Ce-lien-entre-nous
Ce lien entre nous.

David JOY.
Note : 4,5 / 5.
Sauvages Appalaches.
Auteur américain que je découvre avec ce titre qui n’est pas le premier édité en France .
Nous sommes en Caroline du Nord. Darl Moody, une nuit où il braconne, tue accidentellement Carol Brewer, un être un peu simplet.
Il demande de l’aide à son copain Calvin Hooper, sans trop lui préciser pourquoi. Celui-ci accepte et à eux deux, ils enterrent le corps !
Mais le frère de Carol, Dwayne, un colosse violent et cruel, s’étonne de ne pas revoir son frère. Alors il commence son enquête et finit par deviner le nom de l’homme responsable de sa mort.
Et dans les Appalaches, c’est la loi du talion, œil pour œil, dent pour dent, alors la vie de Darl ne tient plus qu’à un fil ! Il est bien décidé à ne pas se laisser faire ! Mais il finira par avouer, donnera le nom de son complice et perdra la vie.
Dwayne obligera Calvin à déterrer le corps de Carol à qui il laissera la vie sauve !
Pas franchement une bonne chose pour Calvin dont la petite amie Angie est enceinte. Et qui maintenant doit affronter les questions plus qu’insidieuses de la police et de l’inspecteur Michael Stillwell avec qui il avait été à l’école. Et Calvin sent toujours la menace de Dwayne Brewer peser sur ses épaules.
Lequel Dwayne garde le corps de son frère qui se putréfie de plus en plus… et lui lit des passages de la Bible !
Stillwell est aussi sur la piste de Dwayne Brewer pour le meurtre de Darl !
Mais il aimerait également avoir des nouvelles de son frère Carol qui parait avoir disparu.
Dwayne kidnappe Angie, la laisse dans la même pièce que le cadavre de son frère, met le marché suivant entre les mains de Calvin : il doit tuer Stillwell en échange de la libération d’Angie !
Des personnages masculins pour la plupart ordinaires comme Darl, pour qui la chasse et le braconnage sont partie intégrante de sa vie d’homme solitaire, un accident pulvérise tout cela !  Calvin, lui, est embarqué dans cette affaire car il est un ami d’enfance de Darl.
La famille Brewer se résume à une brute, Dwayne et à un être un peu simplet, Carol, mais le lien entre les deux est très fort. La mort de l’un entraîne la fureur du survivant.
C’est bien écrit mais très noir. Les Appalaches sont une contrée sauvage habitée par des hommes durs, et les femmes ne sont pas en reste !
La nature est magnifiquement décrite.
Une découverte.
Extraits :
- Cal ne demanderait rien en échange. Il ne l’avait jamais fait.
- Le consumérisme à une telle échelle avait le don de camoufler des classes sociales.
- Il n’y avait pas de retour en arrière.
Cette simple certitude le ravagea.
- Il espérait que quelqu’un dégainerait un couteau pour pouvoir dégainer le sien. C’était vendredi soir, après tout, et un homme méritait de s’amuser un peu.
- Même au réveil, elle était tellement splendide que c’était difficile de ne pas rester bouche bée.
- Il ne va rien se passer, répondit Darl, même si le simple fait de dire ça ressemblait presque à une malédiction.
- Les époques se juxtaposaient de manière saisissante dans ces montagnes, car un homme pouvait encore labourer son champ avec un cheval et une herse comme cent ans auparavant, puis se retourner et tirer un iPhone flambant neuf de sa poche pour informer sa femme qu’il serait en retard pour le dîner.
- « C’était mon meilleur ami, bafouilla-t-il. Darl était comme un frère pour moi. »
- Les choses avaient un don pour ne jamais quitter ces montagnes.
- Car aussi dur qu’avaient été les hommes de ces montagnes, les femmes avaient toujours été des rocs. Elles étaient habituées au chagrin, habituées à ne jamais avoir assez. Elles étaient adaptées à la dureté de ce monde.
Éditions : Sonatine (2020).
Titre original : The Line That Held Us (2018).
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Fabrice Pointeau.