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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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1 octobre 2021

MILLER Henry / Le temps des assassins.

Le temps des assassins

Le temps des assassins.*
Henry MILLER.

Note : 4 / 5.
Jeux de miroir.
Ce livre est un hommage à Arthur Rimbaud
, rendu par Henry Miller.

Cet ouvrage commence par une introduction du traducteur, puis suit une préface d’Henry Miller rédigée à Big Sur, Californie en 1955.
Deux parties : «  Analogies, affinités, relations et conséquences », ensuite « Quand les anges cesseront-ils de se rassembler », puis se termine par un « Coda » très intéressant.
Quand Henry Miller nous parle de Rimbaud, cela donne un essai très instructif.
D’abord il nous parle de sa rencontre littéraire avec Rimbaud, alors qu’il avait déjà un certain âge.
Pourquoi ne pas avoir lu Rimbaud avant, alors qu’il y avait un livre de cet auteur dans le soul-sol de la maison où il habitait ? Uniquement parce qu’il n’aimait pas la femme qui était propriétaire de cet ouvrage. Par contre ensuite ce fut une « illumination », la révélation de ce qu’il pense être le plus grand poète français.
Il relève les points communs qu’il ont, en littérature et dans la vie de bohème qu’ils ont vécu.
Dans la seconde partie de cet essai, Miller nous parle de la vie de Rimbaud, ses voyages et ses excès.
Les ports de départs ou d’arrivées : la Norvège, L’Égypte, Java, l’Arabie ou d’Abyssinie de Gênes ou d’Alexandrie.
Il fera fortune, mais n’en profitera guère !
Les trafics en tous genres, les voyages en caravanes, puis la maladie.
Malade et épuisé, le retour forcé en France, à Marseille, l’hôpital, l’amputation et la mort.
Henry Miller a quelques lignes très dures pour la mère de Rimbaud :
- Quelle mère ! L'incarnation même de la stupidité, de la bigoterie, de l'orgueil et de l'obstination.
En plus des personnages côtoyés par les deux écrivains, enfin ce que l’on sait de ceux côtoyés par Rimbaud, il est beaucoup question de littérature et d’écrivains : Dylan Thomas, Paul Valéry, D.H.Lawrence, Céline ou Albert Camus entre autres. Et bien entendu Verlaine.
Un excellent texte qui me permettra d’appréhender l’œuvre de Rimbaud avec l’œil d’un écrivain lui aussi très marginal, mais qui a écrit beaucoup plus longtemps.
Extraits :
- Cette période de Brooklyn a pu représenter ma Saison en Enfer, celle de Paris, particulièrement de 1932 à 1934 fut le foyer de mes Illuminations.
- J'étais insolent, arrogant, intolérant, avec de violents partis pris, et d'une obstination impitoyable.
- Sur le cadavre poétique de Rimbaud, nous avons commencé à dresser une tour de Babel.
- On est inadaptable jusqu'à devenir fou. On brûle de rencontrer son égal, mais ce n'est partout que vastes déserts.
- Dans cette cohorte de martyrs, tous bourrés de prémonitions, celui dont la tragédie ressemble le plus à celle de Rimbaud est Van Gogh.
- Voué à l'extase, le poète est semblable à un magnifique oiseau sans nom, enlisé dans les cendres de la pensée.
- L'Imagination était leur demeure ; leurs rêves des réalités-réalités que nous avons encore affrontées.
- Pourquoi, je me le demande, ce culte que je voue à Rimbaud, à l'exclusion de tous les autres écrivains.
- Rimbaud était un suicidé vivant. C'est ce que nous supportons le
moins !
- La société n'est pas autre chose qu'un ramassis de sots incurables, de canailles et de démons.
Éditions : Hallier / P.J. Oswald (1970).
Titre original : A Study of Rimbaud.
Traduit de l’américain par F.J. Temple.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Jours tranquilles à Clichy.

* Essai sur Rimbaud.
Le Temps des assassins (1956) (The Time of the Assassins).
Il est question, en fait, d'une autre édition, d'une autre traduction : du livre "Rimbaud", écrit en 1952. Une précédente édition a paru dans la collection « La source de la liberté » dirigée par Hélène Oswald.

 

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