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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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6 décembre 2021

EMERY Alain / La laisse de mer.

 

La laisse de mer
La laisse de mer.
Alain EMERY.
Note : 4, 5 / 5.
Écrits épars.
Pour ceux qui ignorent ce qu’est une laisse de mer :
« La laisse de mer est le terme qui désigne l’accumulation par la mer de débris naturels et de détritus déposés sur la plage. On la trouve sur toutes les plages du monde qu’elles soient sableuses, rocheuses ou avec des galets. Elle dessine comme une bande qui trace la limite supérieure des vagues ».
Ici, il s’agit d’écrits souvent courts ou même très courts, certains relativement anciens, posés sur le papier et jamais publiés.
Je vais donner ici même, l'intégrale d’un des tous premiers textes :
Dix petits secrets -Écrire. Sans quitter des yeux l'horizon, savourer la violente solitude. Laisser braire le troupeau, enjamber les fâcheux. Tenter, avec un peu d'encre, de donner chair à du vent. Que ça leur plaise ou non, écrire.
En peu de mots, Alain Emery nous explique, ce que je crois, ressent tout écrivain : l'extrême solitude de l'exercice, le bonheur d'écrire, la peur ou l'angoisse du ressenti du lecteur. Tout le reste n'est que littérature.
C'est ce qu'on appelle l'angoisse de la page blanche. Qui est ressentie à chaque nouvelle tentative de créer un texte et espérer trouver son public.
Certains titres : Cette bonne ville de B ; Tableau chromatique ; Dix petits secrets ; Carnet d’Italie reviennent parfois.
La musique classique de Sibelius, Litz, Debussy, Beethoven et bien entendu Mozart tiennent une place importante.
Autoportrait à la torche.
Seul sous une lumière artificielle souvent, avec peu de choses, fabriquer des images à l’aide d’un stylo-plume !
J’ai beaucoup aimé un texte n’ayant pas de nom qui concernait un homme qui est appelé « le Vieux » qui est décrit ainsi :
- De l’homme qu’il avait été, il ne restait qu’un peu de chair et d’os.
Le temps passe et la vieillesse s’installe inexorablement.
Des personnages, gens ordinaires le plus souvent, la patronne d’un bistrot à l’ancienne familièrement appelée « Piquette », un vieil homme surnommé l’Égyptien, des gens de mer, mais il est aussi question de Virginia Woolf. N’oublions jamais la littérature.
Et omniprésente la mer...
Encore et toujours une superbe écriture même si dans cet ouvrage, il ne faut pas chercher de cohérence, mais éprouver beaucoup de plaisir à cette lecture.
Extraits :
- Un simple soupçon me fait ma journée. J'entre sans effraction dans le secret des alcôves. L'espèce est cachottière et mon appétit sans limite.
- Ces falaises-qui ont la teinte singulière que la mer finit par donner à tout ce qu'elle ronge-sont un haut-lieu de la pêche au bar.
- Je suis né d'un ciel cru et d'une mer de nacre, au siècle dernier.
- Ce pays forge de beaux caractères.
- Rien ne dure, sinon la soif irrépressible et le désir ardent.
- Enraciné sur ces terres, je serais encore là après la pluie, après la neige, après ma mort.
- J'écris comme on devrait prendre la mer.
- Ce que, d'une manière ou d'une autre, sur cette côte sauvage, il vous faut admettre, c'est que nous passons notre temps à perdre ce que nous avons sous les yeux.
- Tout est né ici, dans ce ciel mille fois rompu, mussé dans la poudre à canon, pétri de lave et de pardon. Je n'ai aucun mérite.
- Au cœur des nuits chagrines, il resterait Mozart.
- La mer était pleine d'échardes et le ciel effroyablement cru.
Éditions : Jacques Flament (Calin- Corolle alternative de littérature intensément nectarifère) (2019)

 

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