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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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2 juillet 2021

Collectif / Paris, rive glauque.

 

Paris, rive glauque
Paris, rive glauque.
Collectif (Romans d’une ville).

Note : 3, 5 / 5.
Il suffit de passer le pont...
Il suffit en effet de passer le pont pour changer de rive. Mais pas pour quitter l’univers des nouvelles noires ! Ici ce n’est pas toujours les beaux quartiers de la rive gauche. On s’éloigne plutôt des bords de Seine pour gagner des arrondissements plus populaires, enfin dans le Paris que j’ai connu, il y a plus de quarante ans maintenant.
Liste des auteurs (par ordre alphabétique) :
Didier Deaninckx ; Bertrand Delcour ; Jean-Hugues Oppel ; Jean-Bernard Pouy et Jean-Jacques Reboux.
Titres des nouvelles (par ordre du recueil, qui ne correspondent pas forcément avec l’ordre des auteurs) :
Philippe Sollers et autres petits soucis parisiens. Passage d'Enfer. Tout le monde sait où c'est, Alésia. Transports amoureux. Trouillard au pont de Tolbiac et Un.
Avec « Philippe Sollers et autres petits soucis parisiens », nous entrons de plain pied dans le parisianisme du monde des lettres. Ou comment se faire remarquer pour améliorer sa situation de critique au chômage.
« Passage d'Enfer ». Une soirée entre nantis dans ce fameux passage. Qui inviter ou ne pas inviter ? C’est la grande question. Un convive invite une de ses connaissances à la fête. Il n’est pas de ce monde cet homme et cela se remarque. On boit, on fume, on copule, ou entame des chants révolutionnaires. Mais au matin, parmi les cadavres de bouteilles, le cadavre d’un homme.
« Tout le monde sait où c'est, Alésia ». Une planque, des flics dont les noms de code s’inspirent de personnages bibliques. Joseph attend Balthazar, Marie et Melchior sont à leurs postes respectifs. De ce côté-là tout est au point.
Bethléem, bras droit de Joseph, est en planque. Il ne manque que Balthazar… et le terroriste ou supposé tel !
« Transports amoureux ». Rencontrer une femme dans le bus… et en tomber immédiatement amoureux, cela s’appelle le coup de foudre ! Récit à deux voix qui se termine en drame.
« Trouillard au pont de Tolbiac ». Un homme relativement aisé rencontre une jeune femme assise sur les marches de sa station de métro habituelle. Rien que de très banal, sauf la pancarte que tient cette femme : « Donnez-moi 300 euros et je serais bien gentille avec vous ». Pourquoi, lui qui est homosexuel s’attache-t-il à cette femme ? Sa vie va en être bouleversée. Mon texte préféré de ce livre.
« Un ». Un élève, une prof. L’élève, 17 ans, famille aisée, gamin se sachant privilégié. Style rebelle de pacotille. Elle, professeur de philosophie, pensant lui faire avoir son bac avec 14 de moyenne. Mais pour cette copie, la note est de UN.
Une multitude de personnages, un melting-pot de la rive gauche de Paris, des cadres, des membres du monde politique, bref une rive gauche oubliant les classe populaires.
Pas un grand cru à mon humble avis. « Trouillard au pont de Tolbiac » se détache du lot.
J'espère que les quelques derniers numéros de cette série qui me restent à lire m'intéresseront plus que celui-là.
Extraits :
- Tout le monde est si mort, qui pourrait-on encore tuer ? Quelle mort ici aurait une importance ?
- Il y a vingt ans je croisais Sam Beckett qui vivait rue de la Santé, il était beau.
- C'est les policiers qui m'ont dit qu'il ne fallait pas mettre « arabe » ou « noir », pour pas que ça fasse raciste… D'après eux, « maghrébin » on peut l'écrire, c'est plus correct…
- En fin de compte, il revient moins cher d'augmenter le nombre de RMIstes que de subventionner des industries obsolètes, ou que de baisser la durée du travail. Chacun dans leur coin, ils se tiennent tranquilles…
- Jusqu'au bout il redoutera le grain de sable dans la machine–qu'il imagine format boule de pétanque.
- Un auteur de polars, Joseph se rappelle. Jean-Patrick Manchette. Il avait raison, ô combien ! Il faut toujours écouter les auteurs de romans noirs plutôt que les néophilosophes en chemise blanche.
- Et je crois que t'as bien fait. Un pédé et une pute chez les Chinetoques, c'est toute une histoire qui commence, non ?
Éditions : Autrement (1998).

 

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