FANTE John / Bandini

Bandini.*
John FANTE .
Note : 4,5 / 5.
La jeunesse d’Arturo !
Premier roman écrit par John Fante. Il est également le premier de la série « Le quatuor Bandini ». Quatuor dont j’ai commencé la lecture, mais dans le désordre.
J’ai donc déjà lu et chroniqué sur ce blog :"Sur la route de Los Angeles" et "Demande à la poussière". Il me restera, donc la lecture de « Rêves de Bunker Hill » pour terminer cette série.
Nous sommes à Rocklin, Colorado. Il neige, un homme pauvre marche avec ses chaussures trouées. C’est un Italien venant des Abruzzes. Il se nomme Svevo Bandini, maçon de métier, marié et père de famille. Parmi ses fils, Arturo nous narre la vie de cette famille, famille est peut-être un bien grand mot. Svevo se pose tous les ans la question : pourquoi rester sous le neige du Colorado et ne pas partir en Californie, sous le soleil ? Question qui ne change rien.
Arturo Bandini nous raconte sa jeunesse tumultueuse et pauvre. Son père travaille mais rapporte peu d’argent pour sa famille. Il boit et joue. Maria son épouse, follement amoureuse, lui pardonne tout, et ne réclame jamais d’argent pour la bonne marche du ménage. Alors la nourriture de chaque jour est un problème. La maison est impayée et tout le reste est à l’avenant. Bref c’est la misère noire pour Arturo et ses frères.
Arturo est déjà un gamin précoce pour ses quatorze ans. Les épreuves ont forgé son caractère. Et ce n’est pas fini. Souvent en manque d’argent, sa mère demande l’aide de leur grand-mère, Donna Toscana, femme imposante, méchante, détestant son gendre ! Une brave femme, assez répugnante d’aspect, sorte de caricature de la mama italienne.
Pour couronner le tout, Arturo est fou amoureux de Rosa, une fille de son école. Il est prêt à beaucoup de choses pour attirer son attention. Même à voler !
Il ne sait pas encore que certaines histoires d’amour se terminent en drame. Et peut-être bien chez lui. En effet son père, coureur de jupons notoire, a fait la connaissance d’Effie Hildegarde, une riche veuve. Il travaille pour elle, et elle est disposée à lui donner de menus travaux bien payés pour qu’il reste avec elle. Et il ne se fait pas prier…
Mais un jour, il rentre chez lui… l’accueil de son épouse est violent.
Arturo Bandini et sa famille sont les principaux personnages de ce livre.
Un roman fortement autobiographique, Arturo Bandini, ressemblant à s’y méprendre à John Fante.
C’est bien écrit, sans fioriture, l’auteur va droit à l’essentiel !
En fin d’ouvrage, un très intéressant postface de Philippe Garnier qui souligne le rôle de Bukowski dans la redécouverte de l’œuvre de John Fante.
Extraits :
- Était-il millionnaire ? Il aurait pu le devenir s'il avait épousé la femme adéquate. Hé, il était tout simplement trop stupide pour ça.
- L'écriture lourde et sauvage évoquait les coups de bec d'un faucon blessé, la fruste calligraphie d'une paysanne venant d’égorger une chèvre.
- Salopard était un gros mot ; peut-être pas un péché mortel, simplement un péché véniel, mais en tout cas un péché.
- Une douzaine de seins superposés semblait s'écraser sur sa poitrine. Elle était bâtie comme une pyramide, sans hanches.
- Ah pauvre Amérique ! Se lamenta Donna. Pauvre Amérique désespérée !
- Souple. Croupe. Accoupler. Rien que des péchés. Charnel. La chair. Empourpré. Lèvres. Encore des péchés.
- Cela ne faisait pas l'ombre d'un doute : l'absence de papa présentait des avantages indéniables.
- Là-haut, son père vivait avec une femme.
- Une belle journée, aussi belle qu'une fille.
Éditions : Christian Bourgois (1985). 10/18 pour l’édition de poche.
Titre original : Wait Until Spring, Bandini. (1938).
Traduit de l’américain par Brice Mathieussent.
* Postface de Philippe Garnier.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Mon chien stupide.
La route de Los Angeles.
Demande à la poussière.