JOSSE Jacques / Des escapades rouge et noir.

Des escapades rouge et noir.
Jacques JOSSE.
Note : 5 / 5.
Je vous parle d’un temps…

Jacques Josse excelle dans le genre du roman court, (soixante-quatre pages). Ici il parle de son père et de son amour du football.
Qui se souvient des retransmissions de matchs de football à la radio ? Ou alors celles des étapes du Tour de France ?

Jacques Josse nous parle de la passion de son père pour le Stade Rennais, fidèle auditeur des radios de l’époque. Vivre les matchs de football sans voir les joueurs, maintenant que nous sommes abreuvés (jusqu’à la saturation à mon goût) de matchs venant du monde entier, cela semble daté d’une époque très lointaine, et pourtant, pas si ancienne que cela.
Quelles dates dont celle magique du samedi 27 avril 2019. Ce soir-là le Stade de France est breton, et Rennes la victime expiatoire du Paris Saint-Germain. Mais parfois David terrasse Goliath.
On se balade dans Rennes, où j’ai travaillé dix ans, les soirs de matchs. On suit aussi l’auteur dans plusieurs villes européennes les jours de coupe d’Europe, Milan, Parme ou Prague.
Moment de nostalgie :
-«Peu avant 20 heures, quand les supporters entonnent l’hymne de la Bretagne (qui reprend l’air de celui du Pays de Galles) le Bro gozh ma zadou (vieux pays de mes ancêtres)…
Ou alors quand un autre ami évoque le Red Star de Saint-Ouen, club de la banlieue rouge de Paris à une époque lointaine elle aussi.

Peu de personnages, le père Edouard, électricien, Breton et donc taciturne. Lecteur et amateur de football, à cette époque il n’y avait que le Stade de Rennes parmi l’élite, pas encore rejoint dans cette élite par l’En Avant de Guingamp.
Les autres personnages sont aussi des amateurs de football, Régis et son rituel d’avant match, et de nombreux autres.
A l’instar de Jacques Josse, je vais noter cette très belle phrase de l’écrivain Georges Haldas dans son livre « La légende du football » :

- L’engouement de la plupart des hommes pour le football est inconcevable sans le retour à l’enfance.
Mais j’ai aussi le souvenir de cette phrase d’un autre Breton Hervé Carn :
- Le foot ne s'est-il pas réduit depuis à un simple combat ?
Extraits :

- Cela durait deux bonnes heures, après quoi il s’adonnait à la lecture, sillonnant l’Amérique des années trente avec Erskine Caldwell ou embarquant sur une goélette pour aller pêcher la morue dans le Grand Nord en compagnie de Pierre Loti.
- J’ai du mal à dompter ma mémoire.
-  Glisse alors sur les tables humides les noms de Daniel Rodighiero, de Sylvester Takac, d’Olivier Monterrubio ou de Jean Prouff, L’ex-joueur qui devient entraîneur du club et qui remporta, à ce titre, la coupe de France en 1965 et en 1971.
- Il est préoccupé par tout ce qui touche à la vie du Stade Rennais.

- Il faudra, pour cela, battre la redoutable armada, battant pavillon qatari, du Paris-Saint-Germain.
- Cinq minutes plus tard, explose dans la pénombre, le son des cornemuses et des caisses claires. On pense à une armée en marche. À de redoutables fantassins.
- La suite, c’est lui qui l’écrira. Avec ses pieds, sa tête son intelligence et son sens inné du jeu. Mais ça ne sera pas ici. Il va partir. Il est même déjà parti.
Éditions : Médiapop. (2022).

Le club des écrivains. Stade Rennais Football Club.
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