fuit dans différents pays de l’Europe avant de connaître la prison.
Amy se réveille au petit matin, sur une plage avec deux cadavres. Plus tard il y en aura beaucoup plus.
Les animaux sont-ils remplacés par des robots à leurs images ?
Et pourquoi pas les humains ? Bientôt ou pourquoi pas maintenant ?
Pour le prouver, un homme va parcourir des kilomètres en suivant un camion plein de cadavres ou de robots humains ?
Ce texte ressemble à un vaste puzzle dont les personnages seront en contact à un moment ou un autre de cette histoire.
Deux des textes les plus noirs que j’ai lus, et je ne suis pourtant pas novice dans ce genre. C’est violent, osé, les choses sont dites d’une manière très crue.
On apprécie ou pas, mais on ne sort pas indemne de ce genre littéraire.
À ne pas mettre entre toutes les mains.
Extraits :
Ces extraits sont volontairement édulcorés.
Nuit noire.
- Seules mes propres odeurs m’attiraient.
- Longtemps après je me suis demandé si le suicide était héréditaire.
- Ses yeux étaient haineux et tristes.
- Le sexe avec elle me manquait comme une drogue.
- Le désespoir que je lisais dans ses yeux me donnait envie d’elle.
Paranoïa.
- Il avait l’habitude de battre ses petites amies. Elle avait l’habitude que ses partenaires la battent.
- Tu sais si c’est pour me baiser c’est pas la peine de faire tant d’histoires.
- Le monde était un mécanisme juste assez compliqué pour donner l’illusion du vrai.
- On n’était pas beaux à voir tous les deux, deux pochetrons qui se racontaient des histoires de fantômes.
- J’ai passé une heure ou deux à regarder le flingue en me demandant si je devais rejouer, mais je n’ai pas rejoué.
Éditions : Au Diable Vauvert (2019).
* Nuit noir et paranoïa.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Images de la fin du monde.
Valentina.
HRAM .
Vive le feu.
Feminicid.