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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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25 octobre 2021

HAROCHE Raphaël / Une éclipse.

 

Une-eclipse
Une éclipse.
Raphaël HAROCHE.

Note : 4, 5 / 5.
Ainsi va le monde…
Auteur que je découvre avec ce recueil, il a obtenu le Goncourt de la nouvelle avec son précédent recueil « Retourner à la mer ».
Titres des douze nouvelles :
Une éclipse. Aïda. Les patriciens. L'effet de couronne. Les règles du tennis. Terrain à bâtir. Une relique. Signe particulier. Bowie. Le monde à venir. Parce qu'elle est là ! (Coda) Compte rendu d'un entretien à l'hôpital de jour.
La nouvelle qui donne son titre à l’ouvrage pourrait s’intituler « La pie qui déchante ». Un couple, dans leur maison sur une île, s’apprête à vivre une journée peu ordinaire, celle d’une éclipse solaire. Mais l’épouse est-elle encore fidèle ? Le doute s’installe !
« Les règles du tennis . Ce jeune joueur devait être la nouvelle star du tennis, mais suite au décès de son coach, il fait le bilan de sa carrière !
« Signe particulier ». Le narrateur, qui est le mari dans le texte qui commence ce recueil, a un rendez-vous qu’il espère galant. Elle est ravissante mais elle a un signe particulier qu’elle a omis de lui signaler !
« Bowie ». Suite des nouvelles concernant Claire et son ex-époux. Bowie est un chien qui va être euthanasié. L’ex-mari répond à l’appel de Claire et va la rejoindre dans sa nouvelle demeure. Elle est toujours magnifique, et elle lui reproche d’être en ménage avec cette femme au signe particulier.
Parmi les personnages, deux sont récurrents, ce qui est plutôt rare dans un recueil de nouvelles, du moins à ma connaissance. Une femme et épouse Claire et son ex-mari. Nous assistons, nous lecteurs, à l’éclipse finale de ce couple. Même si l’homme semble encore éperdument amoureux, trop de choses au fil des années les séparent.
Un autre personnage inspire un sentiment ambigu. Denis, héros malheureux de « Une relique » qui doit réparer une salle de bain, mais qui n’est en aucun cas plombier. La fin sera dramatique !
Excellentes nouvelles, parfois étranges et singulières. Cruelles aussi comme «  Terrain à bâtir ». Un monde apocalyptique dans « Les patriciens ». On voyage sur les bords du Nil dans « Aîda » ou en voiture en Uruguay.
Des textes de très bonne qualité, qui souvent permettent d’imaginer son propre dénouement.
Une découverte.
Extraits :
- Et sur cette île, il lui semblait qu'il avait pris de justesse, le dernier ferry pour le paradis.
- Elle n'appartenait plus à personne, ni à lui, ni à elle-même.
- Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ? « Je m'en sors mieux sans toi. »
- Les hommes comme les femmes semblaient admirer sa beauté, sans que tu saches s’ils te croyaient garçon ou fille.
- Elle n'est pas si jolie mais son corps est magnifique.
- Ses yeux d'un bleu chimique rappelaient la couleur des produits ménagers que l'on utilise pour nettoyer les toilettes.
- Ce gosse, c'est mon ticket de sortie, il a dit. Le Mozart du tennis. Il va renvoyer Federer au vestiaire.
- Le monde est sens dessus dessous, c'est ainsi lorsque plus personne ne comprend les règles.
- Claire avait toujours été ravissante, si belle que je ne pouvais pas ne pas avoir peur de la perdre.
- Comment cela se passe avec Irène ? Je ne comprends pas comment tu as pu me remplacer par une fille aussi diminuée.
Éditions : Gallimard (2021).

 

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