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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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20 septembre 2021

THOMPSON Jim / À deux pas du ciel.

 

A-deux-pas-du-ciel

À deux pas du ciel.
Jim THOMPSON.

Note: 4, 5 /5.
Le septième est encore loin…
Je poursuis à petit pas, cahin-caha, ma tentative qui date déjà de plusieurs années de chroniquer l’intégrale des œuvres de Jim Thompson. Le problème est que, et je ne m’en plains, de nouvelles traductions (qui étaient plus que nécessaire) viennent se rajouter ! Je ne pense pas, dans une vie antérieure, c’est à dire quand j’étais jeune avoir lu ce roman.
Le narrateur Tommy (Thomas) Burwell est un jeune homme de vingt ans, un peu poète à ses heures. Mais il a déjà un lourd passé, orphelin, il a été élevé par ses grands parents. Ceux-ci sont morts dans l’explosion de leur maison, explosion due à une mauvaise manipulation de la dynamite. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas un fervent admirateur de Mademoiselle Dynamite. Et pourtant, il est embauché, avec son ami Brelan Whitey, comme assistant de celui-ci...qui est un dynamiteur professionnel ! Depuis la mort de ses grands-parents, Tommy a été un des nombreux « Hobos » parcourant les États-Unis dans tous les sens . Ils étaient employés pour construire un pipe-line entre le nord du Texas et le Golfe du Mexique.
Durant le voyage, un ouvrier est tué dans un accident, un accident vraiment ?
La violence est reine, un adjoint au shérif Bud Larsen est une brute, il tue un pauvre alcoolique nommé « La défonce ». Ce qui ne lui vaut pas que des amis.
Un jour Tommy rencontre une jeune fille de toute beauté, Carol Long, c’est le coup de foudre… accompagné de tous les ennuis qui vont avec !
Une nuit Bud Larsen est tué, Tommy est le coupable tout désigné s’étant battu avec lui quelques jours plus tôt !
Trois témoins viennent dire aux autorités que Tommy est innocent, qu’ils sont témoins et que c’est un accident…
Mais qui sont ces hommes et pourquoi venir sortir Tommy de prison ?
Il apprend que ce sont les frères de Carol, des personnages pour le moins peu recommandables.
Que viennent-ils faire sur ce chantier ?
Quelques retours en arrière, dans ce roman, l’un des meilleurs de Jim Thompson lus ces derniers temps.
En plus d’un roman noir qui tient la route, histoire de braquage et de vengeance. Il a aussi une valeur documentaire car Jim Thompson a lui- même, dans les nombreux métiers qu’il a exercé durant son existence, a effectivement travaillé comme manœuvre à la construction de ce pipe-line.
Les scènes de la vie d’un camp de travailleurs sont très réalistes.
Il nous détaille la hiérarchie des postes de travail, les dynamiteurs sont les plus exposés, les soudeurs sont aussi très bien considérés, puis vient la grande masse des manœuvres avec des tâches harassantes, peu valorisantes et bien entendu peu rémunérées. Roman parfois agrémenté de poésie.
Il nous révèle les « Maffia » qui règnent sur ces énormes chantiers, ici plus de six cents ouvriers ! Les joueurs professionnels sont admis, mais les prostituées suivent les chantiers, l’alcool est de bas de gamme servant souvent aux ouvriers à s’abrutir !
Extraits :
- Dans les champs pétrolifères, aucun boulot n'était absolument sans danger. Ils allaient de relativement sûr à franchement périlleux.
- C'est dur, le Far-West du Texas, dans les années vingt. Vous risquiez de rester sur le carreau, et, si vous vous en sortiez, vous pouviez ne pas être très beau à voir ; mais alors, on sentait que vous étiez un homme à un kilomètre.
- Il doit le faire avec de la racaille, Burwell ! C'est exactement ce que sont la plupart des types. Des trimardeurs, des clodos, des pochards et des taulards-la racaille habituelle des champs de pétrole.
- Parce que si elle vous a fait des confidences, à vous qui n'êtes qu'une andouille romantique avec le cerveau au niveau de la ceinture…
- Ça ressemblait plus à une veillée mortuaire qu'à un jour de paye.
- Les Indiens de la Nation disaient qu'on avait pas besoin d'être fou, assassin et soûl pour y jouer, mais que si vous l'étiez, ça vous donnait un rude avantage.
- C'était une insulte, pourtant, on y décelait autre chose : une sorte de fierté, peut-être ; d'affection, aussi.
- Il n'attendit pas que cette seconde s'écoule.
Éditions Rivages/Noir-Inédit (1987).
Titre original : South of Heaven (1967).
Traduit de l’américain par Michèle Valencia.

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