Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Derniers commentaires
Archives
5 novembre 2021

JOSSE Jacques / Le manège des oubliés.

 

Le-Manege-des-oublies
Le manège des oubliés.
Jacques JOSSE.

Note : 4,5 / 5.
Gens d’ici ou d’ailleurs.
Vingt-sept portraits de gens ordinaires qui ne sont pas si oubliés que cela !
Une petite phrase de Samuel Beckett mise en avant dit ceci :
- « Ils se ressemblent tant que l'œil les confond. »
Titres de ces courts textes entre deux et quatre pages:
En cale sèche. Sensations. Père inconnu. À Ostende. En l'honneur du poète mort. Corbeaux. Chez Bob. Samedi soir. Le livre. Dans les cordes. Plein sud. Klaus Kinski. Tombe de François Labia. Mal vu. Le Chat noir. Mo. Novembre. L'écopeur de mémoire. Des voyageurs immobiles. Zabeliev. Retour des abattoirs. Tony. Boncors est mort. Route 104. Fred a un oiseau dans la tête. Au Old Navy. En mauvaise posture.
Il est, et c’est je pense bien normal, beaucoup question de mer et de gens de mer comme dans, « En cale sèche », « à Ostende » ou dans un très beau texte « Tony ».
« En l’honneur du poète mort ». Ce poète qui avait dit «  ce n’est rien, une simple broutille, opération de routine »… mais aujourd’hui ils boivent l’amie disparue.
« Chez Bob ». Un retour d’enterrement, alors buvons quelques tournées en l’honneur du défunt. Le destin est parfois cruel.
«  Samedi soir ». Quand le corps d’une vie rejoint le cours d’une rivière. La triste existence de gens sans dimanche.
« Mal vu ». Un homme qui a perdu une jambe dans un accident du travail.
Mais que de vieilles rancœurs à son égard !
« Le chat noir » est le surnom d’un homme, qui après une visite chez le forgeron a pour une fois de la chance. Et cela lui sauve la vie.
«  Des voyageurs immobiles ». Au café du Port, un homme parle, il parle des écrivains qui font voyager leurs lecteurs immobiles.
« Au Old Navy » m’a permis de découvrir un personnage extraordinaire, la poétesse bretonne Danielle Collobert.
Beaucoup de personnages, souvent hélas disparus, que l’auteur fait revivre au fil des pages.
Quasiment tous des inconnus, des gens ordinaires que l’on pourrait avoir côtoyé dans notre vie de tous les jours.
Un vieux paysan diminué par un accident de voiture qui, délaissant l’alcool, s’est mis au cannabis, un autre qui regarde de vieilles photos, souvenirs lointains. Un ancien boxeur qui marche pour oublier, un clochard au regard quasiment insoutenable, novembre, le mois noir, miz-du en breton l’Ankou traverse encore les campagnes. L’Ankou croise aussi les poètes ; un jour, Auguste Boncours l’a rencontré, lui aussi.
Il est souvent question d'auteurs, de Samuel Beckett, mais aussi de Kafka, de Jim Harrison, de Franck O'Hara, de Rimbaud, de Julio Cortazar et de quelques autres.
Encore la belle et toujours poétique écriture de Jacques Josse, pour de courts textes ciselés.
Extraits :
- La mort devait être sur le pont, en train de sautiller autour des chalutiers en attendant qu'un marin tombe à l'eau.
- Ils tirent sur leur mémoire. Voudraient revenir en arrière mais n'ont plus la capacité physique et mentale.
- C'est une tombe de pauvre, sans pierre tombale, soumise aux assauts du vent, du gel et de la pluie.
- Il était en quête de sensations fortes. Voulait illuminer un quotidien qui partait en vrille.
- La plupart écrivent des poèmes teintés de grande mélancolie.
- Ceux qui avaient lu l'article se demandaient où il pouvait bien aller pêcher ses éclairs de folie qui faisait de lui l'un des plus grands illuminés de la contrée.
- « Heureusement qu'il y a eu Sam, murmure-t-elle. Et Kafka, bien sûr. »
Éditions : Quidam éditions ( 2021).
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Liscorno.
Débarqué.
Chapelle ardente.
Marco Pantani a débranché la prise.
Café Rousseau.
Les buveurs de bière.

 

Publicité
Commentaires
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Publicité
Newsletter
Publicité