BUKOWSKI Charles / Je t'aime Albert *
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Je t’aime Albert *
Charles BUKOWSKI.
Note : 4,5 / 5.
Ainsi va la vie !
Recueil de 36 nouvelles, qui comporte bien entendu tous les ingrédients propres à Charles Bukowski, la boisson, le sexe et les femmes, les chevaux de course et le monde littéraire.
Titres des nouvelles :
Moins délicat que la sauterelle. Ceux qui crient quand ils se brûlent. Deux gigolos. Le grand poète. T’a embrassé Lily La dame torride. Un monde pourri. 450 kilos. Le déclin et la chute. Vous avez lu Pirandello ? Des coups dans le vide. Quelle mère ! La lie de miséricorde. Pas tout à fait Bernadette. Lendemain de cuite. Une journée de travail. L’homme qui aimait les ascenseurs. Affaire de tête. Le gros chauve à col roulé. Avant, pendant, après. Je t’aime, Albert. La danse de la chienne blanche. Les ivrognes de 3 heures du matin. Comment se faire publier. L’araignée. La mort du père I. La mort du père II. Harry Ann Landers. Une bière au bar du coin. L’oiseau en vol. Nuits froides. Une nana pour Don. Une mante religieuse. Marchandises cassées. Un fameux coup. Tromper Marie.
Je ne pourrai bien entendu pas parler de toutes ces nouvelles.
« La dame torride » se passe dans un bar pour le moins bizarre qui fait plutôt froid dans le dos.
« 450 kilos », c’est dur la vie d’écrivains, surtout quand cela ne permet pas de vivre, mais uniquement d’être entretenu par une femme plus riche que soi-même. Et quand dans la piscine de la résidence plonge un type de 250 kg accompagné de son fils de 200 kg !
« Quelle mère ! » Elle est très impudique la mère d’Eddie, elle était très polie, elle saluait toujours le narrateur d’un « Bonjour, Henry ».
Mais un jour qu’Henry était avec son ami Eugène la maman d’Eddie avait beaucoup trop bu et en dévoilait encore plus que d’habitude…
Une chose qui est arrivée très souvent à Bukowski, c’est de connaître un « Lendemain de cuite », et après, à chaque jour suffit sa peine !
Mais si un jour on se réveille avec la gueule de bois, il faut malgré tout assurer « Une journée de travail » même si on est un écrivain free-lance.
Je vous laisse le soin de découvrir le reste de l’ouvrage…
Des personnages pas très recommandables, souvent à la limite de la rupture. Parmi lesquels on rencontre à plusieurs reprises l’alter ego de Charles Bukowski, Henry Chinaski.
Deux peintres connaissant le succès et leurs maîtresses se conduisent comme des porcs dans un restaurant !
Il est très souvent question d’écrivains et surtout de poètes et pas toujours en bien.
Une voisine ayant des problèmes avec la voiture de l’auteur qui finit à moitié nue dans la rue, un homme a-t-il réellement embrassé Lilly ?
Des textes que j’ai trouvé plus classiques que d’habitude de la part de Bukowski, moins torturé, plus apaisé (enfin tout cela est très relatif de sa part !).
Un regard toujours très lucide et acéré sur une certaine Amérique, plutôt celle des laissés-pour-compte et des écrivains ou poètes désargentés.
Extraits :
- Dormir, des draps propres, de quoi manger, de quoi boire et de la pommade contre les hémorroïdes, c’étaient leurs seuls besoins.
- Regarde ce qui est arrivé à Hemingway à force d’avoir toujours un verre à la main. Regarde Faulkner, regarde-les tous. Et puis merde.
- La mort ne pue pas. Seuls les vivants puent, seuls les mourants puent, seuls les cadavres puent. La mort, elle, ne pue pas.
- Vous comprenez, j’en ai rien à foutre que le pays soit pourri ou non du moment que moi je m’en sors.
- Elle avait 30 ans. Un soupçon de rouge lui faisait les lèvres brillantes. Brune, très mate, cheveux longs. Pas de poudre, pas de parfum. Pas fichée. Née dans le nord du Maine. 60 kg.
- Après une existence ou presque passée dans les bars, je n’étais plus du tout sensible à leur atmosphère. Quand je voulais quelque chose à boire, j’allais en général l’acheter dans un magasin et je buvais chez moi.
- Il n’y a rien de pire qu’un alcoolique repenti et un chrétien fondamentaliste, et Meyers était les deux à la fois…
Éditions : Grasset. (1988).
Titre original : Hot Water Music (1983).
Traduit de l’américain par Michel Lederer.
* Et les autres nouvelles de « Hot Water Musique ».
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Sur l’alcool.
Sur l’écriture.
Contes de la folie ordinaire.
Au sud de nulle part.
Factotum.
Souvenirs d’un pas grand-chose.
Le postier.
Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du navire.
Shakespeare n’a jamais fait ça.
Sur Bukowski :
D’ici à nulle part. (Hommage à Bukowski)